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Bourse : ces valeurs délaissées par les opérateurs
Med Paper, Snep et Fenié Brossette sont mal jugées par la place casablancaise. Les deux premières réalisent les plus fortes hausses depuis le début de l’année, à plus de 90%. La Samir commence à reprendre son souffle après une baisse remarquable en 2013.

Dans un marché boursier qui manque de liquidité depuis des années et dont l’indice général peine à trouver une direction, tous les regards sont tournés vers la dizaine de valeurs locomotives de la place. Maroc Telecom, Addoha, Attijariwafa bank, la BCP, Lafarge et autres captent en effet l’attention de tous les opérateurs, investisseurs et analystes. Ce qui est normal car elles ont un poids important dans la capitalisation boursière. Du coup, leur évolution tire tout le marché vers le haut ou vers le bas. D’ailleurs, leur variation depuis le début de l’année est plus ou moins conforme à celle du MASI. Ce dernier a clôturé la séance du 24 juin sur une performance de 1,13% depuis le début de l’année, contre 2,2% pour Attjariwafa bank, 3,8% pour Addoha, -2,3% pour la BCP…
Cela dit, plusieurs titres de taille petite et moyenne s’avèrent être intéressants mais n’attirent pas l’attention des intervenants du marché. En cause, une activité instable, des perspectives douteuses, une communication financière insuffisante et des cours volatils. Pourtant, depuis le début de cette année, nombre de ces valeurs ont enregistré des performances remarquables ; certaines ont même compensé le repli enregistré depuis 2008. Il s’agit notamment de Med Paper, Snep, Fenié Brossette ou encore la Samir.
Med Paper commence à avoir la faveur des analystes qui s’intéressent aux petites valeurs. Certains n’hésitent carrément pas à l’insérer dans le portefeuille de titres à détenir en cette année. Il faut dire que l’action a enregistré une hausse de 96% depuis le début de l’année, soit la meilleure performance de la cote, pour atteindre 38,20 DH. Elle affichait même une progression de 110% au début du mois, alors que BMCE Capital l’avait recommandé à la vente pour un cours de 22DH suite à la publication de ses résultats annuels de 2013.
En fait, la société a bénéficié depuis quelques mois d’un droit antidumping sur les importations du papier A4 en provenance du Portugal pendant une durée de quatre mois. D’où l’engouement constaté sur la valeur récemment. Cela d’un côté. D’un autre, la politique de diversification d’activité dans laquelle s’est engagée la société depuis 2013 semble commencer à convaincre les investisseurs. En effet, la société s’est lancée dans les produits d’emballage pour le secteur agroalimentaire dans l’objectif d’élargir sa gamme de produits et de redresser ses marges.
La SNEP a tiré profit des mêmes avantages que Med Paper. Après avoir pâti pendant des années des importations massives du PVC américain, la filiale d’Ynna Holding bénéficie actuellement de mesures antidumping définitives pour une durée de 5 ans. Ce qui a poussé la société à mettre en place un programme de développement ambitieux qui prévoit l’augmentation de ses capacités de production de 70000 tonnes à 140 000 tonnes. Ainsi, le cours de la valeur a enregistré une progression de 91% depuis début janvier pour atteindre 318 DH. Ceci alors que la même société de bourse a considéré que le titre est à alléger dans les portefeuilles et l’a valorisé à 263 DH.
Fenié Brossette, qui est également à alléger selon BMCE Capital avec un cours cible de 132 DH, n’échappe pas au mauvais jugement de la place. La performance de la valeur a atteint 19,2% depuis le début de l’année pour un cours de 155 DH. Il semble que les investisseurs aient anticipé la réalisation de bons résultats au terme de l’exercice 2014, s’appuyant sur l’extension de son réseau au Maroc ainsi qu’en Afrique de l’Ouest, et ce, à travers la création d’une filiale en Côte d’Ivoire.
De plus, les différents partenariats noués tant avec Fiat qu’avec Astra en vue de développer les points de vente des équipements de fabrication et de transport ont encouragé nombre d’investisseurs, surtout les particuliers, à se positionner sur la valeur ou du moins à réaliser des arbitrages ponctuels.
A côté de ces petites valeurs figure un titre qui pèse sur le marché mais qui a été délaissé depuis 2013. Il s’agit de la Samir. Il est vrai que l’action a clôturé l’année 2013 sur une baisse de 20,6% suite à la dégradation de la situation financière de la société, mais elle affiche actuellement une performance de 2%.
C’est dire que les investisseurs sont de plus en plus rassurés par rapport à la santé financière du raffineur surtout après la conclusion de plusieurs contrats de financement avec des banques internationales. En plus de l’amélioration de la trésorerie et l’accélération du remboursement des emprunts locaux, ces contrats devraient permettre l’écoulement des excédents de production. Il faut dire aussi que les perspectives de développement de la Samir sont prometteuses avec la mise en service de 150 stations-service sur un horizon de 5 ans et le renforcement de sa capacité de stockage avec le lancement du terminal de Jorf Lasfar.
