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Taxi Vert ne fait pas recette à  Casablanca

Le réseau compte à  peine une centaine de véhicules, y compris ceux de la société gestionnaire du service. Les chauffeurs de taxis justifient leur faible adhésion au service par des coûts élevés et des contraintes culturelles.

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petits taxis Casablanca 2014 12 12

C’est un service auquel on prédisait un grand succès. Finalement, il n’en est rien. L’expérience du taxi vert semble déjà battre de l’aile, cinq ans seulement après son lancement. Selon plusieurs sources opérant dans le secteur des petits taxis, le concept peine à séduire dans le milieu des professionnels. «Sur un parc de 8 500 petits taxis en circulation à Casablanca, moins d’une centaine assure actuellement le service», explique une source syndicale. Sur ce chiffre, il faut compter plus d’une vingtaine qui sont des taxis dont les agréments sont loués directement par la société Taxi Vert. Pourtant, à en croire les chiffres annoncés au démarrage de la société, beaucoup croyaient que le concept allait rapidement s’imposer, surtout dans des villes comme Casablanca où avoir un taxi peut souvent relever du parcours du combattant. Deux mois seulement après son lancement, la société comptait déjà une soixantaine d’adhérents. «Au démarrage, la société installait gratuitement le matériel de communication (ndlr : le poste radio notamment). Dès qu’il a fallu verser une caution, le service était devenu moins attractif», souligne une autre source du secteur.

Les charges d’exploitation sont évaluées à 600 DH par mois

A l’heure où nous mettions sous presse, la société Taxi Vert n’avait pas encore répondu à nos questions. Cependant, des professionnels évaluent la redevance mensuelle à 600 DH. A ce montant qui couvre la rémunération du service rendu par la société et l’installation de la radio, s’ajoute le coût du trajet à effectuer pour rejoindre le client. Selon les mêmes sources, le forfait -en plus du montant affiché au compteur- facturé à la prise en charge (10 DH en journée et 15 DH le soir) ne permet que rarement de couvrir tous ces frais.

«Il faut aussi reconnaître que ce concept fait face à des contraintes culturelles et de pouvoir d’achat», ajoute un syndicaliste représentant les taxis à Casablanca. La plupart des clients ne programment pas leur déplacement à l’avance. De plus, il y en a qui sautent dans le premier taxi libre qui passe, alors qu’ils en ont déjà appelé un. A propos du pouvoir d’achat, un chauffeur souligne qu’il est «difficile de faire payer 10 à 15 DH supplémentaires à une clientèle souvent réticente à laisser un ou deux dirhams de pourboire». Dans ce contexte, les taxis verts restent réservés à une clientèle particulière, soit par son pouvoir d’achat supérieur à la moyenne, soit par la nature de son activité qui nécessite un déplacement dans des heures où il est difficile de trouver un taxi.