Epargne
Sofac replonge en 2009 après un bon cycle de cinq ans
En attendant des synergies en panne avec Poste Maroc, Sofac signe une «annus horribilis» avec une production et une productivité en berne et un risque qui décolle.
A nouveau dans le rouge après un cycle bénéficiaire de cinq ans, Sofac désappointe le marché avec une fin d’année 2009 aussi terrible qu’inattendue. En effet, quand le top management annonce en octobre 2009 que les perspectives de clôture de 2009 sont bien orientées et conformes aux prévisions, alors que l’exercice 2009 est en réalité une «annus horribilis», les investisseurs sont en droit de se poser de grandes questions.
Il faut dire que la filiale de la CDG a trouvé le moyen de combiner en un seul exercice tous les ingrédients d’une pire année. A commencer par un repli substantiel de l’activité, avec des encours en chute de 12%, à 1,75 milliard de DH à cause notamment du dégonflement des immobilisations données en crédit bail. Ce qui se traduit par un recul du PNB de 15%, à 120,8 MDH. Ensuite, la dérive des charges générales d’exploitation, qui se sont hissées à 82,8 MDH (+11%), aggrave le coefficient d’exploitation de près de 16 points, à 68,5%. Enfin, l’effet massue est venu principalement du provisionnement qui s’envole à 47,9 MDH (40% du PNB) à cause principalement de centaines de dossiers de créances douteuses, voire frauduleuses, sur une certaine population particulière de la clientèle. La découverte de ce scandale aurait d’ailleurs coûté son fauteuil au précédent directeur général, Bachir Fassi Fehri, remplacé en janvier 2010 par Hicham Karzazi.
In fine, le résultat net chute de 52,7 MDH en 2008 à -11,5 MDH en 2009. En attendant d’exploiter les synergies, toujours en pointillé, avec son actionnaire Poste Maroc, le nouveau patron aura fort à faire pour relancer la machine de la production face à une concurrence exacerbée, prévenir par un contrôle et des process plus rigoureux la survenance de pareille dérive dans le futur et, enfin, la préservation des marges par une meilleure sélectivité.
