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59 milliards de DH de dette privée levés en 2010
Le montant levé est en hausse de 73% par rapport à 2009 n Les certificats de dépôts des banques ont représenté 64% du volume global. Des emprunts obligataires pour 12,6 milliards de DH et des billets de trésorerie pour 2,8 milliards.
Le marché de la dette privée a connu un engouement sans précédent en 2010 de la part des émetteurs, qu’ils soient des établissements financiers ou des entreprises industrielles et commerciales. Selon des données fournies par BMCE Capital Markets, le nombre d’opérations effectuées durant l’année a presque doublé, passant de 115 émissions de titres en 2009 à 217 émissions en 2010. Le montant levé a également enregistré une progression importante. Il s’est établi à près de 59 milliards de DH, soit une hausse de 73%.
Il faut dire que le contexte des taux sur le marché de la dette privée était favorable en 2010, grâce notamment à un marché monétaire quasi-stable et des taux obligataires qui sont restés peu volatils. Les émetteurs, surtout les établissements de crédit, en ont profité pour combler leur manque de liquidité. Pour leur part, les investisseurs, notamment les institutionnels et les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), ont profité de cet engouement pour renforcer leurs placements dans les titres de créances négociables émis, ceux-ci présentant un faible risque et un rendement intéressant qui peut aller de 3,5% à plus de 5% en fonction de la maturité.
Les certificats de dépôts émis par les banques de la place pour se refinancer ont constitué 64% du volume global du marché de la dette privée, soit un montant levé de 37,7 milliards de DH, en progression de 70% par rapport à 2009. Le quatrième trimestre 2010 a généré 30% du volume des certificats de dépôt de l’année, avec un montant de plus de 11 milliards de DH. On retrouve l’ensemble des signatures bancaires qui anime toujours ce marché, avec à leur tête BMCE Bank qui a levé à elle seule 4,3 milliards de DH au cours du quatrième trimestre, sur des maturités variant de 3 mois à 3 ans. Elle est suivie par Attijariwafa bank et la BCP qui ont levé 2 milliards de DH chacune sur des maturités allant de 1 à 7 ans.
Les émissions obligataires ont, elles, généré le deuxième volume le plus important du marché en 2010, avec un montant levé via appel public à l’épargne de 12,6 milliards, soit 21% du volume global, et des émissions en placement privé de l’ordre de 6 milliards de DH. Le quatrième trimestre de l’année a été particulièrement dynamique, puisqu’il a enregistré un volume de 5 milliards de DH. Quatre entreprises ont procédé à des émissions obligataires durant cette période, à savoir l’ONDA (2 milliards de DH), CGI (1,5 milliard de DH), Autoroutes du Maroc (1 milliard de DH) et Label’Vie (500 MDH).
Les levées de 2011 sur le marché de la dette privée devraient porter sur 40 milliards de DH
Pour sa part, le marché des bons de sociétés de financement a connu un ralentissement en 2010, avec un montant levé de 5,6 milliards de DH contre 6 milliards en 2009, consécutivement au ralentissement de l’activité du crédit à la consommation. Les sociétés de leasing ont, par contre, été très actives et ont levé, rien qu’au cours du quatrième trimestre 2010, un montant de 1,3 milliard de DH.
Le marché des billets de trésorerie a également connu une baisse de volume au cours de 2010, le montant levé s’étant établi à 2,8 milliards de DH contre 3,5 milliards en 2009. Cette baisse s’explique par l’absence de Sni qui avait émis en 2009 un volume de 1,25 milliard de DH et qu’elle n’a pas renouvelé en 2010. Par ailleurs, Maghreb Steel et Disway restent toujours les principaux émetteurs sur ce compartiment.
En 2011, de nombreux titres de créances négociables et d’obligations arriveront à échéance. Ils portent sur un montant de 31,6 milliards de DH, dont près de 24 milliards de certificats de dépôt. Cela sous-entend qu’il y a un fort potentiel de renouvellement de titres sur le marché de la dette privée, qui pourrait induire de nouvelles émissions. Les analystes de BMCE Capital Markets tablent sur des levées de fonds d’un montant de 40 milliards de DH.
