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Epargne

2009, année de tous les déboires pour le CIH

Entre perte de parts de marché, dégradation de la productivité et envolée du coût du risque, le CIH redevient une banque fragile après deux ans de redressement précaire.

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Les rétablissements précaires sont presque toujours suivis de rechute brutale. Après avoir  culminé au niveau «himalayesque» de 1,4 milliard de DH de résultat net en 2007, le CIH confirme cette lapalissade qui vaut aussi bien en médecine qu’en finance.
Plus interpellateur que la chute abyssale du résultat net part du groupe (-83%, à 99 MDH), qui pâtit considérablement de l’effort de provisionnement et d’assainissement du portefeuille (le coût du risque atteint 494 MDH, soit le tiers du PNB), c’est le recul pour la deuxième année consécutive du PNB social qui révèle la fragilité de la «banque de famille» (le PNB consolidé est, lui, en quasi-stagnation). En effet, si le soufflé des récupérations exceptionnelles devait fatalement retomber, le dégonflement du fonds de commerce subséquemment à une perte de parts de marché n’était pas tout à fait anticipé.
Avec une collecte de dépôts à peine supérieure au marché (+7%, à 17,9 milliards de DH d’encours) et une distribution de crédits en berne (+3%, à 21,9 milliards de DH d’encours net), le PNB a cédé 8% à 1,22 milliard de DH. Il faut dire que la titrisation, quand elle n’est pas relayée par une distribution de crédits compensatrice, emporte toujours un retour futur de manivelle au niveau de la marge d’intérêts. De même que la marge sur commissions, qui aurait pu jouer le rôle d’amortisseur, demeure parmi les plus faibles du secteur. Et pour ne rien arranger, l’évolution de 18% des charges d’exploitation en base sociale a fait bondir le coefficient d’exploitation à 66%, l’un des niveaux les plus élevés de la place.
Le plan de relance 2010-2014 concocté par le nouveau président, Ahmed Rahou, devra trouver la martingale de la relance du fonds de commerce, la réduction de la dépendance vis-à-vis de l’immobilier et la poursuite des efforts de recouvrement sur un portefeuille de créances en souffrance encore consistant.