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Bourse : perspectives mitigées pour le secteur du BTP
Baisse du chiffre d’affaires de 2,8% et de la masse bénéficiaire de 6,8% à fin 2016. L’activité du bâtiment devrait rester à un niveau faible en 2017. Celle des «travaux publics» devrait maintenir sa dynamique grâce aux investissements étatiques.
Upline Securities vient de publier son Yearly 2016 où elle passe en revue les réalisations et les perspectives des secteurs cotés en bourse. Parmi ces secteurs, celui du bâtiment et des matériaux de construction qui a évolué en 2016 dans un contexte peu encourageant. Comme en témoigne l’évolution des principaux indicateurs d’activité : une quasi-stagnation des ventes de ciment à fin novembre (+0,4% contre +1,4% à fin 2015), un repli de l’encours des crédits aux promoteurs immobiliers de 6,3% durant la même période, une baisse de 2,1% des transactions immobilières au 2e trimestre 2016, une contraction des mises en chantier de 9,1% au 1er semestre 2016 et une dégradation des délais de paiement avec une augmentation des défaillances d’entreprises. Dans ces conditions, la valeur ajoutée BTP a marqué une timide progression de 0,7% au 3e trimestre (contre 0,1% à la même période en 2015). Malgré cette torpeur conjoncturelle, le secteur dispose encore d’un potentiel de développement important eu égard au déficit actuel non encore résorbé en termes de logements sociaux estimé à 480 000 logements à fin 2016.
En termes de perspectives, le secteur coté devrait boucler l’année 2016 sur un chiffre d’affaires en baisse de 2,8%, à 17,1 milliards de DH. Une contraction qui englobe une chute de 26,3% des ventes de Sonasid, soit une contribution négative de l’ordre de 5,3 points à l’évolution du chiffre d’affaires sectoriel. En effet, les performances du sidérurgiste continuent d’être impactées par le retrait des écoulements d’acier en volume (notamment sur la billetterie) couplé à une poursuite de la compression des prix de vente (pression à la baisse des prix intrants et concurrence interne acharnée). Pour sa part, Colorado devrait assister à un recul de 3,7% de son chiffre d’affaires, l’équivalent d’une baisse de 0,1 point du CA sectoriel, en lien avec une projection de baisse du chiffre d’affaires local. En face, les revenus de LafargeHolcim Maroc devraient contribuer positivement à la croissance du secteur à hauteur de 1,7 point.
Suivant la même tendance baissière, la capacité bénéficiaire du secteur devrait s’effriter de 6,8%. Une régression toutefois atténuée par LafargeHolcim Maroc, dont le RNPG est attendu en progression de 14,1%, soit une contribution positive à l’évolution de la masse bénéficiaire globale de 9 points. Pour sa part, Ciments du Maroc devrait subir une contraction de 45,3% de son résultat net part groupe (-8,4 points), en lien notamment avec la dévaluation de 36% de la livre égyptienne par rapport au dirham qui affectera la valorisation de sa participation de Suez Cement Company dans ses comptes.
En ce qui concerne 2017, les perspectives s’avèrent toujours mal orientées pour le secteur, notamment pour l’activité «bâtiment». La branche devrait rester à un bas niveau au regard notamment du niveau assez modéré des carnets de commandes qui continuent de se situer en dessous de leur niveau normatif, ainsi que la dégradation des délais de paiement affectant la situation de trésorerie des entreprises. Les analystes rappellent dans ce sens que la mise en place par l’Etat d’une réglementation sur les délais de paiement des marchés publics se limite uniquement aux marchés de l’Etat et des collectivités territoriales, excluant les grandes entreprises publiques du champ d’application. Pour sa part, la branche «travaux publics» semble maintenir sa dynamique grâce à la poursuite de la politique des grands chantiers d’infrastructures lancés par l’Etat. Comme en témoigne le montant global des investissements du secteur public (Budget général, Entreprises et Etablissements publics, Collectivités locales, Comptes spéciaux du Trésor et SEGMA) qui devrait se chiffrer à 190 milliards de DH en 2017, contre un montant projeté par la PLF 2016 de 189 milliards de DH. Il est à souligner que la projection de croissance de la formation brute de capital fixe (FBCF) est assez modérée en 2017, à seulement 0,8% (contre 0,5% estimée pour 2016)n selon le ministère de l’économie et des finances.