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Bourse de Casablanca : CFG Bank livre ses conseils pour 2016

Pour ses analystes, le marché est hésitant et ses perspectives sont incertaines. Ils recommandent deux stratégies d’investissement selon son profil de risque. Misez sur les valeurs à fort potentiel de croissance et offrant un rendement en dividendes intéressant.

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La Bourse de Casablanca

La Bourse de Casablanca évolue positivement depuis le début de l’année. Le Masi affichait le 8 mars une progression d’environ 2%. Cette tendance, à première vue favorable, met cependant les analystes sur leurs gardes. Ceux de CFG Bank, qui viennent de publier une analyse détaillée avec des scénarios d’évolution et des recommandations, parlent d’un marché hésitant et de perspectives incertaines. Pour eux, la bourse peut aussi bien clôturer l’année 2016 sur une hausse que sur une baisse. Mais dans les deux cas, la variation devrait rester limitée (entre +5% et -5% pour l’indice CFG 25). Une situation qui résulterait de «la coexistence de plusieurs forces contraires», affirment-ils. D’un côté, la conjoncture économique est peu porteuse et les bénéfices des sociétés cotées devraient enregistrer une progression limitée en 2016. De l’autre, le marché pourrait tirer profit de la détente des taux sur le marché des bons du Trésor, du retour potentiel des investisseurs étrangers et d’un effet de rattrapage sur certains secteurs pénalisés par les investisseurs au cours des dernières années, comme celui de l’immobilier.

Dans cette configuration «incertaine» et peu porteuse, comment intervenir sur le marché ? CFG Bank propose deux démarches d’investissement, en fonction de l’objectif de l’investisseur en termes de couple rendement/risque et de son horizon de placement cible. La première démarche repose sur une stratégie d’investissement dynamique avec un horizon de placement relativement long (supérieur à 2-3 ans). Dans ce cadre, les analystes recommandent de se positionner en premier lieu sur des valeurs présentant intrinsèquement un potentiel d’appréciation significatif, compte tenu de leurs niveaux de valorisation particulièrement bas et de leurs rendements en dividende élevés qui leur procurerait un profil défensif dans le cas d’une baisse modérée du marché. La deuxième démarche se base sur une stratégie prudente. Dans ce cas, il est recommandé de se focaliser principalement sur des valeurs défensives offrant des nivaux de rendement en dividendes supérieurs à la médiane du marché. Une telle stratégie permettrait de neutraliser une éventuelle baisse, voire de dégager une performance proche des rendements monétaires à court terme (voir encadré).

Les valeurs recommandées pour une stratégie d’investissement dynamique

Dans cette stratégie, CFG Bank recommande une dizaine de valeurs à fort potentiel de croissance : Addoha, Résidences Dar Saada, Brasseries du Maroc, Cosumar, Attijariwafa bank, Auto Hall, Salafin, Risma, Disway, Colorado et Maroc Telecom.

Addoha et Résidences Dar Saada dans l’immobilier

Pour les deux valeurs immobilières, et après une période 2014-2015 difficile (affaires CGI, Alliances…), le secteur devrait, selon les analystes, regagner graduellement la confiance des investisseurs. Une tendance qui devrait particulièrement concerner Résidences Dar Saada qui traite actuellement avec une décote de 30% par rapport à son prix d’introduction en Bourse. CFG Bank la valorise à 246DH, soit un potentiel de croissance de plus de 60% par rapport à son cours actuel. La banque estime que ce potentiel devrait progressivement se matérialiser à mesure qu’une relation de confiance s’installera entre le management de la société et les investisseurs. La hausse attendue est justifiée par la forte croissance prévisionnelle des bénéfices sur les prochaines années, des résultats historiquement supérieurs aux objectifs fixés, une gestion rigoureuse des risques, le nombre important de pré-commercialisations, la concentration des projets de l’entreprise sur l’axe Casablanca-Rabat et les niveaux de valorisation actuels de l’action Saada particulièrement attractifs.

Concernant Addoha, la valeur traite actuellement avec une importante décote par rapport à son cours intrinsèque que les analystes établissent à 46 DH. Pour eux, l’adoption début 2015 par le groupe du Plan génération cash induit un profond changement dans le profil de la valeur qui sera perçue comme une pure valeur de rendement sur les 3 à 4 prochaines années. Elle affiche en effet des rendements de dividendes prévisionnels très élevés. De plus, son cours se situe actuellement à un niveau inférieur à la valeur comptable des fonds propres alors qu’elle continue de créer de la valeur pour ses actionnaires avec un des ROE prévisionnels proche de 9%. Enfin, Addoha se positionne toujours, et ce malgré la révision à la baisse de sa taille, comme le leader national du segment porteur du logement social et intermédiaire et secteur immobilier dans son ensemble.

