Déficit record avant l’arrivée du CIH aux commandes

Le pire n’est jamais sûr. Alors que les observateurs avaient qualifié l’exercice 2009 d’annus horribilis pour Sofac, l’année écoulée vient leur confirmer que le plus dur restait plutôt à venir ! En effet, avec un déficit qui plonge à -82 MDH (contre -11 MDH en 2009), la filiale de la CDG vient de balayer plus du tiers de ses fonds propres en deux ans et d’enregistrer sa plus mauvaise performance de tous les temps (le précédent record datait de 2003 avec      -76,3 MDH). Ce qui jette de lourdes suspicions sur la qualité de son redressement, au lendemain de son renflouement fin 2003. Cela est d’autant plus vrai que la contreperformance dénote aussi bien d’un essoufflement de la production, ce qui est un désaveu de la stratégie de rapprochement avec Poste Maroc dans l’optique de développer des synergies de grande échelle avec le réseau postal, que d’une détérioration prononcée de la qualité du portefeuille, ce qui discrédite la politique de croissance à tout-va entamée en 2005.
Aussi, avec un chiffre d’affaires en chute de 21,4%, à 490 MDH, les marges de manœuvre étaient quasi nulles pour endiguer un repli important du produit net bancaire qui revient à 103,8 MDH (-14,1%). Manquant aussi de flexibilité opérationnelle, le nouvel éclopé du secteur n’a pu compenser cette contraction au niveau des charges d’exploitation qui se sont quasiment maintenues à près de 82 MDH, ce qui a causé une aggravation de 10 points du coefficient d’exploitation qui pointe désormais à 80%. Enfin, les dotations aux provisions, qui se sont envolées à plus de 100 MDH, dont la moitié pour  créances en souffrance, lui ont donné l’estocade finale.
En attenant l’adossement imminent au CIH, qui compte en faire son bras armé dans le crédit à la consommation, le management de Sofac a déjà fort à faire à nettoyer davantage le bilan et améliorer la productivité.