Argent
Ces actions qu’on ne trouve pas sur le marché
Diac Salaf, CTM, Berliet, IB Maroc, Dari Couspate… introuvables à cause de la forte demande.
Balima, Acred Carnaud, Le Carton… aussi mais en raison du désintérêt des investisseurs.
Offre, demande et taille du flottant déterminent le degré de liquidité.

Les investisseurs le savent tous : la disponibilité d’une valeur est un critère qui influence fortement leur choix de placement. Dans certains cas, elle constitue même la principale condition déterminant leur politique d’intervention sur le marché, quand ces investisseurs agissent à court terme, lorsqu’ils cherchent à se désengager rapidement (pour faire face à une sortie d’argent ou pour réaliser leurs bénéfices) ou, a contrario, quand ils désirent placer immédiatement une recette au lieu de la laisser dormir dans une trésorerie oisive. La disponibilité d’une valeur permet, en effet, à un investisseur émettant un ordre d’achat (ou de vente) de le voir exécuté rapidement. A la Bourse de Casablanca, il y a des valeurs qu’on trouve plus facilement que d’autres. Certes on peut s’en contenter, mais les actions «rares» peuvent, elles aussi, présenter des opportunités de croissance et, dans un marché o๠le nombre de sociétés cotées est faible, restreindre ses investissements aux seules valeurs «disponibles» ne favorise pas la diversification, l’un des principes clés de l’investissement.
La disponibilité est fonction de la taille du flottant et du comportement des investisseurs
Dresser une liste des actions qu’on trouve difficilement n’est pas un exercice aisé car la disponibilité dépend de plusieurs facteurs. Certains sont liés à la valeur elle-même, d’autres sont relatifs au comportement des investisseurs sur le marché et à la nature de l’ordre d’achat (voir encadré p. 57). Néanmoins, on peut avoir une idée sur ces valeurs en considérant trois indicateurs, qui sont le nombre de titres échangés, le nombre de contrats passés (trades) et le nombre de séances o๠la valeur a été traitée (voir tableau p. 57).
En effet, plus le nombre de titres échangés est important, plus la valeur est liquide. De même pour le nombre de contrats et le nombre de séances.
Selon un trader de la place, le premier facteur déterminant le niveau de disponibilité d’une valeur est la taille de son flottant (part du capital susceptible de faire l’objet de transactions sur le marché, ou part de titres détenus par le public). Plus le flottant est faible, plus l’action est difficile à trouver sur le marché, encore plus s’il y a une demande importante sur elle. C’est le cas notamment des petites capitalisations telles que Diac Salaf, CTM, Berliet, IB Maroc, Dari Couspate…
Les «longtermistes» refusent de vendre certaines valeurs sûres
Il faut préciser, toutefois, qu’il existe des valeurs dont les titres en circulation sont faibles, certes, mais ne sont pas recherchés par les investisseurs. Les noms qui reviennent le plus souvent chez les traders sont Balima, Carnaud, Acred ou encore Le Carton. Explication, «ces valeurs ne présentent qu’un très faible intérêt». Preuve en est, depuis le début de l’année et jusqu’à fin novembre, Balima a été traité pendant quatre séances seulement durant lesquelles 44 titres uniquement ont été échangés. De même pour Carnaud, Acred, Le Carton ou Oulmès. En 228 séances, elles ont été traitées en moins de 30 séances durant lesquelles moins de 2 000 titres pour chacune des valeurs ont été échangés.
Le deuxième facteur est lié, lui, à l’offre et à la demande, indépendamment de la taille du flottant. Si une valeur est fortement demandée et si, de l’autre côté, l’offre est insuffisante, elle devient difficile à trouver. L’offre peut être insuffisante suite au refus des détenteurs de vendre leurs actions. D’après les explications de quelques traders de la place, ce refus peut être motivé par trois éléments. Le premier concerne l’évolution historique des cours. «Certains investisseurs refusent actuellement de vendre leurs actions parce qu’ils les ont achetées il y a longtemps à un prix élevé. Ce comportement peut rendre une valeur peu disponible sur le marché», explique un trader du Crédit du Maroc Capital (CDMC). En effet, plusieurs investisseurs ne suivent pas régulièrement l’évolution des cours des titres qui composent leurs portefeuilles. Quand la baisse s’accentue, ces investisseurs décident d’immobiliser les titres jusqu’à ce que les cours augmentent à un niveau proche du prix d’acquisition.
Le deuxième élément qui peut motiver le refus de vendre est l’attrait que peut présenter une valeur donnée. «Des investisseurs peuvent refuser de vendre des actions comme Ona, Lafarge, Attijariwafa bank ou autres parce qu’elles constituent des valeurs de fond de portefeuille», explique un trader chez Upline Securities. En effet, même s’il s’agit là de grosses capitalisations, dont les cours n’ont fait qu’évoluer positivement ces dernières années, les investisseurs «longtermistes» refusent généralement de les vendre étant donné qu’elles sont des valeurs sûres, d’avenir, et créatrices de richesses.
Si les deux premières motivations sont tout à fait légitimes, la troisième, elle, l’est moins. En effet, certains investisseurs refusent de vendre leurs actions pour manipuler les cours. Ils espèrent, ainsi, les tirer vers le haut en écoulant de très faibles quantités de temps à autre. Et la technique marche bien dans le cas des sociétés peu liquides
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Le programmes de rachat des titres est une opération par laquelle une société cotée en Bourse procède au rachat sur le marché de ses propres actions dans le respect des textes de loi en vigueur. Si l’objectif principal de cette opération est de corriger les variations excessives du cours boursier, elle permet également d’augmenter la liquidité du titre, d’animer le cours de l’action sur le marché et de réduire sa volatilité. Il faut savoir que toute entreprise cotée à la Bourse de Casablanca peut procéder au rachat de ses titres sur le marché. Mais, actuellement, peu de sociétés dont les titres sont peu liquides disposent de programmes de rachat d’actions |
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Il existe différents types d’ordres qu’un investisseur peut utiliser selon la valeur sur laquelle il souhaite intervenir : 1- L’ordre à cours limité Il s’agit du type le plus utilisé. Il présente une bonne sécurité car il est assorti d’un prix maximal à l’achat. Mais l’ordre n’est pas exécuté si le cours limite n’est pas atteint comme il peut être exécuté partiellement s’il n’y a pas assez de titres correspondant à la limite. Les avantages d’une telle démarche sont la sécurité et la maà®trise du prix. Son grand inconvénient est le risque de non-exécution. 2- L’ordre à la meilleure limite Il s’agit de l’ordre le moins sécurisant, qui ne se justifie que pour des valeurs très liquides que l’on veut acquérir ou vendre rapidement. Il n’offre aucune garantie sur le prix car il sera exécuté au mieux de la demande du marché. Son avantage est la rapidité dans l’exécution et son inconvénient est le faible contrôle du prix. 3- L’ordre au prix du marché Il s’agit d’un ordre o๠l’on ne précise pas de prix et son exécution ne peut être que totale (pas de fragmentation des ordres). En contrepartie, il est prioritaire sur tous les autres types d’ordres. Il est généralement utilisé pour négocier des valeurs sur des marchés très liquides. On est ainsi sûr d’acheter mais on prend un risque sur le prix d’exécution. Ses avantages sont le non-fractionnement des ordres et la rapidité dans l’exécution. Son inconvénient est l’absence totale de contrôle sur le prix |
