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Tanger Tech, la fin des spéculations !

La convention cadre pour la réalisation de ce gigantesque projet prévoyant la réalisation d’une ville industrielle durable, intégrée et intelligente, est de nature à rassurer quant au passage à l’acte.

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Le projet de la Cité MohammedVI Tanger Tech a été lancé en 2017 lors d’une cérémonie présidée par le Roi Mohammed VI. Un investissement qui devait mobiliser des milliards de dollars et constituer une nouvelle locomotive à même d’impulser un élan nouveau au développement de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et par ricochet celui du Maroc.
Après avoir connu plusieurs péripéties, ce grand projet revient au-devant de la scène, avec notamment la signature de la convention cadre, le 25 juillet dernier, entre les partenaires impliqués dans ce chantier. Les signataires de la convention sont le ministère de l’Industrie et du Commerce, celui de l’Economie et des Finances, ainsi que celui de l’Equipement et de l’Eau, la Wilaya de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le Conseil de la Région, la SATT (Société d’Aménagement de Tanger Tech), Bank of Africa, la TMSA Agence Spéciale Tanger Méditerranée) et les sociétés chinoises Beijing Zhonglu Urban Development Corporation, China Cummunications Construction Company LTD, China Road and Bridge Corporation LTD (CRBC) et CCCC Investment Company (CCCC IC).

Place à l’action !
Il faut croire que les parties chinoise et marocaine sont parvenues, suite à de multiples réunions à distance (parenthèse de la pandémie oblige) et en direct, à des formules en vue d’accélérer la réalisation de ce projet porteur autant pour le Maroc que pour l’Empire du Milieu. Par le truchement de la convention cadre visant à donner une impulsion opérationnelle au projet Tanger Tech, on apprend que les signataires gardent le cap sur la mouture initiale. A savoir que le projet «porte sur la réalisation d’une ville industrielle durable, intégrée et intelligente», dont l’objectif est d’insuffler une nouvelle dynamique dans les secteurs économiques du Maroc visant la consolidation de son ancrage dans l’espace euro-méditerranéen, voire au-delà. D’autant plus qu’il s’agit d’un projet «intégrateur» qui s’inscrit dans une perspective à au moins quatre dimensions géographiques, sinon géoéconomiques, impliquant le Maroc, la Chine, l’Afrique, et l’Europe. Qui plus est constituera à la fois un immense site de production industrielle, mais aussi une plate-forme d’exportation, et ce, de par son positionnement géographique ainsi que des liaisons que permettent les infrastructures qui l’entourent dont le Complexe Tanger Med, ainsi que les réseaux ferroviaires et autres routiers qui l’émaillent.

Position stratégique
En effet, géographiquement Tanger Tech, qui s’étend sur une superficie de plus de 2 000 hectares, se situe dans les Communes de Laaouma et de Sebt Azzinate dans la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima à quelques kilomètres de Tanger Med. Un emplacement qui le met à proximité des différentes infrastructures le rapprochant de marchés potentiels, notamment européen et africain. Un ensemble d’éléments qui ne peuvent, à coup sûr, que séduire les investisseurs.
Dans le détail, le projet, qui devra mobiliser des milliards d’investissements à terme, devra être composé d’une zone d’accélération industrielle, érigée sur une superficie de 947 hectares, dont 467 hectares d’ores et déjà érigés en ZAI. Le plus est que le site est sous le signe de la diversification quant aux secteurs économiques qui devront y évoluer, à savoir les énergies renouvelables, les télécommunications, l’électroménager, le transport, l’agroalimentaire, l’aéronautique, l’industrie pharmaceutique, l’automobile, etc.
Sans omettre de vue une Smart City qui devra s’étendre, elle, sur une superficie de 1 220 hectares. Celle-ci devant comprendre des zones de services, des ensembles résidentiels, touristiques et de loisirs, mais aussi des infrastructures publiques pour assurer un cadre de vie adéquat pour une ville dans les normes pour les 300 000 habitants qu’elle devrait abriter.
Pour le moment, le site devant abriter ce grand projet est «viabilisé», avec toutes les infrastructures nécessaires (assainissement, éclairage et autre réseau routier le liant à son environnement. Et d’ores et déjà, la partie chinoise assure que des entreprises de l’Empire du Milieu ont exprimé un intérêt certain pour s’y installer. En revanche, les partenaires impliqués dans le projet semblent peu bavards quant à davantage de détails sur les étapes à venir. Probablement, compte tenu de la grandeur du projet, il devrait encore y avoir des réglages en cours. Ceci étant, les grands contours sont connus et tous les acteurs impliqués disent leur détermination à accélérer sa mise en œuvre.

 

La Chine lorgne la deuxième ligne du TGV

La dynamique de partenariat entre le Maroc et la Chine a connu un moment cardinal d’inflexion à l’occasion de la visite du Roi MohammedVI en Chine en 2016. Celle-là même qui a inscrit les relations bilatérales entre Rabat et Pékin dans une dimension stratégique, adossée aux liens historiques qui lient les deux pays. Qui plus est sont fortement engagés dans le projet stratégique chinois de la Nouvelle Route de la Soie.
Depuis quelques années, on assiste à une diversification tous azimuts dans le partenariat économique entre les deux pays. Une coopération qui couvre plusieurs secteurs dont, entre autres, le sanitaire, les énergies renouvelables, la technologie, etc. Mais les deux parties comptent bien étendre le champ de la coopération pour toucher l’aéronautique et autres secteurs des infrastructures. Or, sur ce front, par la voix de son ambassadeur à Rabat, Li Changlin, Pékin ne cache pas son intérêt pour s’adjuger le projet de la deuxième ligne du TGV devant relier Casablanca et Marrakech. En effet, dans toutes ses sorties médiatiques ces derniers mois, le diplomate chinois dit la détermination qui anime son pays pour supplanter la France sur ce rayon. Pour ce faire, il avance les arguments de l’expertise chinoise en la matière et dont la démonstration a été faite, récemment, avec le fameux TGV à 600 kilomètres/heure dévoilé il y a peu de temps, ainsi que le réseau de LGV chinois qui, à fin 2021, couvrait plus de 40 000 kilomètres.

Com’ese

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