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Communication financière : moins de la moitié des sociétés cotées rencontre la presse
Elles étaient 31 en 2012 à organiser des conférences contre 36 en 2011. Les sociétés du secteur bancaire et cimentier sont les plus assidues en la matière. Le top management évite de justifier les contre-performances réalisées selon les analystes.

La communication financière des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca se limite au minimum réglementaire. En effet, si la publication des états de synthèse dans les journaux d’annonces légales est une obligation de par la loi, la diffusion d’informations dans les sites internet ou encore la tenue de conférences au profit des analystes financiers et de la presse spécialisée ne font l’objet que de recommandations de la part de l’autorité du marché. Du coup, plusieurs sociétés de la cote ne rencontrent ni la presse ni les analystes financiers. Pourtant, le régulateur ne cesse d’insister sur le respect de cette pratique qui assure une transparence, une égalité d’accès à l’information pour les investisseurs ainsi que la possibilité d’interagir avec le management de l’émetteur.
Ainsi, au moment où le nombre des sociétés ayant suivi la recommandation du régulateur en matière d’organisation de réunions avec la presse s’est amélioré de 2010 à 2011 passant de 34 à 36, il a baissé l’année suivante pour totaliser à peine 31 sociétés, soit 5 sociétés en moins ont préféré s’y abstenir. En tout cas, le nombre total ne représente même pas la moitié des sociétés de la
cote.
La palme d’or en matière de meilleures pratiques de communication revient à fin 2011 aux secteurs bancaire, immobilier et cimentier. Autrement dit, les sociétés faisant partie de ces secteurs ont toutes organisé des conférences de presse afin de mieux expliquer leurs résultats. En revanche, à la fin de l’année écoulée, l’immobilier a brillé par son absence car, hormis la CGI, les deux autres promoteurs cotés n’ont pas organisé de points de presse. Par contre, les banques, les industriels du ciment et Maroc Telecom sont restés fidèles à leur habitude. Les compagnies d’assurance, elles, se sont mises au diapason des sociétés ayant organisé des réunions avec le grand public puisque Agma, CNIA et Wafa Assurance ont adhéré à cette pratique. Seule Atlanta s’en est abstenue. Par ailleurs, le secteur du transport, avec Timar et CTM, a rejoint le rang des bons élèves.
Un analyste de la place alloue le recul enregistré en 2012 à la volonté du top management de s’abstenir d’organiser ce genre d’évènements, pour ainsi éviter de justifier les contre-performances réalisées, surtout que le giron des sociétés affichant des baisses s’est élargi. Il ajoute que «cela constitue un handicap pour les analystes dans le sens où un certain nombre d’informations leur manquent pour mener à bien leur valorisation, d’autant plus que les communiqués de presse publiés ne sont pas toujours exhaustifs en matière d’informations». Pour conclure, notre source se désole : «Même les prises de contact avec les responsables concernés s’avère être une tâche difficile».
