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Tit-Mellil, un centre urbain qui séduit de plus en plus les Casablancais !
A une demi-heure de Casablanca, cette commune de 11 km2 a connu un développement immobilier tel qu’elle est saturée aujourd’hui. La population a progressé de 60% en une décennie en raison d’un afflux d’acquéreurs de logements casablancais.
Au premier abord, Tit-Mellil a tout de ces bourgades que l’on rencontre sur les routes nationales, et où l’on peut habituellement apprécier de bonnes grillades. L’entrée de cette commune, à une dizaine de kilomètres de Casablanca, consiste en une avenue droite sans fioritures, bordée d’une ligne de commerces qui fait défiler bouchers, petits restaurants et épiciers. Un point de passage dont on fait rapidement le tour, pourrait-on penser. Mais un détour par le centre de cette ville créée il y a une vingtaine d’années permet de découvrir un tout autre visage.
Les groupes disparates d’adultes à l’entrée de ville cèdent la place à une population plus étoffée et hétérogène d’enfants, de jeunes, de femmes…, et les bâtiments changent rapidement de hauteur. Ils consistent essentiellement en immeubles de trois étages, semblant pour la plupart de construction récente, avec commerces au rez-de-chaussée, le plus souvent occupés. Les agences de toutes les grandes banques côtoient divers points de services allant des supérettes aux labos photos, autour d’un parc assez fréquenté, point de repère du centre de Tit-Mellil. L’on observe quelques rares terrains vides perdus entre les maisons mais les tas de briques et de sable qui s’y trouvent indiquent qu’ils ne devraient pas le rester pour longtemps. En s’éloignant du centre, l’animation ne s’estompe pas. Des immeubles R+4 et R+5 se construisent un peu partout à côté de villas et de programmes de logements sociaux. Et ce que l’on trouve encore comme terrains vides dans le périmètre de la commune est déjà loti.
Tit-Mellil ne serait-elle pas déjà à l’étroit avec ce développement urbain tous azimuts ? «Avec une trentaine de programmes immobiliers lancés en quelques années, la ville qui tient tout juste sur 11 km2 a déjà quasiment fait le plein», confirme-t-on au siège de la commune. Les autorités locales convoitent à présent les territoires des communes rurales environnantes, notamment Sidi Hajjaj, pour se donner les moyens de continuer de grandir. Il le faut bien pour accueillir une population en progression constante. Le nombre d’habitants de la commune urbaine, encore contenu à 20 000 individus selon le recensement de la population de 2004, approche à présent 35 000 personnes selon les estimations de l’autorité locale, soit une hausse de 60% en une décennie. C’est que la ville a su gagner rapidement en attractivité. Dès 2005, les services de la commune sont parvenus à résorber le bidonville historique de Tit-Mellil. Dans la foulée, des mesures ont été prises pour mieux circonscrire l’activité industrielle dans une portion de la ville. De fait, si Tit-Mellil continue à évoquer pour beaucoup les nuisances de la pollution industrielle, les dizaines d’usines de la commune se font en vrai bien discrètes.
L’amélioration de la sécurité a créé le déclic
La commune attire également par le fait qu’elle ne manque pas de voies d’accès. Il est possible de parcourir 80% du trajet en venant du centre de Casablanca en tramway, les transports publics ne manquant pas pour parvenir jusqu’à destination. Pour les automobilistes, aux heures de pointe, une demi-heure suffit pour accomplir le trajet. Mais ce qui a véritablement provoqué un déclic, c’est l’installation à partir de 2008 des services de police. «Avant cette date, Tit-Mellil était un véritable coupe-gorge», assure un habitant de la ville.
Naturellement, les premiers à se montrer sensibles à ces atouts sont les Casablancais. Ce sont d’ailleurs pour l’essentiel les habitants de la capitale qui animent le marché immobilier de Tit-Mellil. «Sur un programme de plus de 130 appartements, nous n’en avons écoulé que deux auprès d’acheteurs originaires de Tit-Mellil. Tout le reste a été vendu à des Casablancais», assure un promoteur immobilier en phase de finir son projet d’immeubles R+5. Deux catégories d’acheteurs ont pris d’assaut la ville, selon les professionnels qui y sont actifs. «Il y a, d’une part, d’anciens propriétaires de logements sociaux dans la périphérie de Casablanca qui parviennent à revendre leurs biens au double du prix d’achat. Et, d’autre part, les couples de jeunes actifs dont le revenu est en-dessous de 10 000 DH», explique le commercial d’un projet. «Ces acquéreurs disposent en général d’un budget autour de 500 000 DH, ce qui peut les faire accéder à un 70 m2 composé de 2 chambres-salon», poursuit-il. Avec un prix de 6500 à 9 000 DH/m2 pour les appartements commercialisés à Tit-Mellil, le calcul se tient en effet.
La quasi-totalité de l’offre d’appartements consiste en programmes de moyen standing dont les promoteurs semblent avoir bien maîtrisé le modèle. La visite d’un appartement témoin, sur insistance de notre commercial, permet en effet de se rendre compte d’un niveau de finition correct. «Appréciez surtout le calme environnant», nous propose notre guide. Pour un début d’après-midi en milieu de semaine, il est vrai que l’atmosphère est paisible. Le calme est à peine perturbé par le bruit des écoliers et étudiants que l’on retrouve à tous les coins de rue à l’heure de reprise des cours. Il faut dire que les établissements d’enseignement ne manquent pas à Tit-Mellil. Plus de 27 établissements d’enseignement y sont implantés dont 11 publics allant de la crèche aux instituts de formation professionnelle. A cela s’ajoutent les équipements de santé privés et publics ou encore les institutions culturelles et de loisirs. En somme, on ne manque de rien à Tit-Mellil !