A quand la sortie de l’ornière pour BMCE Bank ?

Depuis 2009, les années se suivent et se ressemblent pour BMCE Bank qui n’est presque que l’ombre de ce qu’elle fut quand ses marges et son dynamisme commercial donnaient envie à la concurrence. En effet, malgré les poussées timides en 2011 de quelques agrégats, la comparaison avec 2007, pour éviter une année 2008 trop marquée par l’exceptionnel, est édifiante. En quatre ans, et alors que les fonds propres et le total bilan consolidés ont augmenté respectivement de 89%, à 12,4 milliards de DH grâce notamment aux efforts des salariés et du CIC en 2010, et de 96%, à 208 milliards de DH, la filiale du groupe Benjelloun a fait du quasi-surplace là où elle était le plus attendue. Aussi, le résultat net part du groupe a-t-il même perdu 3 MDH par rapport à celui de 2007, en s’établissant à 850 MDH (+4% par rapport à 2010) avec en prime un ROE presque divisé par deux, à 6,9%. Au registre de la productivité, le coefficient d’exploitation, de loin le plus détérioré des banques cotées, s’est même aggravé de 1,4 point, à 63% malgré toutes les annonces de son amélioration à chaque conférence de presse. Sur la même période quadriennale, le concurrent direct Attijariwafa bank, lui aussi engagé sur le front africain, a amélioré ses bénéfices de 82%, à 4,46 milliards de DH et réduit son coefficient d’exploitation de 4 points, à 40,3%, quand bien même son bilan et ses fonds propres ne se sont hissés respectivement «que» de 62% et 54%.

La seule note positive de 2011 pour BMCE Bank vient de l’Afrique qui représente désormais 36% du résultat grâce notamment à la bonne performance du holding BOA. Mais ce seul moteur sera-t-il suffisant pour compenser au niveau domestique une léthargie commerciale qui se précise (un PNB qui ne progresse que de 2,8%) et un manque d’agilité manifeste (un coefficient d’exploitation qui culmine à 65%) ?