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Seulement 18% des banques privées suisses sont performantes

Plus du tiers du secteur de la gestion de fortune se trouve dans une situation de déclin. Le cabinet KPMG prévoit un recul de 10% des banques privées d’ici 3 ans au maximum.

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La situation des banques privées en Suisse est assez défavorable. Selon le cabinet KPMG, le secteur souffre de baisse des rendements, de diminution d’actifs de gestion (de 50% en moyenne), d’érosion des marges et de faible afflux net d’argent frais. En effet, il s’est élevé à seulement 4,3 milliards de francs en 2015, le plus faible niveau observé depuis 2009. Ainsi, selon une étude qui consiste à répartir les établissements actifs dans la gestion de fortune en fonction de leur performance, il s’avère que seulement 18% des banques privées entrent dans la catégorie des instituts à forte performance. En face, 33% des instituts font partie de la catégorie des banques privées à faible performance et sont carrément menacés de disparition. A fin juillet de l’année en cours, on dénombrait 117 banques privées en Suisse, contre 123 à fin 2015 et 181, en 2005. Même si, lors de l’étude 2015, sept banques de cette catégorie ont été entre-temps revendues ou liquidées, le processus de consolidation au sein du secteur n’est pas terminé ; et le cabinet estime qu’une réduction de 10% par an est prévisible dans les deux à trois prochaines années. Plusieurs éléments expliquent cette tendance au recul des banques privées. Il s’agit du contexte économique général, caractérisé par les incertitudes en Europe et dans les marchés émergents; les programmes visant à encourager la déclaration fiscale des avoirs non déclarés, notamment en Amérique latine, qui conduiraient à de nouvelles sorties d’actifs et au faible niveau des taux d’intérêt. Ceci a pour conséquence un changement du comportement des clients, qui, actuellement, lèvent le pied sur leurs investissements. Parallèlement à ce facteur, l’évolution de la réglementation rend difficile, voire contraignante la possibilité de miser sur un modèle purement offshore. Du coup, les petits établissements, qui n’ont pas la capacité à établir une nouvelle présence à l’étranger, peinent ainsi à recruter de nouveaux clients.

Il en résulte de faibles apports de fonds, accompagnés d’une détérioration de la rentabilité. D’ailleurs, si l’on ne tient compte que du rapport coûts/revenus, il s’affiche à 67% pour les établissements dits à forte performance, contre 107% pour ceux à faible performance. Ce qui signifie donc que leurs activités ne sont pas rentables. Au final, 27,6% des banques passées en revue ont subi des pertes en 2015, soit 1% de  plus qu’une année auparavant.