Affaires
Une offre complémentaire par rapport à l’existant sur le marché casablancais
La région compte 600 000 m2 d’entrepôts disponibles et plusieurs projets logistiques privés en cours de réalisation. La zone de Zénata doit proposer des contenus multifonctionnels et des dimensions adéquates.
On a souvent tendance à l’oublier, mais l’offre en matière de zones logistiques dans le Grand Casablanca ne se limite pas au seul projet de Zénata. Le contrat d’application relatif au développement des zones d’activités logistiques de la région a en effet donné lieu au lancement de plusieurs projets depuis 2010 qui ont renforcé l’offre dans la métropole et sa périphérie. En tout, on parle actuellement d’une offre existante dépassant les 600 000 m2 d’entrepots, sachant que plusieurs projets sont actuellement en cours de réalisation. Dans la zone de Nouaceur, par exemple, un aéro-pole est actuellement en cours de consolidation. Dans celui-ci, 80 ha sont développés et bientôt la construction de la deuxième phase qui inclut 30 ha de foncier pour des activités logistiques sera lancée. Le contrat d’application du contrat programme Etat-CGEM prévoit également la réservation et la mise à disposition par l’AMDL d’une superficie de 70 ha. Celle-ci devrait permettre de développer dans cette région une zone logistique de distribution et de sous-traitance. Cette zone sera dédiée à l’industrie, notamment à l’activité textile. Une superficie de 10 à 15 ha au sein de la même plate-forme pourrait être dédiée à l’installation d’activités industrielles de sous-traitance et de finissage. Aussi, un parc industriel sur une surface de 32 hectares est en cours de réalisation à Ouled Saleh. Ce projet est mené par la Chambre française du commerce et de l’industrie au Maroc (CFCIM) en partenariat avec des institutionnels marocains. Il accueillera plus de 150 entreprises agissant dans des secteurs industriels et logistiques non polluants.
Finalement, la zone logistique multiflux de Zénata doit composer avec une offre logistique en expansion continue. Cette croissance sera-t-elle une menace pour son développement ? Pas sûr. L’étude de marché insiste sur le fait que la zone de Zénata constitue «une grande opportunité, non seulement de structuration logistique du Grand Casablanca, mais aussi d’articulation de l’ensemble du réseau marocain de plates-formes logistiques», peut-on lire dans le rapport. Les consultants considèrent que son emplacement et ses dimensions sont en effet adaptés à un projet de projection stratégique nationale et internationale à court, moyen et long terme. Cependant, pour qu’elle parvienne à relever ce défi, il faudra qu’elle soit conçue de manière à ce qu’elle propose d’abord des contenus multifonctionnels et des dimensions adéquates dans une première phase. L’objectif est qu’elle puisse rapidement atteindre une masse critique d’activité, en se basant sur la combinaison d’une offre réactive et d’une promotion proactive de projets de développement logistique. Ensuite, il lui faudra maintenir son développement ouvert et flexible, pour permettre différents développements futurs en fonction de l’évolution des demandes et des résultats des processus proactifs et réactifs de commercialisation.
Modération des prix en fonction des qualités
Tenant compte de cela, l’étude de marché propose plusieurs recommandations pour l’élaboration de l’offre à mettre sur le marché, notamment en matière de parcs logistiques. L’offre fonctionnelle à développer à Zénata devra garantir au marché des entrepôts logistiques homologables avec les meilleures tendances internationales. «Il est très important que la génération d’offre se fasse en suivant une certaine continuité régulée, de façon à ne pas créer d’excédent d’offres non souhaitable», recommande l’étude de marché. L’idée aujourd’hui étudiée est de mettre successivement sur le marché des zones d’entrepôts, divisées en super-îlots de 3 à 5 ha, pour mesurer aussi bien la quantité que la typologie de l’offre développée. Selon les estimations des consultants, l’offre de parcs logistiques à Zénata peut prétendre à une occupation à un rythme moyen compris entre 30 000 et 40000 m2 /an, soit l’équivalent de 8 à 10 ha représentant la superficie totale du parc. Pour y parvenir, il serait question de mettre en place une politique commerciale tenant compte d’une intégration fonctionnelle de la plate-forme de la SNTL avec d’autres parcs logistiques dans la ZMLF. Il serait également question de combiner l’actuelle plate-forme de la SNTL avec une autre de petits modules et suivre l’évolution du marché. Ceci permettrait une diversification des typologies. La modération des prix en fonction des qualités, avec des standards d’espaces communs moins généreux, pourrait également s’avérer cruciale pour le succès commercial de la ZLMZ.