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Affaires

Yasmina Baddou : les vaccins acquis permettront de couvrir 70% de la population contre la grippe A/H1N1

La vaccination à  grande échelle démarrera dans les jours qui viennent.
Le vaccin sera gratuit mais ne sera disponible que chez les services de la Santé.
Jusqu’à  présent, les effets secondaires observés mondialement n’ont rien d’alarmant.

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La propagation des atteintes par le virus de la grippe A/H1N1 s’accélère dans le monde, faut-il s’inquiéter pour le Maroc ?
L’accélération du rythme de propagation du virus est attendue dans les pays de l’hémisphère nord. En effet, l’activité grippale est intense en cette période automno-hivernale qui offre aux virus grippaux les conditions propices à leur développement.
Selon les données de la surveillance sentinelle de la grippe, mise en place par le ministère de la santé, le pic de l’activité grippale coïncide avec les mois de décembre, janvier et février. Il est évident, au cours de cette période, de s’attendre à une accélération des contaminations par les virus grippaux.

Au mardi 1er décembre, on comptait 1 832 cas confirmés, dont 830 en milieu scolaire et 4 décès officiellement attribués à l’atteinte par la grippe A/H1N1. Y a-t-il des estimations faites par le Maroc en?termes?de?pic?de?personnes contaminées ? Certains médias ont évoqué le chiffre de 10 millions…

Selon les modélisations mathématiques et statistiques arrêtées par l’OMS, le taux d’attaque de la grippe pandémique est estimé à 25% au sein d’une population. La plupart du temps la maladie est bénigne. Le nombre des cas graves est évalué à 1% parmi les personnes atteintes.

Où est le vaccin ? Le ministère de la santé parlait d’une campagne de vaccination qui devait commencer en novembre. Or, nous sommes déjà en décembre. Pourquoi ce retard, alors que plusieurs pays européens ont commencé le processus ?

La campagne de vaccination contre la grippe pandémique AH1N1 a commencé dans notre pays dès le 1er novembre. Elle a intéressé au début les pèlerins et certains professionnels de santé et va s’étendre dans les jours qui viennent aux autres populations cibles selon le plan défini par le Comité d’experts et les recommandations de l’OMS.

Il n’empêche que pour le moment il n’y a pas de vaccination à grande échelle. Selon nos informations, les quantités commandées par le Maroc n’ont pas encore été livrées.
Le Maroc a sécurisé des millions de doses de vaccin contre la grippe pandémique. La livraison se fera de manière progressive selon un calendrier défini à cet effet et qui change presque chaque jour. Il faut savoir que les fabricants ont de la demande de toutes parts.

Combien de doses de vaccin ont été sécurisées, comme vous le dites ?
De quoi couvrir 60 à 70% de la population.   

Quelles sont les personnes qui vont être vaccinées en priorité ? Le vaccin sera-t-il payant ? Où peut-on le trouver ?
Les populations concernées par la vaccination ont été définies en vue de répondre à deux objectifs : la protection des personnes les plus exposées à la maladie et la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à celle-ci. Ces populations sont les pèlerins, le personnel stratégique dont les professionnels de santé, les femmes enceintes, les enfants âgés de 6 à 23 mois, les personnes vivant en institutions fermées et les personnes vivant avec une co-morbidité. Le vaccin est gratuit et ne sera distribué, pour le moment, que par les services de santé.

Supposons qu’une personne a priori «non vulnérable» veuille se faire vacciner…Peut-elle le faire ?
Partant de ce qui a été dit précédemment, une personne non vulnérable ne constitue pas une cible prioritaire. Il faut d’abord vacciner ceux qui en ont besoin.

Il paraît que le corps médical refuse de se faire vacciner par crainte des effets secondaires du vaccin ?
L’intérêt du corps médical pour la vaccination a changé depuis quelques jours et le bénéfice est en train de prendre le dessus sur le risque qui demeure très limité à des réactions locales ressenties sur le lieu de l’injection du vaccin et sans danger aucun pour les personnes vaccinées.

Parlons justement de ces effets secondaires. Quelle est la situation au niveau mondial ?
La situation au niveau mondial, concernant les effets liés au vaccin, est loin d’être inquiétante hormis quelques réactions tout à fait habituelles et bénignes qui ne constituent aucun danger pour les populations. A ce jour, 65 millions de personnes à travers le monde ont été vaccinées et aucun effet secondaire grave n’a été enregistré.

Les ministres seront-ils vaccinés ?
Les ministres obéiront aux mêmes règles de sélection que le reste de la population.

Mme la ministre de la santé s’est-elle fait vacciner ?
Pas tant que la population vulnérable ne l’a pas été. Je me ferais ensuite vacciner pour prouver que je crois à l’innocuité et l’efficacité du vaccin.

Il paraît que l’on ne peut vacciner les nourrissons de moins de six mois. Comment fera-t-on pour protéger cette population ?
Les nourrissons ne peuvent être vaccinés qu’à partir de l’âge de six mois. Les mesures d’hygiène et de protection individuelles peuvent constituer une barrière au virus.
Il est important, le cas échéant, de consulter le médecin le plus proche en cas d’apparition des premiers signes de la maladie.

En France, l’Institut de veille sanitaire a signalé que des mutations du génome du virus de la grippe AH1N1 2009 ont été identifiés chez deux patients, décédés depuis lors. Il s’agit de la même mutation récemment signalée dans plusieurs pays. Et au Maroc ?
Les mutations sont peu nombreuses et n’ont touché que légèrement le code génétique du virus, tel que rapporté par les pays concernés. Au Maroc, les investigations à ce sujet sont en cours et porteront sur les cas de décès notifiés jusqu’à ce jour. Les mutations ne peuvent nullement mettre en cause les procédures et les mesures mises en place, la vaccination entre autres.

Ce nouveau virus est-il résistant aux médicaments de type Tamiflu ?
Les médicaments antiviraux utilisés dans le traitement de la grippe pandémique conservent toujours leur efficacité. Le système de surveillance mis en place dans notre pays n’a pas révélé de résistance à mettre sur le compte de l’Oséltamivir.

Com’ese

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