Affaires
Tourisme : la destination Casablanca cherche à se diversifier
Depuis le début de l’année, la capitale économique résiste bien malgré le contexte. Les professionnels du secteur ne veulent plus se cantonner au tourisme d’affaires.

Les chiffres tardent à venir mais les dernières données disponibles montrent que la destination Casablanca se porte bien. Pour les deux premiers mois de l’année, les nuitées dans les établissements classés de la capitale économique s’élèvent à 300 000, en progression de 11,5% par rapport à la même période de l’année dernière, pour une durée moyenne de séjour de 2,2 jours (contre 2,1 en 2015). Résultat, le taux d’occupation moyen sur la période est de 51%, le plus élevé du Royaume, contre 48% à fin février 2015. Sur cette même période, Casablanca est même la destination qui résiste le mieux dans le secteur. «Nous nous maintenons sur la même tendance que l’année dernière», confie Mohamed Zizi, directeur général du Golden Tulip Farah. «C’est déjà un avantage compte tenu du contexte», résume-t-il.
La clientèle de loisirs désormais ciblée
La métropole doit cette performance d’abord à son positionnement sur le segment du tourisme d’affaires (ou MICE). «70% de notre clientèle est corporate, en provenance de France, d’Espagne, du Royaume-Uni mais aussi de plus en plus de pays asiatiques», confirme Mohamed Zizi.
Le tourisme d’affaires national, qu’il s’agisse de séminaires résidentiels (c’est-à-dire avec un séjour), de séminaires d’une journée ou d’une demi-journée ou de sessions de formation, s’est également fortement développé ces dernières années. «Le seul bémol est que nous manquons de visibilité dans ce segment. Beaucoup de choses sont déclenchées quasiment à la dernière minute. Heureusement, les parties prenantes réagissent très bien», relativise le directeur du Golden Tulip. La guerre des nerfs dans l’hôtellerie casablancaise se joue aussi du côté de l’accueil des croisiéristes ou des équipages étrangers de compagnies aériennes en transit via l’aéroport Mohammed V.
Toutefois, ces segments ne sauraient faire vivre la destination toute l’année. De juin à septembre, le tourisme d’affaires est, par exemple, réduit à son strict minium. Pour les professionnels, il est donc venu le temps de la diversification. Si la ville a du mal à se vendre comme une destination shopping (d’autres destinations proposent davantage de choix et de meilleurs prix), elle peut s’appuyer sur d’autres arguments. «Casablanca est une ville dynamique, avec notamment de nombreuses activités en soirée. Elle peut donc très bien accueillir une clientèle corporate la semaine et se positionner sur une clientèle loisirs le week-end», confirme Mohamed Zizi. Renforcer les relations avec les tour-opérateurs, dont beaucoup programment Casablanca en début ou fin de circuit, fait donc partie des priorités des professionnels tout comme conquérir de nouveaux marchés en Russie ou dans les pays du Golfe, d’autant qu’avec Ramadan en juin, ce sont trois mois «creux» que s’apprête à vivre Casablanca.
