Argent
Bourse de Casablanca : les analystes recommandent toujours de miser sur les banques
Les sociétés de Bourse conseillent de conserver Attijariwafa, BCP, BMCI et CIH et d’alléger CDM. L’alourdissement du coût du risque continue de pénaliser le secteur. Le développement à l’international et le gain de plus de parts de marché au Maroc constituent l’essentiel de leur stratégie de croissance.

Les banques marocaines continuent d’opérer dans un climat assez tendu, marqué par la montée en flèche du coût du risque et le resserrement du niveau des liquidités. En dépit de ce contexte, elles ont réussi au terme du premier semestre à réaliser des performances satisfaisantes. En effet, les revenus (produits d’exploitation bancaires) des six banques cotées en bourse se sont élevés à 36,4 milliards de DH, en hausse de 7,3% par rapport à fin juin 2012. Pour sa part, le bénéfice agrégé a atteint 4,6 milliards de DH, enregistrant une progression de 2,1%.
Dans ces conditions, les analystes de la place considèrent que le secteur bancaire affiche, dans sa globalité, des perspectives favorables, surtout que le contexte économique tend à s’améliorer progressivement et que les groupes bancaires ont constitué des provisions suffisantes pour faire face aux risques liés à leur activité. C’est le cas par exemple de la BCP qui a renforcé de 30% ses dotations aux provisions, à 976,7 MDH, et a augmenté l’encours de sa provision pour risques généraux, le portant à 2,1 milliards de DH. D’ailleurs, BMCE Capital Bourse recommande de conserver le titre et le valorise à 193,80 DH, soit un potentiel de croissance de 1,9% par rapport au cours du 5 novembre (190 DH). En fait, ce cours cible tient compte non seulement du matelas de provisions mais également des ambitions de la banque de poursuivre son déploiement en Afrique, avec l’acquisition d’Atlantic Banque International, ainsi que de sa volonté de consolider son positionnement sur les métiers de banque, de financement et d’investissement. Ainsi, les analystes anticipent un bénéfice de 1,8 milliard de DH en 2013, en légère progression de 0,4%.
La BMCI est également une valeur à conserver selon BKB qui prévoit un objectif de cours de 808,20 DH, soit une hausse prévisionnelle de 1%. Par contre, Upline Securities estime que le cours devrait baisser de 1% pour atteindre 791 DH. Cette valorisation intervient dans un contexte où la banque cherche à maintenir son positionnement dans un marché fortement concurrentiel. Elle a ainsi mis en place un plan stratégique visant entre autres la poursuite de la conquête client et l’élargissement de sa stratégie retail. Elle demeure toutefois pénalisée par le niveau élevé du coût du risque. Ceci devrait situer sa rentabilité au terme de cet exercice à 764 MDH selon la première société de bourse et à 723,60 MDH d’après la seconde, soit un repli respectivement de 4,8% et 9,9%.
Upline et BKB sont encore une fois unanimes pour dire qu’il faut conserver le titre Attijariwafa bank vu les perspectives de croissance que présente la banque. La première société de bourse lui attribue un cours cible de 322,70 DH au moment où la deuxième le fixe à 320 DH. Du coup, le cours devrait baisser entre 0,7% et 1,5%. Selon les analystes, le groupe, leader des activités bancaires et para-bancaires au Maroc, se concentre sur les opportunités de croissance à l’international en attendant l’amélioration des conditions du marché national. Pour preuve, la signature avec les autorités togolaises d’un contrat d’acquisition de 55% du capital de la BIA-Togo ainsi que le démarrage prochain de ses activités au Niger à travers sa filiale CBAO. Cela dit, sur le marché domestique, la banque devrait faire face au risque de concurrence d’Al Barid bank sur le segment du Low Income Banking et de l’éventuelle arrivée des banques des pays du Golfe arabe sur le segment des produits islamiques. C’est ainsi que BKB prévoit que le bénéfice de la banque atteindrait 4,40 milliards de DH à fin décembre, accusant un retrait de 1,8% contre une baisse de 5% pour Upline, à 4,20 milliards de DH.
Le CIH est à conserver également pour les deux intermédiaires financiers. Sauf que Upline Securities prévoit que son cours enregistrerait une hausse de 2,83%, avec un cours cible de 288 DH, alors que BKB estime que le cours baisserait de 1,6% pour se situer à 275,40 DH. Quoi qu’il en soit, les analystes des deux entités pensent que la banque aurait tout intérêt à s’ouvrir davantage sur les autres activités bancaires pour pouvoir contrebalancer le poids de l’immobilier. En parallèle, elle pourrait optimiser sa marge d’intérêt en procédant à de nouvelles opérations de titrisation en attendant la promulgation de la loi sur les obligations sécurisées. Ceci dit, le plus urgent demeure la rationalisation des charges qui permettrait d’améliorer son coefficient d’exploitation ainsi que la poursuite du recouvrement des créances historiques provisionnées. En tout cas, la banque devrait réaliser un résultat de 555,30 MDH selon Upline et 525,30 MDH selon BKB, soit une hausse comprise entre 14% et 7,8%.
Enfin, le Crédit du Maroc est la seule banque à ne pas avoir les faveurs des analystes. Ces derniers conseillent en effet d’alléger le titre dans le portefeuille. Pour Upline, le cours devrait baisser de 14,6% pour se fixer à 525 DH, contre un repli potentiel de 16,8%, à 511,40 DH pour BKB. En cause, le niveau des créances en souffrance qui demeure important et la concentration du secteur avec la montée en puissance des principaux acteurs bancaires. D’où l’intention de la banque de développer son réseau d’agences bancaires en y allouant un budget de 50 MDH sur la période 2013-2015. Parallèlement, CDM poursuit le renforcement de ses fonds propres via la reconduction de la conversion des dividendes en actions ainsi que l’augmentation du capital en numéraire d’un montant de 442 MDH. Ainsi, la banque devrait dégager des bénéfices de 343 MDH en 2013, en contraction de 1,6% pour BKB alors que, pour Upline, le résultat de la banque devrait s’améliorer de 0,9%, à 351,70 MDH.
