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Voyages à l’étranger : le nombre de cartes vertes délivrées en hausse de 28%

Plus de 76 700 cartes ont été délivrées par les compagnies d’assurance au 19 août. Les Marocains sont de plus en plus nombreux à se rendre à Sebta et Mellilia ou à traverser la Méditerranée avec leur voiture. 466 accidents survenus à l’étranger, en hausse de 17%.

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Voyages a etranger

Les Marocains traversent de plus en plus la méditerranée avec leurs propres véhicules. D’après les chiffres du Bureau central marocain d’assurance (BCMA) arrêtés au 19 août, communiqués en exclusivité à La Vie éco, plus de 76700 cartes vertes ont été délivrées par les différentes compagnies d’assurance à leurs clients, en hausse de 28% par rapport à la même période de 2015. Le BCMA, qui confectionne ce titre indispensable pour les véhicules franchissant les frontières, a émis sur la même période 85 300 cartes. Sauf qu’en général 80 à 90% de la production est consommée, le reste étant stocké par les assureurs pour d’éventuelles demandes.

Il faut noter que depuis quelques années déjà, le nombre des Marocains qui voyagent avec leurs voitures à l’étranger est en hausse soutenue. Il y a dix ans, ils étaient un peu moins de 57 000 à faire ce choix. A l’exception de deux ou trois années baissières, la demande a crû de 10% par an au minimum, selon les estimations du marché. Chez les assureurs, l’on rapporte que la demande s’est redressée sur les six dernières années avec un rush particulier chaque année à partir du mois de mai, naturellement en raison des départs en congé. Qu’est ce qui explique alors la tendance ?

Cette préférence de voyage chez les Marocains s’explique par plusieurs facteurs. Déjà, une bonne partie de la demande adressée aux compagnies émane des voyageurs qui se rendent à Sebta et Mellilia, surtout pour y faire des courses, sans traverser la Méditerranée. Cette population, qui se déplace tout naturellement en voiture, compte pour environ 30% de la demande, selon les professionnels. Aussi, assureurs et responsables de BCMA avancent que les voyageurs de la classe moyenne traversant la Méditerranée préfèrent de plus en plus disposer de leurs voitures pour plus de liberté aussi bien lors du trajet qu’une fois arrivés à destination. Un autre argument purement économique cette fois : les coûts de transport, pour les familles nombreuses, sont de loin moins élevés en comparaison avec l’avion. Dans le même registre, le budget du séjour est aussi déterminant surtout avec la baisse du niveau de vie sur fond de crise chez le voisin ibérique.

L’Espagne, la France et le Portugal arrivent en tête

Autre indice qui corrobore la préférence de se déplacer en voiture à l’étranger : le nombre croissant des accidents survenus à l’étranger et impliquant des voitures immatriculées au Maroc. D’après les chiffres de BCMA arrêtés au 19 août, les sinistres sont de plus en plus nombreux. Ce qui laisse supposer que les flux sont plus importants.

Au titre des huit premiers mois de 2016, environ 466 dossiers ont été ouverts, en hausse de 17% par rapport à 2015. 418 sont des sinistres corporels et 48 matériels. Il faut souligner que le bureau central gère et indemnise les victimes des sinistres occasionnés à l’étranger par des véhicules immatriculés au Maroc au même titre que ceux survenus au Maroc et impliquant des véhicules immatriculés à l’étranger (essentiellement le fait des MRE). La structure des sinistres analysée sur les six dernières années fait apparaître que la part des premiers augmente au détriment des seconds: de 1%, elle est passée aujourd’hui à plus de 5%. 

Ce sont les ressortissants marocains qui partent en Espagne qui sont les plus impliqués dans des accidents avec 345 dossiers, soit 74% du total. Les véhicules immatriculés au Maroc et impliqués dans des accidents en France viennent ensuite avec 67 dossiers ouverts, soit 14% du total. Tandis que le reste des accidents survient au Portugal (14), en Italie (10), en Allemagne (5) et aux Pays-Bas (5). Pour l’ensemble de ces sinistres, le BCMA a transféré plus de 25 MDH à ce jour au titre de l’année 2016 au profit des victimes résidant à l’étranger ou leurs ayants droit, en hausse de 13,6% par rapport à 2015. Sur ces transferts, plus de 90% sont destinés à l’Espagne, l’Italie, et la France.