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TVA : un manque à  gagner de 3 milliards de DH en 2015 à  cause du pétrole moins cher

La perte de recettes tirées de la TVA sur le carburant est largement compensée par les économies réalisées grà¢ce à  la décompensation du carburant. Les Finances veulent ramener les déficits du compte courant et du Budget à  3% et 2,8%, respectivement, d’ici 2018.

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TVA 2015 02 06

Si la baisse des cours du pétrole allège la facture énergétique et réduit l’addition pour les ménages, un autre effet est moins évoqué : la diminution des recettes potentielles de la TVA. Pour 2015, le ministère des finances chiffre le manque à gagner dû au recul des prix à la pompe à 3 milliards de DH. Se prenant au jeu des simulations, le département de Mohamed Boussaïd a même avancé que ce sont 7 milliards de DH qui auraient pu atterrir dans les caisses de l’Etat si la compensation du carburant avait été maintenue. La situation est de toutes les façons beaucoup plus favorable. La suppression de la compensation permettra de réaliser une économie sur les charges de 23 milliards de DH cette année après 20 milliards de DH mis de côté en 2014.

Les Finances ont aussi estimé l’impact de la baisse des cours du brut sur tous les principaux indicateurs macroéconomiques sur 2015 pour voir venir d’ici la fin de l’année, étant à préciser que la Loi de finances a considéré des données arrêtées à septembre dernier, soit un baril à 102 dollars alors que l’on en est actuellement à moins de 50 dollars. Il en ressort que la croissance économique prévue de 3% en 2015 s’appréciera 0,2 à 0,3 point. De même le déficit du compte courant attendu à 3,3%, pourrait se résorber de 40 milliards de DH, montant correspondant à la baisse des cours du pétrole autour de 40% depuis septembre dernier appliquée à la facture énergétique autour de 100 milliards de DH, en ne prenant pas en considération les fluctuations de change.

Trois à quatre ans pour régler le problème du butoir

Le ministre des finances a dévoilé ces indicateurs à plus de 250 chefs d’entreprise lors d’une conférence organisée, jeudi 29 janvier, par Attijariwafa bank. L’occasion également de dresser les principaux défis à court et moyen termes du département des finances et du gouvernement. Il s’agit d’abord de l’impulsion de l’offre basée sur la réindustrialisation et des mesures pour stimuler l’investissement privé. Une action notable sur ce registre est la poursuite du remboursement du butoir de TVA, un problème qui selon le ministre des finances devrait être définitivement réglé d’ici trois à quatre ans. Sans en faire une fin en soi, les Finances inscrivent également le rétablissement des équilibres macroéconomique dans les priorités. L’idée est ainsi de ramener les déficits jumeaux du compte courant et du Budget à 3% et 2,8% respectivement d’ici 2018. Une autre priorité est la diversification des partenariats avec le monde. Il s’agira à cet effet pour le Maroc de creuser son sillon en Afrique subsaharienne mais aussi de miser davantage sur les partenariats avec les pays émergents, notamment avec la Chine et la Russie.