Affaires
Un chirurgien esthétique lance des packages touristiques pour ses clients
Soins, billet d’avion, hébergement, thalasso…, une offre complète.
On peut être médecin et opérateur touristique, et créer des synergies entre les deux métiers. C’est le cas du docteur Mohammed Guessous, chirurgien esthétique installé à Casablanca qui a découvert une niche intéressante pour le tourisme au Maroc. Exerçant son activité le plus normalement du monde, et sans doute reconnu pour son habileté, il a vu arriver petit à petit une clientèle européenne, française pour l’essentiel. Pour opérer ses patients dans les meilleures conditions, et surtout pour qu’ils puissent bénéficier d’une bonne période de convalescence, il s’est mis, avec ses trois collaboratrices, à fournir des services débordant de son activité principale, la médecine. Billets d’avion, réservation d’hôtels, location de voiture, séjour de thalassothérapie, visite de villes impériales ou autres petits circuits se sont indexés naturellement sur l’acte opératoire. On appelle ça un package. Mais, attention, prévient le Dr Guessous qui a le triomphe modeste, «ce que je fais, c’est essentiellement pour faciliter et rendre la vie agréable à mes clients». Visiblement, il n’a aucune envie d’industrialiser ce procédé comme c’est le cas dans d’autres pays. «Nous travaillons, dit-il, de manière artisanale» et ce mot revient souvent dans sa bouche. «Nous n’avons pas de contrat ni avec une agence de voyages, ni une société de location de voitures, ni avec personne, et nous nous occupons de nos patients au cas par cas, en leur procurant ce qu’ils demandent eux-mêmes».
Des prix moitié moins élevés qu’en France
Facteur important de succès, selon lui, les prix pratiqués sont concurrentiels. Adaptés d’abord au pouvoir d’achat des Marocains, la clientèle étrangère y trouve aussi son compte. En moyenne, le déplacement, les prestations et l’acte médical coûtent 20 % moins cher que le prix facturé pour le seul acte médical pratiqué en France. Quant à l’opération elle-même, son prix varie du simple au double. Et, fierté du Dr Guessous, qui dit être décidé à travailler de manière artisanale : avoir réussi à ouvrir une brèche et à inverser le flux avec l’Europe dans son domaine. «C’est ça aussi la mondialisation», commente-t-il.
Son succès, c’est celui de toute la médecine marocaine, précise-t-il, car, au-delà de la réputation des médecins marocains, il y a eu ces cinq dernières années des investissements très importants dans les cliniques dont la plupart se sont mises à niveau. Ce qui présage, selon lui, de phénomènes similaires dans d’autres branches médicales comme l’urologie, dont les professeurs locaux ont acquis une renommée mondiale