Affaires
Suppression des commissions : 100 agences de voyages risquent de fermer
Royal Air Maroc réalisera une économie de 170 MDH par an.
«En situation de concurrence, tous les coups sont permis!», cela semble être désormais le leitmotiv de la RAM, qui vient d’informer par courrier les agences de voyages qu’à compter du 1er novembre prochain elle compte annuler les commissions sur la vente des billets qu’elle servait aux agences de voyages (7% pour les vols internationaux, 5,5% pour les vols intérieurs). Une décision que la compagnie aérienne justifie par le fait qu’elle est en compétition non seulement avec les opérateurs traditionnels mais aussi de nouveaux entrants qui font preuve d’agressivité pour conquérir des positions dominantes. Elle a donc été amenée à repenser sa stratégie et à réviser entièrement ses process commerciaux et opérationnels afin d’assurer la pérennité de son activité.
Mais la RAM ne parle pas des économies qu’elle réalisera. Selon le calcul effectué par l’AVC (Association des agences de voyages de Casablanca), cette économie serait de près de 170 MDH. Pour légitimer cette action, la RAM prend exemple sur les pays européens et américains. Il n’en fallait pas plus pour faire réagir les agences de voyages. «Nous ne sommes ni en Europe, ni aux Etats-Unis. Comparons ce qui est comparable. Par rapport à nos concurrents, la Tunisie, la Turquie ou encore l’Inde, ce modèle n’est pas appliqué», s’insurge Faouzi Zemrani, présidente de la Fédération nationale des agences de voyages. En outre,en France, o๠le secteur touristique est à un niveau de maturité élevé, ce modèle économique n’est entré en vigueur que depuis le 1er avril dernier. Aux Etats-Unis, ce modèle est appliqué depuis trois ans, mais cela a fortement contribué à la fermeture de nombreuses agences. Près de 40%, selon la revue française Tour Hebdo.
Qu’en sera-t-il au Maroc ? «Les grandes agences peuvent se permettre de décrocher des réductions en achetant des lots de billets ou en s’engageant vis-à -vis de la RAM sur des quantités prédéfinies. Au final, elles s’y retrouveront. Mais les petites agences seront pénalisées. Une centaine fermeront dans l’année qui suit. Et une autre centaine sera en grande difficulté», s’alarme Othmane Cherif Alami, président de l’AVC. Pour l’heure, la Fédération des agences de voyages et la RAM ont entamé une série de rencontres pour fixer les modalités de mise en place de cette mesure. A l’heure o๠nous mettions sous presse, il semble que les deux partenaires n’étaient pas encore arrivés à un compromis. Mais les agences de voyages n’écartent pas l’éventualité d’intenter un procès à la RAM et aux autres compagnies aériennes si une solution n’est pas trouvée
