Affaires
Villes nouvelles : Tamansourt et Tamesna sur les rails, problèmes fonciers à Lakhyayta
A Tamansourt, la demande a été tellement forte qu’une extension de 500 ha est déjà prévue.
A Tamesna, les travaux d’infrastructures presque achevés. Les
premiers logements pour la mi-2008.
Pour Sahl-Lakhyayta, à Casablanca,
seuls 600 ha sur 1 000 ont pu être
mobilisés pour l’instant.

Tamesna, Tamansourt, Tagadirt, Lakhyayta et Melloussa. Des villes nouvelles qui ont été initiées aux portes des grandes villes, respectivement Rabat, Marrakech, Agadir, Casablanca et Tanger. Les deux premières ont suscité un fort engouement, ce qui a poussé les services du ministère de l’habitat à développer ce concept dans différentes régions du Maroc.
La première ville a été lancée en décembre 2004, près de Marrakech. «Tamansourt est un véritable succès avec plus de 120 000 demandes d’acquisition [NDLR, pour 56 000 logements prévus]», se félicite le directeur de l’Erac Tensift, Khatib Lahbil. Tout en mettant en exergue les efforts fournis afin d’accélérer la cadence des réalisations de projets et respecter les calendriers arrêtés, ce même responsable explique que «le lancement de ce projet d’envergure a pris des dimensions sociétale, urbanistique et économique qui ont eu des effets positifs directs sur l’économie de la région». Et l’engouement a été tel que, avant même que le projet ne prenne forme, l’Erac est déjà en train de penser à son extension. En effet, une zone de 500 ha sera rajoutée aux 2 000 ha compris dans le projet initial pour faire face à la demande qui explose. «Cette extension fait suite à la réussite rencontrée par la ville», est-il expliqué.
La procédure d’expropriation pour l’extension de Tamansourt déjà avancée
Le début de l’année 2007 a également connu la livraison des premiers logements aux bénéficiaires, des villas économiques notamment. Mais il ne s’agit-là que d’un début. Du côté de l’Erac, on préfère mettre en avant la signature des différentes conventions ayant notamment trait à la gestion urbaine de la ville pendant une période de cinq années, au suivi et à la valorisation de son urbanisme, à la préservation de l’environnement et à la construction des différents équipements d’enseignement et de santé. On n’oublie pas non plus de mettre l’accent sur la zone financière offshore et la zone franche d’exportation prévues. Pour l’extension de 500 ha, les opérations d’indemnisation des propriétaires expropriés ont commencé dans la perspective d’assainir l’assiette foncière.
La seconde nouvelle ville, lancée, cette fois-ci, aux abords de la capitale, Rabat, est Tamesna. Les premiers coups de pioche des programmes d’habitation ont été donnés à la mi-2006 et les travaux d’infrastructures sont quasiment achevés. Près de 85 % des travaux de voirie et d’assainissement ont été engagés (100 % dans la zone dite A qui constitue le noyau de la ville alors que l’aménagement du reste de la zone urbaine est prévu pour décembre 2007). Pour ce qui est de l’adduction en eau potable et du raccordement au réseau d’électricité, les travaux en sont respectivement à 70 % et 65 %. Les travaux d’installation du réseau de téléphonie, sachant qu’il est opérationnel à 100% dans la zone A, seront achevés en juin 2007. Enfin, près de 5 000 arbres de six espèces différentes ont été plantés. «Tout se déroule comme nous l’avons initialement prévu», explique le directeur général d’Al Omrane-Tamesna, Najib Benyahya.
Addoha, General Contractors et Hidaya ont entamé leurs projets à Tamesna
Côté logements, seront achevés dans les prochains mois 202 villas économiques ainsi que les 1 500 logements sociaux de l’opération Al Amal. Ils seront réservés à l’accueil de bidonvillois de la province de Témara. Ces projets sont initiés par Al Omrane. Pour ce qui est des promoteurs privés, la première tranche de l’opération «Maraj Bahrein», initiée par la société bahreïnie Hidaya, a été entamée en même temps que les villas du projet «Oasis» initié par la filiale marocaine de Général Contractors. Addoha, pour sa part, a donné le coup d’envoi de son projet. La livraison de tous ces projets est prévue pour 2008.
Pour ce qui des autres villes prévues, notamment près de Casablanca, Agadir et Tanger, elles sont toujours au stade des études. Pour Sahl Lakhyayta, devant accueillir près de 300 000 habitants, un site de 2 000 ha a été réservé à 8 km au sud de Casablanca. Il a été divisé en deux zones. La première, de 600 ha, fait actuellement l’objet d’études urbanistiques. La seconde zone, entièrement agricole, connaît en revanche de nombreux problèmes fonciers. «La direction des domaines a donné son accord pour la mobilisation de 370 ha, mais plusieurs centaines d’hectares ne seront libérés qu’en 2010, année de l’expiration des six contrats de location les concernant», explique une source au sein de la délégation régionale d’Al Omrane à Settat. Pour ce qui est de Melloussa, à Tanger, sur le millier d’ha retenu, une demande d’acquisition pour la moitié a d’ores et déjà été formulée auprès de la préfecture Fahs-Anjra. En outre, un concours d’idées a été lancé par Al Omrane-Al Boughaz en juin 2006 pour l’élaboration d’une proposition d’aménagement. Quant aux travaux d’aménagement de cette première tranche de 500 ha, ils ont démarré début janvier 2007. Concernant Tagadirt, enfin, la mobilisation du foncier est en cours. Sur les 1 100 ha prévus, 422 sont titrés et appartiennent au domaine de l’Etat. Ils ne présentent donc pas de contraintes particulières.
