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Bons résultats 2008 et solides perspectives pour le secteur agroalimentaire

La croissance bénéficiaire du secteur atteint 38,5% en 2008.
Toutes les sociétés agroalimentaires ont veillé à  distribuer plus de dividendes qu’en 2007.
Leur nature défensive, leur fort rendement de dividende et l’amélioration de leurs marges en 2009 orientent positivement leurs perspectives.

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Il pourrait  bien être la star de la Bourse de Casa en 2009. Le secteur agroalimentaire coté, fort de bonnes perspectives, fait l’unanimité parmi les analystes.
Mais star, le secteur l’est déjà au titre des réalisations de 2008.  En témoigne la bonne forme affichée par les sept sociétés qui le constituent (voir tableau en bas de page). Invariablement orientés à la hausse, leurs indicateurs affichent, en majorité, des croissances à deux chiffres au titre de l’exercice clos.
Il en est ainsi des trois filiales agroalimentaires d’Ona qui enregistrent une progression marquée ou tout au pire une stagnation de leur volume  d’affaires. Soit 22% et 16,6% de hausse respectivement pour Centrale laitière et Lesieur et stagnation pour Cosumar. Pour celle-ci, le statu quo se justifie selon le management par la baisse des volumes du segment des granulés, effet de la réalisation d’une meilleure campagne sucrière dans les filiales. Signalons que sur une base consolidée, le chiffre d’affaires de Cosumar s’inscrit bien en hausse de 4,3%. Du reste, pas de fausse note pour Oulmès, Dari Couspate ou Sociétés des Brasseries du Maroc (SBM) et sa filiale Branoma. Toutes enregistrent des croissances allant de 1,4% jusqu’à 48,7%.
En tout, et sur une base sociale, le secteur fait croître son chiffre d’affaires de 11,7%, à 15,3 milliards de DH.   
Sur le plan opérationnel, avec un résultat d’exploitation qui fait du surplace, Cosumar fait office d’exception. Mais il ne s’agit là encore que des chiffres sociaux. Le résultat opérationnel consolidé, qui n’a pas encore été publié, devrait vraisemblablement ressortir en croissance notamment grâce à la maîtrise accrue des retombées du Plan Indimage 2012. Mis à part ce cas particulier, la hausse a été marquée pour les résultats d’exploitation des sociétés agroalimentaires. L’ensemble du secteur affiche une croissance de 11,3%, à 2,1 milliards de DH.

9,2% de rendement de dividende prévisionnel pour Cosumar en 2009
S’agissant du résultat net, toutes les sociétés sans exception s’illustrent. La croissance bénéficiaire est de 20%, au moins, et atteint près de 90% pour Cosumar. Avec de telles réalisations, le bénéfice dégagé par l’ensemble du secteur s’accroît de 38,5%, à 1,7 milliard de DH.
Avec toutes ces bonnes réalisations, pas étonnant que les sociétés agroalimentaires distribuent des dividendes parmi les plus élevés de la cote en 2008. Par ailleurs, à voir ces dividendes, il ressort qu’un point d’honneur a été mis à ce qu’ils soient supérieurs à 2007, ne serait-ce que d’un dirham supplémentaire (Oulmès) et quitte même à verser de l’exceptionnel (pour Cosumar et Lesieur). Un tel effort est de nature à rendre d’autant plus attrayant le rendement du secteur qui figure déjà parmi les plus rémunérateurs.
Selon les données d’Attijari Intermédiation, le rendement de dividende  prévisionnel du secteur agroalimentaire (exclusion faite d’Oulmès, Dari et Branoma) est de 6,2% en 2008. Un chiffre à rapporter aux 3,9% que réalise l’indice de toutes les valeurs, Masi.
Encore mieux, en 2009, il est attendu que le secteur approche les 7% de rendement de dividende, tiré essentiellement par Cosumar qui devrait pointer à 9,2%. Et c’est justement ce qui donne au secteur agroalimentaire coté tout son attrait en termes de perspectives. Car, «en période d’incertitude boursière, il faut investir dans les valeurs à fort rendement», préconise un analyste. Naturellement, 2009 ne sera pas sans risque pour le secteur. Le département analyse et recherche de BMCE Capital en faisait état dans la dernière édition de son annuel boursier.
Le segment des boissons gazeuses, par exemple, devrait être pénalisé par le déplacement des mois sacrés de Châabane et Ramadan vers la saison d’été. Pour l’industrie laitière, la concurrence de plus en plus exacerbée que connaît le marché affectera quelque peu les plans de Centrale laitière. Il n’empêche, dans sa globalité «le secteur devrait connaître une amélioration de ses marges, profitant de l’effet de la détente des cours spot et de l’amélioration de la campagne agricole», relativisent les analystes de BMCE Capital.  A cela s’ajoute le fait que le secteur agroalimentaire regroupe des valeurs défensives, qui sont anticycliques par définition. Au final, on estime que «même si sa croissance venait à décélérer, il serait le secteur qui devrait le mieux s’en sortir en 2009».