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Taux des crédits : Questions à Karim Diouri, Directeur général adjoint au sein de Crédit du Maroc

«La pression sur les marges d’intermédiation est de plus en plus une réalité au Maroc».

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Credits immobiliers

La Vie éco : Votre nouveau taux le plus avantageux peut-il profiter à toute la clientèle ou est-il assorti de conditions ?

Notre offre s’adresse aussi bien aux clients du Crédit du Maroc qu’aux non clients. C’est la troisième campagne de ce type que nous lançons. Cette action décline notre volonté d’accompagner les Marocains dans l’achat de leur logement. Cela passe par un conseil et une expertise notamment via nos espaces spécialisés Maskane mais également par des taux attractifs pour leur faciliter l’accès à la propriété. En l’espace de quelques jours, notre campagne a été vue par plus de 3,5 millions de marocains sur les réseaux sociaux. Nous travaillons aussi sur d’autres innovations en matière d’expérience client et de Digital qui verront le jour dès 2017.

De toutes les composantes du taux du crédit immobilier (coût du refinancement, charges d’exploitation, coût du risque et marge), sur quoi jouez-vous pour baisser plus encore vos taux aujourd’hui ?

L’évolution des taux du crédit immobilier profite d’abord des baisses successives du taux directeur de la Banque Centrale. Il est utile de rappeler que le Crédit du Maroc a été la première banque de la place, en 2015 déjà, à faire mouvement sur les taux du crédit immobilier et à en faire bénéficier les clients marocains. Nous avons également amélioré notre propre coût de la ressource en actionnant une série de leviers, notamment le renforcement de la collecte, qui a connu une excellente orientation en 2016, et la pratique de taux raisonnables sur les DAT. Certes, nos encours DAT se sont contractés mais c’est aussi ce qui nous permet d’être encore plus compétitifs sur les crédits. Nous avons, de plus, initié des travaux structurants sur l’efficacité opérationnelle de nos process pour gagner en productivité. De ce point de vue, 2017 sera une année importante. En outre, nous poursuivons notre politique très rigoureuse en matière de risque crédits et de provisionnement. Les résultats obtenus par le biais de ces optimisations permettent de garantir à chacun de nos clients des conditions optimales en matière de taux d’intérêt. Enfin, le Crédit du Maroc considère le crédit immobilier comme une solution qui permet d’entretenir une relation de long terme et pérenne avec ses clients. Cet aspect est également pleinement intégré dans la fixation de nos taux et nos niveaux de marges. Last but not least, un client satisfait par son crédit immobilier est un client fidèle qui n’hésite pas à recommander sa famille, ses proches, ses collègues au Crédit du Maroc, ce qui est extrêmement vertueux pour nous.

Le crédit acquéreur est-il toujours rentable pour les banques au niveau de taux actuel ?

La pression sur les marges d’intermédiation est de plus en plus une réalité au Maroc, comme ceci est le cas depuis plusieurs années déjà dans les pays européens. L’évolution timide et contrastée de la marge nette d’intermédiation des banques ces dernières années, accentuée en 2016, le prouve. Les banques connaissent en effet un véritable changement de paradigme et compensent le rétrécissement de leurs marges issues de l’activité d’intermédiation en délivrant plus de valeur ajoutée à leurs clients, en termes d’expertise et de conseil aussi bien sur les produits bancaires que les produits de bancassurance. C’est le cas du Crédit du Maroc qui a érigé la bancassurance en 2e métier. Nous avons connu à fin septembre 2016 un accroissement de plus de 40% de nos primes émises.