Affaires
Un package assurance maladie et retraite pour les artisans est en préparation
Certains sont prêts à cotiser jusqu’à 200 DH par mois
La population totale couverte approche
10 millions de personnes.
La réflexion est engagée pour assurer aux artisans et assimilés, aux commerçants et à certaines professions libérales une couverture sociale. Certes, la tentative n’est pas nouvelle et tout le monde a en mémoire l’échec de certains produits comme «Addamane al Bahri». Mais cette fois-ci, les choses semblent mieux verrouillées en vue d’inscrire cette couverture sociale dans l’approche globale de l’Amo (Assurance maladie obligatoire) et du Ramed (Régime d’assistance médicale pour les démunis) et assurer une couverture sociale aux actifs qui échappent au champ d’action de l’Amo (salariés) et qui ne peuvent prétendre au Ramed (économiquement démunis). 3 millions de personnes sont concernées, sans compter leurs familles, ce qui porterait le nombre à 9 ou 10 millions. Toujours est-il que le travail en cours de finalisation, qui implique les ministères du Commerce et du Tourisme et de l’Artisanat se fixe comme objectif d’inclure dans le même package à la fois la retraite et la couverture médicale.
Garantir la régularité et la pérennité des cotisations
Mais il fallait d’abord cerner le besoin, explique Mounia Boucetta du ministère du Commerce et de l’Industrie. Ainsi, un sondage mené auprès d’un échantillon de 2 400 artisans a démontré que non seulement le besoin existait mais que les concernés étaient prêts à payer entre 100 et 200 DH/mois pour être couverts en cas de maladie et avoir au final une petite retraite. Seulement, et cela ne réduit pas la difficulté, il s’agissait aussi de segmenter cette population hétéroclite selon un certain nombre critères : entre salariés et ceux qui ne le sont pas, entre ceux qui ont pignon sur rue et ceux qui travaillent sans local, l’objectif étant d’arriver à une offre de couverture sociale différenciée selon les catégories. A titre d’exemple, comment intégrer au système une catégorie comme les femmes de ménage qui travaillent chez les particuliers ?
S’agissant donc de cette offre, les organismes publics de prévoyance ont été consultés de même que les assureurs privés dont certains auraient fait des propositions qualifiées d’imaginatives. Car, souligne Mounia Boucetta, le problème qui se pose est d’assurer la régularité et la pérennité des cotisations chez une population qui vit souvent dans la précarité et dans la sphère de l’informel. Il y a donc de fortes chances pour que l’on aboutisse à un système déclaratif à caractère facultatif.
