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Affaires

Textile : bonne croissance en 2011 et incertitude pour 2012

La bonneterie s’est mieux comportée avec 5.6% de hausse, alors que la confection s’est contentée d’une progression de 2%. Depuis le mois de septembre, le secteur a connu une forte baisse de régime à  l’export.

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Maroc Textile 2012 2012 01 31

En dépit de la conjoncture, le secteur du textile a fini l’année 2011 sur une bonne note. Une petite croissance certes de 4,4%, loin des hausses à deux chiffres connues au cours du premier semestre mais qui a permis, selon l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement, de sauver l’exercice 2011 qui accusait, depuis le mois d’août dernier, une baisse de régime perceptible due à l’allongement exceptionnel de la période estivale qui a retardé les commandes pour les nouvelles collections mais aussi et surtout le retour de la crise économique en Europe. Au final, les exportations ont fini par atteindre un chiffre d’affaires global de 29,5 milliards de DH (dont 18,1 milliards pour la confection et 7,4 milliards pour la bonneterie) au 31 décembre. «Si la crise ne s’était pas aggravée à la fin du mois d’août, nous aurions atteint le chiffre d’affaires record de 2007, à savoir 31 milliards de DH puisque les exportations étaient de l’ordre de 20,8 milliards à fin août, enregistrant une croissance de 12% par rapport à la même période de 2010», commentent les responsables de l’Association marocaine des industries du textile et du cuir (Amith).
Les statistiques de l’Office des changes sur les exportations de textile ont certes calmé les professionnels, mais elles ne les rassurent pas totalement. Car, avance-t-on dans la profession, les perspectives de l’année 2012 restent incertaines, même si l’association professionnelle annonce la confirmation de commandes par des donneurs d’ordre européens. «Il est vrai que plusieurs de nos clients ont passé des commandes, cependant, nous sommes dans l’expectative puisque la crise persiste et affecte durement le pouvoir d’achat du consommateur européen qui a fortement réduit son budget habillement», déclare Tariq Aguizoul, président de l’Amith Rabat, qui prévoit dans les prochains jours la tenue d’une assemblée générale pour évaluer la situation des entreprises de la région.

Chômage technique dans des entreprises de Fès

La même démarche a été faite par le bureau régional de l’Amith à Tanger qui a effectué un sondage auprès de ses membres afin de cerner les répercussions de la crise de la Zone Euro sur le secteur. «Dans la région de Tanger, les entreprises ont terminé l’année sur une note négative. Dès le mois de septembre, nous avons enregistré une baisse d’activité de 50%. Ce qui a même entraîné des fermetures d’unités pour des durées de deux semaines à un mois», indique le vice-président du bureau régional de Tanger de l’Amith, Amine Bousfiha. Et d’ajouter que depuis le début de l’année, les professionnels signalent une petite reprise suite à la confirmation de commandes par des donneurs d’ordre européens. Cependant, les industriels de Tanger précisent avoir «une petite visibilité, une semaine à dix jours, sur le planning d’activité».
Le même son de cloche nous parvient des opérateurs de la région de Fès qui, à leur tour, confirment ce manque de visibilité et soulignent même qu’il n’y aura pas d’amélioration avant mars 2012. Les donneurs d’ordre européens ont passé des commandes mais toutes les entreprises de la région n’en ont pas profité. Ce qui explique que certaines unités ont été dans l’obligation d’arrêter leur activité pendant quelques jours.

Le groupe britannique Tesco ouvre un bureau au Maroc

Les temps sont donc difficiles, en ce début 2012, pour les industriels du textile qui ne perdent pourtant pas espoir. Et pour cause, les nouvelles orientations stratégiques de certains donneurs d’ordre européens qui ont décidé de revenir dans les pays du pourtour Méditerranéen. C’est le cas du deuxième groupe britannique, Tesco, qui a annoncé la semaine dernière, lors d’une conférence de presse, l’ouverture d’un bureau commercial au Maroc. Ce bureau fera de la prospection mais surtout assurera le suivi de la production du groupe au Maroc, assurée par environ une dizaine d’entreprises locales, situées dans les villes de Casablanca, Rabat, Tanger et Fès. Le groupe britannique est intéressé par le produit fini, des articles en denim (jean), de la grosse maille, de la lingerie et du prêt-à-porter pour femme et petite fille. Son objectif est de développer un sourcing de proximité qui doit assurer, en 2012, une part de 40% de ses approvisionnements contre 15% actuellement.
Le cas de Tesco n’est pas isolé puisque d’autres enseignes, comme Benetton par exemple, envisagent de s’installer au Maroc. Des contacts prometteurs ont eu lieu depuis quelques mois avec l’Amith dans le cadre de son programme de prospection. Pour le moment, toutefois, le secteur tourne avec des perspectives de très court terme.