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Tourisme : un premier trimestre moins catastrophique que prévu

Les arrivées sont en baisse de 0,5% et les nuitées de 9% n Les recettes de voyages continuent de régresser. Pour ce deuxième trimestre, l’optimisme est de mise chez les hôteliers.

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Tourisme 2015 05 11

Les soucis de sécurité au niveau mondial n’auront finalement pas eu raison de l’engouement des touristes pour le Maroc. Même si la situation reste incertaine et pourrait, bien entendu, être meilleure, les tendances, à fin mars, sont moins catastrophiques que le redoutaient tant les professionnels du secteur. C’est en tout cas ce que révèlent les derniers chiffres du secteur transmis par le ministère du tourisme. A l’issue du premier trimestre 2015, les arrivées aux postes frontières ont certes ralenti de 0,5% par rapport à la même période de l’année dernière, pour atteindre 1,94 million de touristes, mais certains marchés émetteurs sont en nette progression. Les arrivées de touristes allemands (+18% et +106% à Marrakech), espagnols (+7%) et britanniques (+6%) en sont un bel exemple.

Les marchés émetteurs français et italiens (-7% chaque) et belge (-4%) contribuent, de leur côté, à la baisse générale des arrivées des touristes étrangers de séjour (-5,8%) alors que les arrivées de Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont progressé de 8,4%. Cette tendance se retrouve dans les statistiques du trafic aérien commercial international. Ce dernier a ainsi enregistré une très légère baisse de 0,52%, avec près de 3,9 millions de passagers pour le premier trimestre de cette année. Si les aéroports de Tanger (-8,67%) et d’Agadir (-6,25%) ont enregistré de légères baisses de trafic, les aéroports d’autres destinations touristiques ont quant à elles constaté des progressions intéressantes, à l’image des aéroports de Marrakech (+2,35%) et de Fès (+2,67%) ou Dakhla (+30,74%), qui a profité de plusieurs actions de promotion ces dernières semaines.

Les événements mondains et professionnels permettent d’atténuer la baisse

Du côté des nuitées, la tendance est, sans surprise, également à la baisse. Depuis le début de l’année, et à fin mars, les établissements d’hébergement touristique classés (EHTC) ont ainsi observé une régression de 8,7%, à 3,97 millions de nuitées, avec précisément -13% pour les touristes étrangers et +5% pour les MRE. Avec 1,24 million de nuitées, Marrakech a par exemple perdu 12% par rapport au premier trimestre 2014. Même constat à Agadir qui a observé une baisse de 11% de ses nuitées au cours du premier trimestre. A elles deux, ces destinations phares représentent «83% des nuitées perdues à l’échelle nationale durant les trois premiers mois de 2015», comme le précisent les statistiques du ministère de tutelle. Les hôtels classés de Tanger (-10%) et Casablanca (-2%) font également les frais d’une fréquentation en baisse. Au final, seules Fès (+2%) et Rabat (+1%) ont enregistré une légère augmentation des nuitées.
Résultat, le taux moyen d’occupation s’établit à 38%, soit 3 points de moins qu’à la même période en 2014.

Néanmoins, les professionnels restent confiants. Le week-end prolongé du 1er Mai leur a, par exemple, redonné le sourire, à Agadir et Marrakech notamment. «Hôteliers comme hébergement informel, tout le monde s’est frotté les mains à Marrakech pour le week-end du 1er Mai», constate ainsi un professionnel de la ville ocre. Cette dernière continue de bénéficier d’une belle image à l’international, relayée par exemple par la forte médiatisation du mariage en grande pompe du fils de l’ancien premier ministre libanais, Nagib Mikati, des 40 ans de David Beckham ou encore de l’organisation du British Polo Day. «En mars, 60 établissements ont réalisé un taux d’occupation de 50 à 93%», précise le CRT de Marrakech dans un communiqué. La tenue du 10e Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) à Meknès et des festivals à Rabat, Essaouira et Fès, ou encore l’ouverture prochaine de plusieurs établissements hôteliers et du Menara Mall à Marrakech laissent déjà présager un deuxième trimestre sous de meilleurs auspices. Les efforts déployés par les professionnels et l’Office national marocain du tourisme (ONMT) pour rassurer le voyageur français, toujours sous le choc des attentats de Paris et confronté à des inquiétudes liées à son pouvoir d’achat, et convaincre des marchés émetteurs tout aussi importants, notamment allemand et britannique, sont déjà en train de payer. «Les Français vont finir par revenir», se rassure ainsi un professionnel du secteur à Marrakech.

Reste que les recettes de voyages continuent de baisser. A fin mars, et d’après les données provisoires de l’Office des changes, les recettes générées par l’activité touristique des non-résidents au Maroc atteignent 11,57 milliards de DH, contre 12,25 milliards à fin mars 2014 (-5,5%), alors qu’elles avaient déjà baissé de 0,7% sur toute l’année 2014. Dès que les arrivées et la fréquentation des hôtels se seront plus ou moins stabilisées, les professionnels devront alors se pencher sur cette question: comment faire pour que le touriste étranger dépense davantage lors de son séjour au Maroc ?