VA

Brasseries du Maroc et Cosumar dans l’agroalimentaire

Dans le secteur agroalimentaire, Brasseries du Maroc a retenu l’attention des analystes de CFG Bank. Pour eux, si son cours a chuté en 2015, c’est en raison d’une mauvaise lecture par le marché de ses résultats semestriels qui ont été impactés par l’effet du glissement du Ramadan et de Chaâbane sur les mois de mai et de juin, et d’une perte de confiance dans la capacité du groupe à retrouver le chemin de la croissance. Ils estiment que cette contre-performance boursière a eu le mérite d’accroître considérablement le potentiel de gain sur la valeur, sachant que l’activité de SBM a renoué dès 2015 avec la croissance suite à l’augmentation des volumes de bière écoulés, le groupe ayant absorbé l’impact de l’ensemble des facteurs exogènes qui avaient pesé sur son activité au cours des dernières années (hausse de la TIC, Ramadan…). Ainsi, CFG Bank recommande la valeur à l’achat et la valorise à 2591 DH, soit un potentiel de croissance de plus de 50%.

Quant à Cosumar, et malgré la forte progression de son cours depuis 2015, la valeur recèle toujours un important potentiel d’appréciation avec un cours cible de 263 DH. La société devrait en effet bénéficier au titre de ses résultats 2015 de plusieurs facteurs favorables, notamment une très bonne campagne sucrière 2014-2015 et la forte chute des prix du fuel industriel. En 2016, l’éventuelle mauvaise campagne sucrière ne doit pas occulter l’amélioration tendancielle de la part de l’approvisionnement local dans les achats de l’opérateur. Par ailleurs, les multiples de valorisation du titre sont attractifs, ce qui conforte la recommandation des analystes.

Attijariwafa bank dans le secteur bancaire

S’agissant d’Attijariwafa bank, et bien que CFG Bank soit neutre sur le secteur bancaire dans son ensemble, la valeur continue selon les analystes à présenter un intérêt boursier certain. En effet, malgré la persistance de la faible croissance des crédits dont devrait pâtir le secteur bancaire en 2016, Attijariwafa bank devrait bénéficier de la baisse des taux en 2016, avec par conséquent une nouvelle baisse du coût des ressources et une augmentation du résultat des activités de marché, ainsi que de la poursuite de la baisse du coût du risque après les fortes augmentations de celui-ci en 2013 et 2014. Par ailleurs, le groupe se différencie nettement de son secteur par ses ROA et ROE plus élevés, la structure diversifiée de son PNB en termes de sources de revenus et de répartition géographique, et son taux de couverture des créances en souffrance largement supérieur à celui du marché. CFG Bank recommande ainsi le titre à l’achat, d’autant plus qu’il continue de traiter avec une décote par rapport à la moyenne du secteur.

Auto-Hall dans la distribution

Auto-Hall est, pour sa part, la valeur préférée de CFG Bank au sein du secteur de la distribution automobile, et ce, pour plusieurs raisons : la forte progression des ventes du groupe sur le segment des VP en 2015, la résilience affichée sur le segment du VUL avec des ventes en quasi-stabilité dans un marché affichant -11%, et  le programme du groupe en termes d’extension de son réseau de distribution directe (100 concessions en 2020 vs 50 en 2015) qui devrait lui permettre de capturer pleinement la croissance en dehors des régions de Casablanca et de Rabat, où les autres importateurs font pour la plupart appel à des agents revendeurs généralement moins performants commercialement. En 2016, le groupe devrait tirer profit de l’effet positif de l’auto expo et de la poursuite de la montée en puissance de Nissan. Ainsi, et malgré la bonne orientation récente du titre Auto Hall (+25% depuis début 2015), les analystes estiment qu’il présente encore un potentiel d’appréciation (+19%), avec un cours cible de 120 DH.

Salafin dans le crédit conso

Dans le crédit à la consommation, Salafin (recommandée à l’achat avec un cours cible de 787 DH) affiche en 2015 une nette reprise de la croissance des crédits personnels de 6,2% (contre -2,3% pour le marché), et ce, après un cycle marqué par un ralentissement des crédits et une concurrence agressive des banques. En 2016, la société devrait continuer de profiter de la poursuite de l’atténuation de la concurrence des banques sur les crédits personnels et de l’effet positif de l’auto expo sur les crédits auto, combinés à une nouvelle réduction du coût des ressources en lien avec la baisse de la courbe des taux. Salafin profiterait aussi du potentiel de développement encore significatif de ses activités de Fees Business en Afrique subsaharienne, qui lui ont permis de préserver sa rentabilité dans le contexte difficile de ces dernières années. Enfin, la société présente des niveaux de rentabilité parmi les plus élevés des sociétés du secteur cotées à la Bourse de Casablanca avec un ROA de 3,7% et un ROE de 20%, malgré un ratio de solvabilité de 21% (largement au-dessus du minimum requis), qui par ailleurs lui procure la capacité de capturer pleinement la croissance future du marché, voire d’éventuelles opportunités de croissance externe au Maroc ou à l’étranger.

