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Test drive du Toyota Prius
L’entrée de gamme (Terra) que nous avons testée s’affiche à 280 000 DH, tandis que le must (Aero) s’annonce à 356 000 DH, cependant que pour 308 000 DH on peut acquérir la version intermédiaire (Aqua).

Voici le véhicule non seulement en phase avec son époque mais avec l’automobiliste toutes générations. En effet, le Toyota Prius doté de la fameuse technologie hybride implique une attitude éco responsable tout en ne nous faisant pas rompre avec nos us et coutumes de conducteur classique. De la sorte, il se situe aux antipodes des véhicules électriques lesquelles sont certes écologiques mais réclament des gestes quotidiens auxquels on est guère habitué. Pionnière en la matière, la marque nippone est aussi leader mondial. Par conséquent, le Toyota Hybrid System est éprouvé ; à tel point qu’en 2010 avec 315 669 Prius écoulées au Japon Toyota caracolait en tête des ventes annuelles, cependant qu’en février 2011 les ventes cumulées de véhicules hybrides Toyota et Lexus passaient le cap des 3 millions ! La même année, en juin, la Prius était lancée au royaume. Néanmoins, force est de constater que le succès escompté n’est pas au rendez-vous.
Pourtant, ce véhicule devrait faire le consensus autour de plusieurs éléments. Ainsi, de façon schématique, disons qu’il réunit les avantages des motorisations essence et diesel, a savoir puissance, robustesse, agilité, performance, puis économie, longévité, faible décote. Bref, lorsque vous pilotez une Prius, vous êtes au volant d’une auto silencieuse, guère énergivore, dotée d’excellentes reprises et demandant un entretien basique et peu onéreux (contrairement à un diesel). La sobriété et la performance sont accentuées via le système «Hybrid Synergy Drive» qui combine un moteur essence 4 cylindres de 1798 cm3 développant une puissance de 98 ch, avec un moteur électrique synchrone de 81 ch. Les deux blocs œuvrent en tandem pour doper l’accélération. Lors du freinage régénératif, le moteur électrique se comporte tel un générateur de forte puissance en récupérant l’énergie cinétique sous forme électrique afin de recharger la batterie. Certes, s’il est possible d’activer manuellement les différents modes de conduites (EV, Eco, Power), l’Hybrid Synergy Drive est suffisamment «intelligent» pour optimiser la sobriété du modèle. Ainsi, au repos, le moteur thermique se coupe automatiquement afin d’économiser le carburant. Dans les phases de faible rendement moteur (au démarrage ou sur la plage des bas et moyens régimes), l’auto tourne sur le seul moteur électrique et s’affranchit ainsi de tous rejets de CO2 et de Nox. En conditions de roulage normales, la répartition de puissance entre les moteurs thermique et électrique est ajustée en permanence afin d’optimiser le rapport performances/consommation de carburant.
Voilà pour l’inédit. Mais quid des autres atouts ? Nous avons particulièrement apprécié la conduite souple, dynamique et silencieuse, le confort des suspensions, la BVA efficiente, la prise en main aisée, sans oublier la ventilation à énergie solaire, laquelle évite une hausse de température excessive dans l’habitacle lorsque la voiture est en stationnement, ce qui permet d’éviter de trop solliciter la climatisation au démarrage (énergivore) ! En revanche, le concept stylistique peut laisser dubitatif malgré un habitacle relativement spacieux pour une architecture compacte. A l’intérieur, l’hégémonie des plastiques (bien montés) confère peu de séduction, guère de luxe. Des touches de chromes ou d’aluminium brossé auraient été bien vues, par exemple. La visibilité arrière est gênée par la lunette et becquet intégré, d’où la nécessité de radars de recul.
L’entrée de gamme (Terra) que nous avons testée s’affiche à 280 000 DH, tandis que le must (Aero) s’annonce à 356 000 DH, cependant que pour 308 000 DH on peut acquérir la version intermédiaire (Aqua). En définitive, cette Prius est l’auto contemporaine par excellence. Les pouvoirs publics devraient lui dédier des incitations fiscales afin d’élargir son aura. En attendant, dommage que le conducteur local soit prisonnier de carcans psychologiques face à la technologie hybride, qu’il ne connaît pas ou confond avec le tout-électrique. Pourtant, comme signalé en début d’article, cette Prius allie les avantages de l’essence et du diesel !
