Argent
Chute de 40% des bénéfices des sociétés de bourse en 2013
Pour la première fois depuis 2008, leur chiffre d’affaires a stagné à 172,3 MDH. Six sociétés sont restées déficitaires contre 12 une année auparavant et 5 sont sorties du rouge. Les sociétés de bourse non filiales de banques résistent mieux à la conjoncture.
Les sociétés de bourse traversent une situation difficile depuis 2008. En cause, la baisse des cours et la chute du niveau des transactions sur le marché. Et la situation ne s’est pas améliorée en 2013. Les 17 intermédiaires boursiers de la place ont dégagé un bénéfice global de 27,1 MDH, en chute de 40,6% par rapport à 2012. Ils ont ainsi signé leur troisième année consécutive de baisse, leur résultat net ayant baissé de 60% en 2011 et de 12% en 2012.
Cela dit, six sociétés ont clôturé l’exercice sur un déficit contre douze l’année dernière. Il s’agit de Wafabourse, MSIN, BMCI Bourse, CDG Capital Bourse, Mena CP (ex-Integra Bourse) et Eurobourse. Les six qui sont sorties du rouge sont Art Bourse, Capital Trust Securities, Sogécapital Bourse, Alma Finance, BMCE Capital Bourse et Atlas capital Bourse. Les autres sociétés sont restées bénéficiaires, trois ayant réalisé une croissance (Attijari Intermédiation, ICF Al Wassit et CDMC) et deux un recul (CFG Marchés et Upline Securities). Les revenus de la profession ont stagné en 2013 (-0,1%) pour s’établir à 172,3 MDH, alors qu’une année auparavant ils avaient enregistré une baisse de 31,4%. Cette stagnation cache des disparités entre les intermédiaires, surtout que le volume cumulé traité sur le marché central de la Bourse de Casablanca s’est replié de 13% pour s’établir à 28,6 milliards de DH.
Cela sachant que le chiffre d’affaires de ces sociétés est constitué à hauteur de 90% des commissions des transactions sur les valeurs mobilières. Ce sont Upline Securities et BMCE Capital Bourse qui ont été le plus affectées par la chute des volumes. En effet, les revenus se sont dépréciés de 67,8% pour la première et de 40% pour la seconde. Wafa Bourse, Euro Bourse et BMCI Bourse affichent également des baisses respectivement de 17%, 12,5% et 4,5%. Les autres sociétés ont toutes affiché un chiffre d’affaires en hausse à l’instar d’Attijari Intermédiation qui a réussi à le hisser de 24,3% ou encore CFG Marchés qui a réalisé un volume d’activité en croissance de 22,8%.
Une exception caractérise cette année. Les sociétés de bourse non filiales de banques, pénalisées pendant des années en raison de la méforme du marché, ont pu tirer leur épingle du jeu. Par exemple, MSIN et Capital Trust Securities ont réussi à augmenter leurs revenus respectivement de 55,3% et 48,7%. Idem pour Alma Finance et Mena CP qui ont généré des revenus en hausse de 47,4% et 90%. Cette performance ne s’explique pas par la hausse de la marge d’intermédiation ou du moins pas seulement. Elle provient surtout de l’activité prestations de services (conseil, ingénierie, conservation de titres, gestion sous mandat) dont les revenus ont triplé pour MENA CP et Capital Trust et augmenté de 134% pour Alma 122% pour MSIN.
La stagnation du chiffre d’affaires, couplée à une maîtrise des charges d’exploitation, a induit un résultat d’exploitation agrégé de 1,4 MDH alors que l’année dernière, il était déficitaire de 16,3 MDH. C’est grâce surtout à CFG Marchés et à Attijari Intermédiation que le résultat d’exploitation du secteur est sorti du rouge. Pour la première, il s’est apprécié de 135% alors que pour la deuxième il s’est situé sur un territoire positif contre un déficit en 2012. Certains directeurs de sociétés de bourse contactés assurent adopter une politique de rigueur (ou presque) concernant les charges opérationnelles. Ils confirment dans leur majorité ne pas procéder à des recrutements supplémentaires, à des revalorisations de salaires ou à la distribution de primes annuelles.
In fine, les sociétés de bourse ont, comme précisé plus haut, dégagé un bénéfice global de 27 MDH, en recul de 40,6%. Ce repli serait moins accentué s’il est retraité des éléments exceptionnels qui avaient dopé les résultats de CFG Marchés et d’Eurobourse en 2012. A côté, Upline Securities affiche une baisse de son bénéfice de 91,8%consécutivement à la chute du chiffre d’affaires et du résultat d’exploitation. En face, Attijari Intermédiation a clôturé l’exercice sur une bonne note puisque son bénéfice a plus que doublé.