Affaires
Une ristourne sur la TIC en vue d’alléger le coût du gasoil pour les professionnels
Elle stoppera la flambée du coût du transport des marchandises.
Après avoir obtenu le droit de récupérer la TVA sur le gasoil, les professionnels du transport revendiquent l’instauration d’un gasoil «professionnel», à l’instar de ce qui se fait dans certains pays européens. Au vu de la hausse du prix du carburant impactant les coûts des facteurs de production pour l’économie nationale, la mesure paraît logique et le département de l’Equipement, cette fois-ci, y est favorable et négocie l’avantage avec les Finances.
Mais, contrairement à ce que pensent beaucoup de professionnels du secteur, il ne s’agit pas de subventionner ce carburant ou de le vendre moins cher à la pompe. Le système en gestation leur permettra de bénéficier d’une ristourne sur la TIC (Taxe intérieure à la consommation). Les professionnels, après avoir longtemps réclamé une ristourne de 30 centimes par litre, ont, suite aux dernières augmentations, révisé leur prétention à la hausse et réclament désormais 1 DH par litre.
5 à 6 coopératives créées chaque année
Dans les milieux du transport, on estime qu’une telle mesure a au moins deux avantages sur l’évolution du secteur. D’abord, elle contribuerait à stabiliser tant soi peu le prix du transport, particulièrement de marchandises, qui connaît des perturbations liées à la hausse des prix du carburant. Ensuite, elle contribuerait à tirer vers le haut les petits transporteurs (moins de 8 tonnes).
Selon leur syndicat, l’Union marocaine des transporteurs unis, qui revendique un parc de 60 000 véhicules, cette catégorie de transporteurs se regroupe de plus en plus en coopératives. En moins de trois ans, 13 coopératives se sont constituées dans différentes régions, explique Mohamed Ghizlaine, secrétaire général du syndicat qui s’est fixé pour objectif la création de 5 à 6 coopératives par an outre l’adhésion à la CNSS, la facturation et la signature de contrats saisonniers avec les donneurs d’ordre saisonniers, notamment les agriculteurs. Ces coopératives comptent selon lui jusqu’à 70 personnes. Elles sont assistées par les représentants du syndicat dans les régions pour les démarches administratives et la mise en place de leur comptabilité.
En tout cas, souligne Mohamed Ghizlaine dont le syndicat multiplie les journées de sensibilisation et de formation, si les changements ne sont pas encore perceptibles pour le grand public, les petits camionneurs ont changé d’état d’esprit. Le langage des grèves sauvages a été remplacé par le dialogue, reconnaît-on même au ministère du Transport.