Risma, Colorado et Disway à retenir

De son côté, Risma affiche l’un des potentiels de croissance les plus importants de la cote (+70%), son titre étant valorisé à 192 DH. Les analystes estiment qu’elle a été fortement pénalisée par le marché en raison de la détérioration de son activité sous l’effet d’une conjoncture touristique difficile et de l’impact négatif de certains éléments non courants (provisions pour irrégularités comptables constatées sur 2 sites hôteliers). Elle traite actuellement à un niveau de valorisation inférieur à sa valeur de remplacement qui est de 142 DH (valeur de reconstitution de son portefeuille hôtelier sans prise en compte de la valeur de ses actifs immatériels). A moyen et long terme, Risma devrait selon CFG Bank s’orienter à la hausse pour atteindre sa valeur intrinsèque, tirée par l’amélioration tendancielle des arrivées et nuitées touristiques au Maroc, la montée en puissance des hôtels ouverts sur les 2 à 3 dernières années, et les bienfaits de sa stratégie axée sur le développement dans le segment économique (peu capitalistique et point mort atteint au bout de 2 à 3 ans) et l’arrêt des investissements dans l’hôtellerie haut de gamme. Son action en bourse est également attractive compte tenu de ses multiples de valorisation.

Colorado, que CFG Bank recommande à l’achat pour un cours de 73 DH, a également chuté en bourse dernièrement de façon injustifiée. En effet, le leader national du secteur de la peinture présente un potentiel considérable d’appréciation en bourse au vu de ses niveaux de valorisation relativement bas, de l’amélioration notable de ses marges en 2015 en dépit d’un contexte difficile pour son secteur d’activité, et du léger redressement des perspectives du secteur du BTP en 2016 qui devraient avoir un effet bénéfique sur ses ventes. De plus, tenant compte d’un taux de distribution de 100%, le rendement en dividendes du titre Colorado se situe à un niveau très élevé.

Dans le secteur informatique, Disway présente aussi une véritable opportunité (cours cible de 267 DH) eu égard à ses perspectives de développement avec le redressement prévu à moyen terme des investissements publics et aux opportunités liées au développement du groupe en Tunisie. L’attrait de la valeur réside aussi dans les orientations stratégiques définies par le management, notamment l’effort d’optimisation et de rationalisation des charges logistiques, la mise en place de stratégies de diversification de l’offre produits, et l’implantation dans les marchés à très fort potentiel que représentent les pays d’Afrique de l’Ouest.

Maroc Telecom, incontournable…

Enfin, Maroc Telecom est une valeur à conserver dans les portefeuilles. Les analystes tiennent à souligner son caractère incontournable, d’autant plus qu’avec un cours actuel de 117,5 DH, la valeur présente un léger potentiel de croissance (+9%, à 128 DH). D’un point de vue fondamental, IAM pourrait être légèrement soutenu par un mouvement de réallocation d’actifs vers le marché actions avec la baisse des taux qui se profile en 2016, et l’amélioration graduelle de ses perspectives financières en lien, d’une part, avec la contribution croissante des filiales subsahariennes aux résultats consolidés, et, d’autre part, avec l’atténuation à terme des pressions concurrentielles sur le mobile au Maroc, le point d’inflexion sur les prix étant escompté pour 2018. IAM continue enfin de présenter un profil relativement défensif avec un rendement de dividende de près de 5% au cours des prochaines années.

[tabs][tab title = »Les valeurs défensives pour une stratégie prudente« ]Dans le cadre d’une telle stratégie, CFG Bank aux investisseurs de privilégier dans la constitution de leur portefeuille actions des valeurs présentant un rendement en dividende élevé. Deux catégories de valeurs répondent à ces critères : – La première est composée de valeurs appartenant à des secteurs défensifs par nature comme l’énergie, les utilities, l’agroalimentaire et les télécoms, car relativement moins sensibles aux aléas de la conjoncture économique, et en mesure d’offrir à court et à moyen terme des rendements en dividende supérieurs à la médiane du marché estimée à 4,8% en 2015. C’est le cas de Maroc Telecom, Lydec, Taqa Morocco, Total Maroc, Cosumar et Lesieur ; – La deuxième catégorie est quant à elle constituée de valeurs appartenant à des secteurs relativement moins défensifs que ceux de la première catégorie mais traitant à des niveaux de valorisation particulièrement bas dans l’absolu et comparativement à leurs valeurs intrinsèques et offrant des rendements en dividendes à court et à moyen terme élevés (supérieurs 7%). Seules 3 valeurs de la cote répondent pleinement à l’ensemble de ces critères, à savoir Addoha, Colorado et Salafin.[/tab][tab title = » »][/tab][tab title = » »][/tab][/tabs]