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Affaires

Stratégie de choc pour les produits de l’artisanat

Nouveaux circuits de distribution, adaptation aux besoins des consommateurs,
constitution
de groupements de production…, le secteur s’organise

La Maison de l’artisan
se recentre sur la promotion

Une centaine d’unités seront accompagnées
pour la restructuration.

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A quoi sert la Maison de l’artisan ? C’est la question que l’on peut se poser après la récente nomination à  sa tête d’un nouveau directeur général en la personne de Abdellatif Maâzouz. Ce dernier qui, de son propre aveu, ne savait pas grand-chose de cet établissement avant d’en devenir le DG, compte pourtant en faire, dans les plus brefs délais, un organe dynamique au service de l’artisanat et des artisans, en s’adossant à  la stratégie du ministère pour relancer le secteur, stratégie dévoilée il y a quelques mois.

Première décision, donc : la Maison de l’artisan qui s’occupait un peu de tout et de rien (vente de produits, présence dans les salons et même formation), va se consacrer uniquement à  sa mission principale, en l’occurrence la promotion, à  l’instar de ce que fait l’ONMT (Office national marocain du tourisme) pour le secteur du tourisme. Sauf que la Maison de l’artisan est appelée aussi à  faire un travail pédagogique sur le terrain pour que les petits artisans de production apprennent à  s’adapter aux tendances du marché, précise le nouveau DG, car, poursuit-il, «il faut agir sur les deux fronts en même temps : l’offre et les marchés».

S’agissant de l’offre, et outre l’organisation de foires régionales, 27 au total, on s’attellera à  créer un véritable réseau de distribution, dont on peut voir déjà  les premiers signes à  travers la vente de produits artisanaux dans certaines grandes surfaces. Après les hypermarchés Marjane, des contacts sont également en cours avec les grandes enseignes de mobilier pour y introduire des produits d’ameublement et de décoration. Pour le volet export, les discussions sont bien avancées avec deux chaà®nes françaises de la grande distribution.

Les petits artisans encouragés à  faire de la sous-traitance pour les PME exportatrices
En parallèle, il va falloir que les petits artisans, le gros des troupes, se mettent à  l’air du temps en innovant au niveau des couleurs, du design et de la fonctionnalité des objets qu’ils confectionnent de la même manière depuis des siècles.

Dans ce but, une importante étude de marché sera réalisée dans cinq pays européens, précisément les pays émetteurs de touristes (France, Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne et Italie) pour identifier les produits de l’artisanat demandés et la clientèle potentielle. L’idéal, explique Abdellatif Maâzouz, serait que ces petits artisans fassent de la sous-traitance pour des PME exportatrices ou qui en ont le potentiel. En outre, le ministère a identifié une centaine de petites unités qui seront accompagnées pour leur structuration, en les aidant à  normaliser leur production et à  s’organiser pour avoir une logistique commune ou même pour recruter des designers.

Par ailleurs, la politique du ministère va pousser vers l’émergence de grandes entreprises championnes, structurées, capables d’employer jusqu’à  200 personnes. Un appel à  manifestation d’intérêt sera lancé dans ce sens pour les deux filières choisies, en l’occurrence la bijouterie et la décoration, le but étant de commencer par sélectionner 2 à  3 groupements de cette taille, aujourd’hui, pour arriver à  une quinzaine à  l’horizon 2015.

L’appui à  ces deux dernières catégories se fera de différentes manières, dans le cadre d’un contrat-programme en cours d’élaboration, après une large concertation avec les professionnels, et le contrat sera finalisé, nous dit-on, d’ici fin avril. A cet égard, et hormis l’appui à  la formation, qui relèvera plutôt du ministère, la Maison de l’artisan est en train de préparer un guide national des produits de l’artisanat et des répertoires régionaux, avec des dépliants publicitaires qui seront disponibles dans les agences de voyages, hôtels, etc.
Avec un budget qui ne dépasse guère les 20 MDH par an, les moyens de la Maison de l’artisan sont en fait réduits. Elle dispose cependant d’un montant équivalent constitué des reliquats des exercices précédents.

Deux filières sont jugées porteuses : la bijouterie et les articles de décoration.