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Affaires

Un contrat quinquennal en cours de négociation avec des tour-opérateurs

En contrepartie d’une prise en charge partielle de leur budget de promotion
par l’Office du tourisme, ils s’engagent à mieux vendre le
Maroc.
Le nombre de visiteurs devrait dépasser 2,2 millions en 2003.

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Installée dans ses nouveaux locaux, l’équipe de l’ONMT (Office national marocain du tourisme) ne chôme pas en ce mois d’août. Elle est obligée de rester sur la brèche pour soutenir un secteur qui subit le contrecoup de la crise politique internationale et surtout pour réfléchir sur la pertinence des actions de communication à l’échelle internationale. En effet, à tort ou à raison, l’office a essuyé de violentes critiques sur ce dossier. C’est aussi le cas pour l’opération Kounouz Biladi dont la deuxième édition est en cours. Pour celle-ci, d’aucuns reprochent à l’office des erreurs de timing et un mauvais ciblage.

L’Office du tourisme obtient une rallonge budgétaire de 40 MDH
Aujourd’hui, Fathia Bennis, son DG, se défend. «Il s’agit d’une campagne jamais lancée en direction des nationaux et des MRE. Il faudra attendre la clôture pour dresser un bilan», explique-elle. Et d’ajouter : «s’il il y a des imperfections, nous y remédierons pour la prochaine campagne».
Mais en ces temps très sombres pour le tourisme, il n’est pas judicieux de s’attarder sur la polémique. La préoccupation de l’heure consiste ainsi à concevoir une politique promotionnelle pour aguicher les tour-opérateurs qui drainent la clientèle étrangère vers le Maroc. Avec 105 000 lits en hôtellerie classique, clubs et villages de vacances, le pays devra recevoir un peu plus de 2,2 millions de touristes, au lieu de 2,3 millions en 2000, une année de référence. Ce sont les dernières prévisions officielles. Le taux d’occupation ne dépassera pas 45 %. Or, estime Mme Bennis, «l’utilisation optimale de cette capacité peut drainer 4 millions de touristes». Il faudra donc faire preuve de plus d’ingéniosité pour capter davantage de monde et coller à l’objectif très ambitieux de 10 millions de touristes arrêté pour 2010.
Pour 2003 et 2002, on peut comprendre que les facteurs exogènes ont contribué à la morosité. Mais, tout le monde sait, les autorités encore plus, que la situation globale du tourisme est le résultat d’une image floue de la destination Maroc dans l’essentiel des pays émetteurs et spécialement en Italie et dans les pays nordiques.
L’incapacité à rectifier le tir s’expliquerait par un manque de moyens. En effet, «il y a deux ans, l’enveloppe consacrée à la promotion suffisait à peine pour couvrir deux à trois marchés européens», estime-t-on. Dorénavant, elle sera plus conséquente, sachant que le budget de l’office a été porté à 250 MDH auxquels s’ajoute la rallonge de 40 millions qui vient d’être accordée. Pourtant, un cadre du ministère du Tourisme trouve ces ressources insuffisantes pour «une couverture judicieuse de l’ensemble des marchés émetteurs couverts par les délégations de l’ONMT». Un constat qui fera certainement tiquer les sceptiques du fait que l’argent englouti dans des campagnes de communication plus ou moins controversées, depuis plusieurs années (bien évidemment avant l’arrivée aux affaires des principaux responsables actuels), est conséquent.

3,1 millions de touristes de séjour attendus en 2006
Quoi qu’il en soit, l’ONMT compte néanmoins démarrer l’année avec une offensive agressive. L’objectif étant que l’investissement dans le renforcement de l’image du pays soit combiné avec l’offensive diplomatique et politique.
Pour ce faire, il a initié une nouvelle approche de partenariat avec les professionnels touristiques dans les différents marchés émetteurs.
Concrètement, un contrat quinquennal courant sur la période 2004-2008 sera conclu avec tout opérateur qui le désire. Le signataire s’engage à mener des actions de communication dans son pays d’origine et ailleurs, pour amener le plus de touristes possibles au Maroc. En contrepartie, une portion de ses charges lui sera partiellement remboursée par l’office (voir encadré). Ce contrat ne se limite pas à l’aspect quantitatif. Il faut que tous les produits soient bien vendus.
«Dans les deux premières années, l’ambition est de récupérer ce qui a été perdu pendant les années 2001, 2002 et 2003, une période qui constitue la plus longue crise qu’ait connu le tourisme à l’échelle internationale», souligne-t-on à l’office.
A ce jour, presque tous les grands voyagistes ont été approchés. Quelques-uns ont bien accueilli l’offre marocaine. Résultat : plus de 15 contrats seront signés, uniquement en France, avec des TO de différentes tailles, généralistes et spécialistes, ainsi que trois réseaux de distribution qui représentent 75 % de la distribution de ce pays.
Reste maintenant à convaincre les voyagistes des pays culturellement moins proches du Maroc, entre autres la Scandinavie et l’Allemagne. Si les différents appels trouvent une bonne écoute, l’ONMT atteindrait 3 100 000 touristes de séjour à fin 2006, soit un taux d’occupation de 60 %. Mais à quatre ans de la date fatidique, on sera toujours loin du compte, même si on prend en considération les autres catégories de clients (MRE, croisiéristes). Il faudra donc ramer un peu plus vite