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Bourse : les placements à moyen terme ont rapporté gros

Sur les 5 dernières années, le Masi a réalisé une performance de 25%. Huit valeurs sur 70 ont réalisé des performances supérieures à 100%. Un investissement dans 100 actions Dari Couspate en 2012 aurait rapporté 278800DH en 2017.

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Bourse Masi

Le marché boursier marocain a subi d’importantes fluctuations ces dernières années qui ont clairement influé sur le comportement des investisseurs, ces derniers naviguant entre scepticisme, engouement, attentisme et regain de confiance. Mais au delà de la volatilité de l’indice et du risque intrinsèque à cette catégorie de placement, le rendement du marché boursier a t-il été intéressant ces dernières années pour les investisseurs ? C’est ce que nous avons tenté de vérifier sur un horizon de placement à moyen terme de 5 ans, généralement recommandé par les professionnels du marché; soit de septembre 2012 à septembre 2017.

Durant la période retenue, le MASI a réalisé une performance de 25%. Une évolution concentrée surtout en 2016 (plus précisément au 2e semestre) où l’indice a évolué positivement de façon pérenne. Il faut dire que sur la période 2012-2015, l’indice a connu de fortes fluctuations en dents de scie, atteignant des plus bas historiques, impacté par la conjonction de plusieurs facteurs, notamment une conjoncture économique peu favorable (ralentissement de la croissance économique, succession d’années agricoles peu porteuses, baisse de la demande intérieure, etc.). En plus d’une accentuation de l’aversion au risque de la part des investisseurs (surtout les personnes physiques et les investisseurs étrangers), alimentée par des facteurs géopolitiques et les difficultés financières de plusieurs secteurs de la cote, à l’image de l’immobilier, du raffinage et de la sidérurgie. Aussi, la décélération de la croissance bénéficiaire des sociétés cotées, accompagnée d’une baisse palpable des dividendes, a accéléré le processus de baisse de l’indice. Pour rappel, en 2012, la capacité bénéficiaire globale de la cote a chuté de 10%, puis de 6,7% en 2013, avant de creuser sa baisse de 12,8% en 2014.

En revanche, 2016 a été salutaire pour le MASI qui a bouclé l’année sur une performance spectaculaire de 30%, portée essentiellement par une croissance solide des profits des sociétés cotées (annuels de 2015 et semestriels de 2016), une baisse sensible de l’aversion au risque des investisseurs et un afflux important de liquidités vers le marché actions grâce à un regain de confiance de la part des investisseurs mais aussi suite à la baisse des taux du bons du Trésor qui a poussé ces derniers à faire un arbitrage en faveur du marché actions jugé plus rentable.

Une quarantaine de valeurs sur 70 affichent des variations positives

Quoi qu’il en soit, sur cette période quinquennale, 41 sociétés sur 70 ont réalisé des performances positives. En effet, 8 valeurs ont amélioré leurs cours de plus de 100%, 11 autres de plus de 50%. Les 22 autres ont marqué des bonds variant de 3,6% (Atlanta) à 48,7% (Unimer). A contrario, 29 valeurs ont vu leurs cours baisser, voire chuter, sur ces cinq dernières années de 0,4% (Involys) à -81,2% ( Zellidja).

En analysant les plus fortes hausses, l’on constate que ce sont surtout les capitalisations moyennes de différents secteurs qui ont volé la vedette aux grosses capitalisations. La meilleure performance demeure celle de la success story de la place financière, Dari Couspate, qui a cumulé une performance de 488% depuis septembre 2012. Il faut dire que l’opérateur a quasiment fait un sans-faute depuis son introduction en bourse en offrant un couple Croissance/Rendement fortement attractif, et a témoigné d’une grande résilience dans un secteur aux conditions locales et internationales pas toujours encourageantes, en affichant des réalisations financières constamment en hausse et en communiquant des perspectives de développement ambitieuses confortant les investisseurs. Surtout, en termes de dividendes, la société opérant dans le marché du couscous et des pâtes alimentaires se montre au fil des années de plus en plus généreuses vis-à-vis de ses actionnaires. En 2005, elle a distribué une rétribution de 15 DH/action, en 2012 elle en a versé 40 DH et en 2016 elle a servi 80 DH.

