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Budget

Finances publiques : Du rouge pour démarrer 2024

Le mois de janvier s’est soldé par un déficit budgétaire de 1,7 milliard de dirhams. En cause : une hausse sensible des dépenses salariales couplée à une progression à deux chiffres de la charge de compensation.

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Après avoir conclu l’année 2023 sur une note bien meilleure que prévu, avec un déficit budgétaire qui s’est réduit à 62 milliards de dirhams, les finances publiques démarrent 2024 en zone rouge. À fin janvier, et selon les dernières données du ministère des Finances, le déficit budgétaire s’est établi à 1,7 milliard de dirhams, contre un excédent de 516 millions de dirhams un an auparavant, soit un creusement de quelque 2,2 milliards de dirhams. Globalement, les dépenses budgétaires, qui culminent après un mois à près de 29 milliards de dirhams, croissent plus vite que les recettes qui atteignent 27,2 milliards de dirhams : les premières progressent de 16,5%, tandis que les secondes augmentent de «seulement» 7,3%. D’où le creusement du déficit.

La hausse des dépenses est essentiellement tirée par deux éléments : les dépenses de personnel et celles de la compensation. Pour les premières, elles atteignent 12 milliards de dirhams à fin janvier, en hausse de 7,7% par rapport à janvier 2023, soit un différentiel de près d’un milliard de dirhams. Une progression qui s’inscrit dans le sillage des accords conclus entre le gouvernement et les syndicats, en particulier dans les secteurs de l’enseignement et de la santé.

Plus surprenant, les dépenses de compensation enregistrent une hausse à deux chiffres en ce début d’année. Elles se chiffrent à fin janvier à 3,2 milliards de dirhams, en progression de 25%, soit plus de 640 millions de dirhams. Une hausse attribuée à la subvention de 500 millions de dirhams accordée par le gouvernement aux professionnels du secteur du transport pour qu’ils maintiennent les prix de leurs services. Car dans le même temps, la charge au titre du gaz butane a affiché une stagnation autour de 1,6 milliard de dirhams.

Les intérêts de la dette restent stables
L’autre poste de dépenses importantes en stagnation est celui des intérêts de la dette, dont les charges se sont situées à 1,3 milliard de dirhams, soit une très légère baisse de -1,7% par rapport à janvier 2023. Pour ce qui est des dépenses d’investissement, elles se maintiennent à un niveau élevé, avec déjà 12,3 milliards de dirhams, soit au même niveau qu’en janvier 2023.

Côté recettes, on souligne le bon démarrage des recettes fiscales qui progressent de 5,3%. L’impôt sur les sociétés (IS) est en progression de 4,3%. Pour les droits d’enregistrement et de timbre, les recettes sont bien orientées avec une hausse de 9,6%. Les recettes de la TVA, l’une des principales recettes fiscales du Budget de l’État, sont également bien orientées, enregistrant une progression de 8,5%, soit un différentiel de 670 millions de dirhams par rapport à l’année dernière, grâce au très bon comportement de la TVA à l’intérieur dont les recettes ont bondi de 19% pour dépasser 4,3 milliards de dirhams. À noter que le besoin de financement du Trésor, estimé à plus de 11 milliards de dirhams, a été très largement couvert par le recours au marché domestique.