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Tanger-Tétouan : sucre, fraises, agrumes… mais aussi, pommes de terre et olives
La région se distingue par des cultures très diversifiées et un climat propice. 48% de la superficie agricole est actuellement occupée par les céréales.
115 projets
de développement sont prévus et 8,2 milliards de DH seront investis. 33% de l’enveloppe ira à l’amélioration de la production des fruits et légumes.
Le diagnostic
L’agriculture contribue considérablement à travers les différentes filières de production végétales et animales dans la promotion de l’économie régionale. La céréaliculture occupe 48% de la superficie agricole utile (SAU) et assure une production de l’ordre de 4,7 millions de quintaux. Les légumineuses sont cultivées de manière extensive sur 11% de la SAU pour une production avoisinant les 460 000 quintaux. Les cultures maraîchères (surtout celle de la fraise) sont pratiquées sur 23 200 ha dans la province de Larache, disposant d’infrastructures hydro-agricoles et agro-industrielles plus importantes que les autres provinces de la région. La région est renommée également pour sa culture arboricole sur 111 000 ha, notamment celle de l’olivier, ensuite sa culture fourragère sur 32 500 ha. La province de Larache et son périmètre du Loukkos sont favorables à la culture de la betterave sucrière et de la canne à sucre sur respectivement 5 000 ha et 4 200 ha. Il faut enfin mentionner la culture de l’arachide sur 9 200 ha, et celle du tournesol sur 4 600 ha. Les principales agrégations professionnelles sont Cosumar, pour la filière sucrière, Centrale laitière, Colainord, pour la filière lait et les stations de conditionnement pour la fraise.
La région a aussi une vocation d’élevage. L’effectif du cheptel est d’environ 313 550 têtes de bovins, 647 000 têtes d’ovins, et 597 900 têtes de caprins. Ce qui engendre une production annuelle de 220 millions de litres de lait, 18 840 tonnes de viande rouge et 14 029 tonnes de viande blanche.
Ce que prévoit le plan régional
L’investissement global est estimé à 8,2 milliards de DH durant la période 2009-2020. Près de 33% de ce montant concerne le développement de systèmes de production végétale, 12% le développement des systèmes de production animale, alors que 55% de la somme porte sur les projets transverses. L’Etat prendra en charge 56% des investissements alors que les producteurs agrégés et les agrégateurs supporteront les 44% restants. Au total, ce sont 115 projets dont 43 projets dans le premier pilier (agriculture moderne et intensive) et 72 projets dans le second pilier (mise à niveau de la petite agriculture) qui sont programmés.
Grâce à un investissement de 2,7 milliards de DH, les 85 projets de production végétale des deux piliers visent à l’extension et l’intensification de la production de betteraves sucrières et de cannes à sucre, à l’extension et la valorisation de la production d’agrumes, d’avocats, d’olives, et de fraises. Il est également prévu l’extension des superficies d’amandiers, figuiers, et pruniers ainsi que la valorisation de la production de pommes de terre par l’installation d’unités de stockage frigorifiques.
La production animale des deux piliers est dotée de 983 MDH servant à la réalisation de 30 projets en matière d’agrégation de la production laitière, de développement de la production de lait caprin, de création de centres d’engraissement de taurillons laitiers, la construction de 4 nouveaux abattoirs et la réhabilitation de 4 anciens. Concernant les viandes blanches, l’objectif est d’ouvrir des unités de production de poussins, de créer un complexe d’abattage et de transformation de produits avicoles. Enfin, un projet permettra de réhabiliter et aménager la station apicole de Lalla Mimouna.
La production végétale et animale des deux piliers est accompagnée de projets et actions transverses à hauteur de 4,5 milliards de DH, notamment dans des projets d’aménagement de terres, la mise en place d’un programme recherche et développement consacré au renforcement des différentes cultures, et l’installation d’une station arboricole pilote.
Les impacts attendus
Au terme du Plan régional pour Tanger-Tétouan, la valeur de la production végétale et animale augmentera de 163% en 2020. La valeur de la production végétale progressera de 300% et celle de la production animale de 70%.
L’amélioration des niveaux de productivité des cultures irriguées et la reconversion des superficies actuelles de la luzerne et du bersim en maïs fourrager sous irrigation localisée permettront une valorisation de l’eau d’irrigation de 9 DH/m3 en 2020 au lieu de 1 à 3 DH/m3 actuellement. L’introduction de cultures de haute valeur ajoutée en grande hydraulique entrainera une meilleure valorisation de l’eau d’irrigation (primeurs et raisins de table par exemple).
A l’horizon 2020, l’activité agricole régionale créera 79 000 emplois stables en milieu rural, soit 62% de plus qu’actuellement. 16,4 millions de journées de travail (JT) supplémentaires seront générées par les activités de production végétale et 8 400 000 JT seront issues des activités de production animale.