Affaires
Une bouffée d’oxygène pour Atlas véhicules
Elle se chargera de coordonner la construction de 800 bus destinés à M’dina bus.
La bonne santé d’une entreprise est liée à l’évolution favorable de son marché cible et/ou de l’environnement institutionnel de son pays d’implantation. Mais, souvent, c’est de la stratégie que déploient ses dirigeants que dépend sa pérennité. Atlas véhicules industriels, unité de montage née il y a un peu plus de dix ans d’un partenariat entre le Groupe Laraki et le constructeur de poids lourds Iveco, en est un exemple parfait. En situation de mort clinique en 2004 avec des fonds propres négatifs (-10 MDH) et un CA qui ne cessait de baisser, cette entreprise semble renaître de ses cendres, après être passée entre les mains d’investisseurs irakiens, la famille Madhloum, présents sur le marché marocain depuis une vingtaine d’années. Ces investisseurs ont raisonné dans le sens d’une diversification verticale. Ils ont commencé leur odyssée marocaine dans l’exploitation des carrières avec une société qui entretient aujourd’hui un parc de 120 camions pour une capacité de 4 000 t/jour.
Un CA d’environ 250 MDH est prévu en 2006
Compte tenu des besoins en matériel pour cette activité, les Madhloum se sont ensuite attaqués à la fabrication de bennes avec Europa Benne, société qui revendique plus de 50 % du marché marocain de la benne. Il ne restait donc plus que le camion pour gagner un peu plus en autonomie. Ils ne laisseront pas passer l’occasion de mettre AVI dans leur escarcelle. Le rachat est concrétisé en mai 2005. Le montant de la transaction est gardé secret, mais la direction indique que le capital est porté à 20 MDH, en plus d’un compte courant associés de 50 millions. Suffisant pour relancer la machine ? Oui, nous assure-t-on, car l’activité n’exige pas de gros investissements capitalistiques. En revanche, l’effectif est renforcé. Aux 30 salariés qui étaient déjà sur place vont s’ajouter 60 personnes dont 30 déjà intégrés. C’est dire que cette société, présente sur tous les segments de véhicules utilitaires et camions de 3,5 à 40 tonnes avec la marque Iveco, est en train de monter en puissance. Pour l’exercice en cours, les dirigeants ont budgétisé un chiffre d’affaires de 220 à 250 millions de DH. Beaucoup plus si l’on comptabilise le marché de M’dina Bus. AVI est en effet sous-traitant et interface d’Irisbus, société française de construction d’autocars et de bus née en 1999 du rapprochement du Groupe Fiat-Iveco et du Groupe Renault, qui doit fournir 800 bus à la compagnie casablancaise sur une période de 4 ans. AVI ne s’occupera que du montage des châssis, la carrosserie étant confiée à Hispano. Mais ce marché d’appoint, s’il passe au stade de la réalisation, permettra, même par gros temps, d’entrevoir l’avenir avec plus de sérénité.
