Affaires
Textile : bonnes perspectives à l’export pour 2017
Les industriels satisfaits des commandes du 1er semestre. Bonnes performances sur les marchés anglais, allemand et espagnol. Sur le marché local, les industriels continuent de souffrir de la contrebande et des importations massives de produits low-cost.
L’année 2016 s’est achevée en apothéose pour le textile marocain. Selon l’Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement (Amith), les exportations ont rapporté en valeur 32,4 milliards de DH, en progression de 7% par rapport à 2015. Selon Mohamed Tazi, directeur général de l’association, ces performances ont été portées par les marchés espagnol et allemand qui ont connu des évolutions intéressantes respectivement de 23% et 6%. N’eût été une baisse de 38% de la demande américaine, l’année aurait été meilleure. A présent, l’année 2017 démarre sur de bonnes bases. Selon Karim Tazi, président de l’Amith, les performances du mois de janvier sont déjà satisfaisantes. «L’industrie se maintient dans la confection. Dans la filière maille, on enregistre déjà une hausse d’environ 4% par rapport à la même période de l’année dernière», déclare-t-il. Les statistiques de l’Office des changes sont un peu moins optimistes : en janvier, les exportations des articles de bonneterie se sont appréciées de 3,2% et celles de vêtements confectionnés ont accusé une légère baisse de 0,7% en comparaison avec ceux de la même période en 2016. Pas de quoi inquiéter les industriels qui semblent satisfaits des commandes du 1er semestre. «Certes, cela fait quelques années que la visibilité est réduite, mais on constate un regain d’intérêt pour le Maroc», déclare un patron de PME à Casablanca.
Les donneurs d’ordre reviennent
Alae Eddine Bahraoui, PDG de Marcottes, entité spécialisée dans le marché anglais basée à Rabat, s’attend, pour sa part, à de bons résultats au premier semestre 2017. «Et pour cause, les donneurs d’ordre britanniques ont réalisé de bonnes performances commerciales lors des dernières soldes. Ils veulent sans doute perpétuer les bons résultats pendant les prochaines grandes promotions», assure cet industriel qui dit travailler sur les collections de l’été prochain. Le Maroc, qui bénéficie de la stabilité politique et de la proximité avec l’Europe, profite de la baisse du marché chinois due à son renchérissement.
Par contre, les industriels orientés sur le marché local ne sont pas de la fête. Ils continuent de souffrir des mêmes maux, en particulier les importations massives et (ou) illégales. «Il s’y ajoute les délais de paiement très longs ou, pire, l’absence de règlement notamment dans la filière de teinture», se plaint le DG d’une entreprise de textile intégrée spécialisée dans le marché local. Produisant pour sa propre marque de sous-vêtements pour hommes, l’entreprise a commencé depuis un mois à livrer aux magasins des sous-vêtements, pyjamas et quelques articles de bonneterie dédiés aux femmes. «Nous avons réalisé une progression de 6% en 2016 par rapport à 2015», déclare le DG de l’entreprise. Un cas parmi d’autres qui prouve que le marché domestique est tout de même lucratif et peut l’être encore plus s’il est mieux organisé et protégé contre les importations frauduleuses.