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Capital-investissement : Record historique de plus de 3,8 MMDH de levées de fonds en 2024
La plupart des fonds sont généralistes, à l’exception de quelques fonds thématiques. Le secteur des services poursuit sa progression, représentant 41% des investissements entre 2018 et 2024. Les secteurs de la santé et de l’éducation confirment également leur dynamique de croissance.

Les levées de fonds destinées au capital investissement au Maroc ont atteint un nouveau record de 3.887 millions de dirhams (MDH) en 2024, a révélé, mardi à Casablanca, le président de l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC), Hassan Laaziri.
Intervenant lors d’une conférence dédiée à la présentation du rapport d’activité 2024 des acteurs marocains du capital investissement , M. Laaziri a précisé que ce montant a permis de porter le total des levées sur la période 2018-2024 à 13.765 MDH, soit près de 1,5 fois plus que sur la période précédente (2012-2017).
Selon lui, cette étude, réalisée pour la 17ème année consécutive par le Cabinet Grant Thornton sous la houlette de la Commission Etudes & Statistiques de l’AMIC, indique que les organismes de développement internationaux et les banques/sociétés de gestion d’actifs représentent 65% des levées de fonds entre 2018 et 2024 (respectivement 38% et 27%).
M. Laaziri a également relevé que la part des investisseurs marocains a fortement progressé, passant de 25% durant la période 2012-2017 à 53% au cours de 2018-2024.
Par ailleurs, ledit rapport indique que les investissements réalisés par 10 sociétés de gestion s’élèvent à 1.699 MDH en 2024, répartis entre 23 nouvelles entreprises et 17 réinvestissements. Ce montant porte à 15,7 milliards de dirhams (MMDH) les investissements cumulés à fin 2024.
La plupart des fonds sont généralistes, à l’exception de quelques fonds thématiques. Le secteur des services poursuit sa progression, représentant 41% des investissements entre 2018 et 2024. Les secteurs de la santé et de l’éducation confirment également leur dynamique de croissance.
La région Casablanca-Settat concentre 72 % des investissements en valeur sur la période récente, devançant Rabat-Salé-Kénitra (14%).
Les investissements en Capital Amorçage et Risque représentent 42% des opérations réalisées en 2024 (en nombre). Leurs parts sont passées de 26% entre 2006 et 2011 à 63% entre 2018 et 2024.
En valeur, leur part reste limitée à 9 % sur la dernière période, contre 84% pour le Capital Développement.
Selon le rapport, la progression des fonds dédiés à l’innovation et aux startups explique la hausse des transactions inférieures à 20 MDH, tandis que les investissements supérieurs à 100 MDH poursuivent leur montée.
Le ticket moyen en Capital Développement est de 136 MDH entre 2018 et 2024, contre 52 MDH en 2012 et 2017. Le ticket moyen pour les phases d’amorçage/risque est, quant à lui, de 12 MDH sur la période 2018-2024.
S’agissant des désinvestissements, les sorties de l’année 2024, avec 11 actes, atteignent 1.067 MDH, un niveau légèrement supérieur à celui de 2023.
Sur la période 2018-2024, les montants désinvestis s’élèvent à 5,7 MMDH, contre 1,98 MMDH entre 2012 et 2017, ce qui porte à 172 le nombre cumulé de désinvestissements réalisés à fin 2024, pour un total de 9,3 MMDH.
Le marché secondaire, en particulier, connaît une croissance continue, confirmant sa maturité et sa capacité à absorber un volume croissant de transactions. Il s’impose comme un levier clé de liquidité, autant pour les investisseurs marocains que pour les fonds étrangers, dont l’intérêt pour le marché marocain ne cesse de croître. Ce marché représente 44% des sorties réalisées entre 2018 et 2024, contre 3% entre 2006 et 2011.
De leur côté, les introductions en bourse (IPO), après une période de repli entre 2012 et 2017, ont connu un regain d’activité ces dernières années, atteignant 22% des sorties entre 2018 et 2024.
En outre, le rapport fait savoir que le taux de rendement interne (TRI) brut moyen calculé sur la base de 115 cessions effectives se situe à 12% sur la période allant de 2000 à 2024.
Le multiple global du secteur est de 1,9 (1,4 pour l’amorçage/risque, 2,1 pour le développement et 1,8 pour la transmission).
La durée moyenne de détention des participations est de 6,2 ans. Les secteurs de la santé, des services et de la construction affichent les TRI les plus élevés avec respectivement 23%, 15% et 14%.
Ainsi, le président de l’AMIC a souligné que le secteur du capital investissement au Maroc connaît actuellement une dynamique sans précédent, marquée par un doublement des performances sur les trois volets fondamentaux, les levées de fonds, les investissements et les désinvestissements.
« Nous sommes en train de réussir les trois piliers du private equity », a-t-il dit, mettant en avant l’émergence d’un cercle vertueux bénéfique à l’ensemble de l’écosystème.
M. Laaziri a également insisté sur le retour croissant de la rentabilité pour les investisseurs, ce qui renforce leur confiance dans le secteur, ajoutant que de plus en plus d’entrepreneurs se tournent vers ce mode de financement, attirés par la multiplication des success stories d’entreprises parties de rien et ayant atteint le succès grâce à l’accompagnement offert, au-delà du simple apport financier.
L’AMIC regroupe la majorité des structures de capital investissement (Capital Risque, Capital Développement, Capital Transmission / LBO, Capital Retournement) installées au Maroc. Actionnaires professionnels, les 33 membres actifs de l’association accompagnent et financent la croissance de plus de 320 entreprises marocaines.
Unique association professionnelle spécialisée dans le métier du Capital investissement et est instituée par la loi 58-22 relative aux Organismes de Placement Collectifs en Capital (OPCC), l’AMIC compte également 29 membres associés représentant les métiers qui accompagnent et conseillent les investisseurs et les entrepreneurs dans le montage et la gestion de leurs partenariats.