La deuxième meilleure performance revient à HPS qui a bonifié le cours de son titre de plus de 350%. Cette valeur de fonds de portefeuille présente également un fort couple croissance/rendement. Et ce, même si ses réalisations financières ne sont plus au même niveau que les précédentes depuis le changement progressif de son business model, passant d’une vente de licences à un prix conséquent, générant un chiffre d’affaires important, à une facturation adossée au nombre de transactions gérées par sa plateforme. Au volet dividendes, l’entreprise a doublé la rémunération de ses actionnaires depuis 2012, passant de 15 DH à 35 DH en 2016.

Deux autres valeurs du secteur informatique se sont également démarquées en affichant de fortes performances. Il s’agit de Disway (+97,8%) et de Microdata (+82%). Il faut dire que les entreprises du secteur ont démontré leur résilience durant ces dernières années (retombées de la crise internationale, forte concurrence) en redoublant d’effort en termes d’optimisation des coûts et d’innovation de produits.

Les dividendes à ne pas négliger

Une autre valeur qui s’est démarquée est la SNEP. Contrairement aux autres valeurs citées, la filiale de Ynna holding a enchaîné plusieurs exercices déficitaires, des ratios techniques et des rendements négatifs, avant de renouer avec la croissance en 2016. D’autant plus que la société n’a pas distribué de dividendes sur la période 2011-2015 et ce n’est qu’en 2016 qu’elle a rétribué ses actionnaires à hauteur de 5 DH/ action. La faiblesse du couple croissance/rendement a fait que la valeur soit malmenée sur le marché pendant plusieurs années. Et ce n’est qu’à partir de novembre 2016 que son cours boursier s’est mis à se redresser. Et pour cause, la décision du ministère délégué au commerce extérieur d’établir un bouclier antidumping ciblant le PVC originaire de l’Union européenne et du Mexique pour les cinq prochaines années. Une bonne nouvelle surtout au bon timing : au moment où la bourse a connu une abondance de cash.

Ainsi, à travers les performances vertigineuses pour la plupart des valeurs, l’on comprend que les investisseurs qui se sont placés sur ces quarantaines de valeurs ont gagné au change. Prenons l’exemple d’une personne ayant investi dans 100 actions Dari Couspate en septembre 2012 en déboursant 51 200 DH (512 DH/action). Au bout de la 5e année, si elle s’est décidée à vendre ses titres à 3010 DH/action (cours au 29/09/2017), la plus-value serait de 249800 DH. Majorée du cumul de dividendes bruts versés durant la durée de placement qui s’élève à 29 000 DH, le gain serait de 278 800 DH.

Maintenant pour 100 actions Oulmès, acquises en septembre 2012 à 437 DH/action, l’équivalent d’un investissement de base de 43700DH, et vendues par la suite en septembre 2017 à 1809 DH/action (180 900DH pour les 100 actions), la plus-value serait de 137 200 DH. En additionnant le cumul des dividendes sur la période de placement de 24 500 DH, le gain s’élève à 161 500 DH.

Autre exemple, en se positionnant sur la valeur Lydec, durant la même période, avec 100 actions achetées à 26 200DH (262 DH/action) et revendues 5 ans après à 66000DH (660 DH/action), la plus-value serait de 39800DH. En ajoutant le cumul de dividendes, l’investisseur aurait gagné 51650DH.

[tabs][tab title = »Une trentaine de valeurs ont déçu »]Pour les moins chanceux qui se seraient placés sur des valeurs malmenées durant ces 5 dernières années, le rendement est évidemment bien plus maigre voire négatif. En effet, 29 sociétés ont réalisé des contre-performances variant de -0,4% (Involys) à -81,2% ( Zellidja). Certaines grandes capitalisations n’ont pas échappé à la baisse, notamment Addoha (-32,24%), Centrale Danone (-39,4%), BMCI (-9,7%) et CDM (-13,1%). Alliances a, pour sa part, vu son cours passer de 630DH en septembre 2012 à 202 DH 5ans après. Un investisseur qui se serait positionné sur 100 titres Stroc Industries, par exemple, aurait déboursé 13 000 DH (130DH/action) ; au bout de 5 ans il aurait vendu ses actions à 4 980 DH. Soit une moins-value de 8 020 DH. A noter que la société n’a pas distribué de dividendes sur les 5 dernières années. Supposons maintenant que cette personne a acheté 100 actions DLM à 48 900 DH, qu’elle a revendu au bout de 5 ans à 18 915. Après avoir perçu un dividende global de 4 200 DH, la moins-value subie serait de 25 785 DH.[/tab][/tabs]