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Affaires

Suffisamment de lait pour le Ramadan

Les producteurs n’envisagent pas de recourir aux importations

Ils procèdent actuellement au stockage de millions de litres d’UHT.

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Pour la première fois depuis trois ans, il est très probable que le Maroc n’importera pas de lait en prévision du Ramadan. Et pour cause, le déficit laitier ne sera pas aussi important cette année. Selon des industriels du secteur laitier, «la production a enregistré, par rapport à la même période de l’année dernière, une progression variant entre 5 et 10% en fonction des régions». Et c’est dans celle des Doukkalas que l’augmentation a été la plus forte.
L’augmentation de la production laitière, estimée en cette période de basse lactation à 2 millions de litres par jour, est principalement due aux conditions climatiques favorables qui ont entraîné une disponibilité du fourrage. Les industriels avancent d’autres raisons : l’offre abondante en maïs ensilé ou encore de nouvelles formules d’aliments composés qui permettent d’augmenter leur apport nutritionnel et donc la productivité des vaches laitières.

Les importations viseront des niches de consommateurs
Le déficit laitier, chiffré à 5 millions de litres en 2003, ne sera que léger au cours du mois de Ramadan prochain. Mais pour faire face à la forte demande de lait (+ 30% par rapport à la consommation normale), les industriels s’attellent à constituer actuellement leurs stocks de lait UHT car les unités ne produiront que du lait frais en octobre et novembre prochains. Dans leurs prévisions, ils comptent avec le phénomène du colportage qui se fait de plus en plus important et qui comble quelque peu, selon un professionnel, le déficit laitier.
Celui-ci étant moins important que les années précédentes, les leaders du secteur, notamment Centrale laitière, estiment qu’il n’est pas utile d’importer. «Une étude des besoins du marché a révélé que nous n’aurons pas besoin d’importer. Nous sommes en train de constituer un stock, soit plusieurs millions de litres, qui nous permettra, avec la production de lait frais, de faire face à la demande», expliquent les responsables de Centrale laitière. De son côté, Copag, la Coopérative agricole d’Agadir (Jaouda), constitue un stock de 2 millions de litres de lait UHT et compte par ailleurs commercialiser 5 millions de litres de lait pasteurisé pendant le mois de Ramadan. L’offre de Copag pour cette période enregistrera ainsi une hausse de 15% par rapport à celle de l’année dernière. Mais si les industriels ne comptent pas importer cette année, certains importateurs feront certainement quelques opérations. Des marques françaises ont déjà investi les rayons des grandes surfaces. Mais il ne s’agit que d’une offre limitée pour une demande aussi limitée étant donné le prix de vente. Le litre est commercialisé à 18 dirhams soit deux fois plus cher que l’UHT fabriqué localement et vendu à 7,50 dirhams. Les industriels signalent également la commercialisation de lait espagnol dans le Nord du pays.
L’approvisionnement du marché en lait semble certes maîtrisé pour Ramadan prochain, mais cela ne rassure pas pour autant les professionnels du secteur. Ils jugent toujours indispensable l’importation de génisses pour rajeunir et renouveler le cheptel marocain. Ce qui devrait se faire en 2005 (voir encadré)