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Capital investissement : 18 milliards de DH levés depuis 2012

Le montant des désinvestissements s’est élevé à 968 MDH en 2017. Il y a un fort engouement pour les secteurs de la santé et de l’éducation. Pour les cinq prochaines années, les investissements vont s’orienter vers les nouvelles technologies et l’agroalimentaire.

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CAPITAL INVESTISSEMENT

L’industrie du capital investissement a été marquée en 2017 par un niveau record de désinvestissements. C’est ce qui ressort des chiffres de l’étude annuelle du cabinet Grant Thornton pour le compte de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC). Des données collectées et traitées à partir de 24 sociétés de gestion, investissant dans 189 entreprises.

Ainsi, les désinvestissements ont atteint 968 MDH contre 205 millions en 2016. «Un fonds a une durée de vie de dix ans et suit une logique cyclique d’investissement de cinq ans. Il dispose de cinq années pour investir, puis cinq autres années pour désinvestir. Concrètement, nous levons un fonds dans lequel on investit pendant quatre ans, puis on investit une seconde fois à partir de la cinquième année», explique Hassan Laaziri, président de l’AMIC et directeur général de CDG Capital Private Equity. En face, les montants investis en 2017 s’élèvent à 343 MDH contre 790 millions une année plus tôt. En prenant en compte les levées de 2017, les opérateurs de la private equity marocaine auront levé 18 milliards de DH.

Toujours selon l’étude, 75% des fonds levés entre 2012 et 2017 sont transrégionaux (Afrique subsaharienne, Egypte, Algérie, Tunisie). Sur l’ensemble de ces capitaux, 63% sont étrangers. Les experts de Grant Thronton relèvent en substance que la part des organismes de développement internationaux (SFI, BERD, BEI et autres) a fortement augmenté avec la 3e génération de fonds (à partir de 2011). Il est, par ailleurs, utile de noter que les fonds d’investissement ont eu un réel engouement pour de nouveaux secteurs, à savoir l’éducation et la santé. Ce dernier secteur représente d’ailleurs 9% des fonds investis, sur la période 2012-2017. Le secteur des services et transport draine une plus grosse part de 26%. Force est de constater qu’à la différence de la private equity nord-américaine ou asiatique, le capital-amorçage et le capital-risque demeurent le parent pauvre de la private equity au Maroc avec seulement 8% des montants investis.

Les entreprises développement drainent près des deux tiers des investissements

A fin 2017, plus de 74% des investissements cumulés ont été réalisés dans des entreprises en développement et 18% ont concerné des structures en transmission. «Le développement est le métier traditionnel des fonds d’investissement qui consiste à accompagner l’entreprise, tout en étant minoritaire, dans sa stratégie de croissance interne et externe» nous explique Adil Rzal, vice-président de l’AMIC et directeur général d’Upline Alternative Investments. «Le Capital risque ne consiste pas à prendre des risques, mais plutôt à les gérer. Par ailleurs, il sera dorénavant servi grâce à l’initiative de la Caisse centrale de garantie qui a mis en place un dispositif de financement de l’amorçage et de l’innovation, via le fonds Innov Invest», enchaîne Hassan Laaziri. Grâce à ce fonds, quatre nouveaux fonds de capital-risque seront actifs dans le secteur du capital amorçage-risque avec une enveloppe de plus de 700 MDH prêts à être investis dans des start-up innovantes. Quoi qu’il en soit, le Maroc continue d’être le plus actif dans la région Mena depuis 2013, avec un taux de pénétration du capital investissement (part des montants investis dans les entreprises retenus dans le cadre de l’étude/PIB) y est de 0,04% en 2017. A l’aube de la 4e génération de fonds, 32% des fonds prévoient d’investir dans de nouvelles entreprises et 25% des fonds planifient des sorties. Les deux tiers des fonds planifient la levée de nouveaux capitaux en 2018 et 2019.Pour les cinq prochaines années, les prévisions confirment la tendance aux investissements multisectoriels avec une légère préférence pour le secteur des nouvelles technologies et celui de l’agroalimentaire (13% pour chacun) et la diversité des zones géographiques envisagées témoigne de politiques d’investissement opportunistes n’excluant aucune région du Maroc.

Com’ese

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