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Affaires

Transport urbain à  Rabat et Casa : les sociétés privées sommées de laisser la place aux délégataires

Elles devraient cesser leur activité d’ici le 15 novembre. Les modalités de transfert non encore connues avec précision.
Le ministère de l’intérieur promet que le parc et le personnel des transporteurs seront repris par les deux concessionnaires.

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L es sociétés privées d’autobus de Casablanca et Rabat ne savent plus sur quel pied danser. Selon des sources concordantes, les transporteurs privés de Casablanca, 9 sociétés au total, ont été sommés d’arrêter leur activité le 15 novembre prochain. Ceux de Rabat devraient laisser les lignes au nouveau gestionnaire délégué, en l’occurrence Veolia Transport, dès le 1er novembre. Ces informations ont été communiquées aux intéressés par les services des wilayas des deux villes, mais aucune notification écrite ne leur est encore parvenue. Selon Mohamed Ali Joummani, dont la société Lux transport est présente à la fois à Casablanca et à Rabat, les compagnies privées de bus de la capitale s’attendent en effet à recevoir d’ici peu une notification écrite de la wilaya dans ce sens.
En attendant, explique Saâd Raïssi, président de la Fédération du transport urbain, les réunions avec les responsables de la Communauté urbaine de Casablanca et ceux de la wilaya n’ont débouché sur rien de concret mais seulement des pistes et des idées lancées pour trouver une solution au problème. Par exemple, «on nous a suggéré de remettre une partie de notre parc et de notre personnel à M’dina Bus, sans nous parler des conditions, ou encore l’idée que les sociétés privées transfèrent leur activité vers d’autres villes où il n’y a pas de gestionnaires délégués uniques», fait-il savoir.
Même son de cloche à Rabat où, précise M. Joummani,  «Veolia Transport se dit prête à reprendre une partie du parc du privé, soit les véhicules âgés de moins de 7 ans, et c’est le tiers du personnel, des chauffeurs essentiellement, qui sera recruté sans aucune référence à l’ancienneté». A l’en croire, le personnel qui sera réintégré n’est composé que de nouveaux généralement payés au Smig. C’est la raison pour laquelle il s’interroge sur le sort des autres employés en activité depuis plus de 20 ans, et qui sont, selon ses estimations, au nombre de 5 000 à Rabat et autant à Casablanca.

Les délégataires gardent un silence prudent
Contactés par La Vie éco, les responsables de Veolia ont affirmé ne pas vouloir communiquer sur cette question. «Le démarrage de l’activité est prévu dans quelques jours et, pour l’heure, nous travaillons pour que ce démarrage se fasse dans de bonnes conditions», se contente de souligner un responsable au sein de la société gestionnaire. Tout comme M’dina Bus à Casablanca, Veolia a remporté un contrat de gestion déléguée du transport urbain dans la région de Rabat. Un contrat approuvé par le ministère de tutelle et assorti de la clause d’exclusivité qui implique l’arrêt de l’activité des autres sociétés. Elle ne serait donc pas dans son rôle de faire des commentaires sur le devenir des sociétés privées. En revanche, c’est aux autorités de la ville et aux autorités de tutelle, notamment l’Intérieur, de trouver des solutions à des problèmes qu’ils auraient dû anticiper.
Sauf que ces autorités concédantes, c’est-à-dire les responsables au niveau local, ne sont pas non plus très bavardes sur le sujet. Néanmoins, au ministère de l’intérieur, on se veut rassurant, et une source proche du dossier affirme qu’aussi bien à Casablanca qu’à Rabat les choses sont claires, dans la mesure où les sociétés privées sont en fin de contrat et que d’ici la fin de l’année tout sera rentré dans l’ordre. Selon un haut responsable au ministère, le volet social de cette transition n’a pas du tout été négligé, contrairement à ce que peuvent penser certains. Ainsi, tout le personnel des sociétés en fin de contrat va être embauché par M’dina Bus à Casablanca et le même scénario est prévu avec Veolia à Rabat. Cette dernière, rappelle-t-il, compte déjà dans son tour de table deux sociétés privées qui opèrent dans la capitale et dont elle a récupéré et le parc et le personnel.