Affaires
Sortie de crise pour les éleveurs de volaille
Par rapport à août 2005, le prix du poulet départ ferme a augmenté de 26 % et celui de la dinde de 33 %
Plusieurs unités ont fermé, mais les pertes de 2005 n’ont pas été quantifiées.
Le secteur avicole a cessé d’avoir la chair de poule, si l’on en croit les chiffres qu’il affiche à fin août. D’abord, la production a légèrement augmenté : 26 000 tonnes contre 25 700 en août de l’année dernière. Le prix moyen, à la sortie de la ferme, durant la même période, est passé de 10,58 DH le kilo à 13,30 DH, soit une progression de 25,7 %. Résultat, sur le marché de détail on le trouvait au cours des derniers jours d’août à 20 DH. La dinde, elle, a aussi bénéficié d’une demande qui l’a portée à 15,70 DH/kg au lieu de 11,80 pour la période considérée, soit 33% de plus. Idem pour l’Å“uf qui se vend à 0,60 DH l’unité de petit calibre, 0,70 pour le moyen, 0,73 pour le gros calibre alors qu’il se situait auparavant dans une fourchette de 0,30 à 0,40 DH.
Contrairement à la production, l’importation de poussins, elle, a baissé de 2% en août 2006. En fait, comme l’explique Youssef Alaoui, président de la Fisa (Fédération interprofessionnelle du secteur avicole), la productivité a été meilleure et les chaleurs de cette année ont été moins mortelles que celles de l’été dernier. Il ajoute aussi que les éleveurs sont en train de se préparer à l’entrée en vigueur des textes d’application des nouvelles lois sur l’hygiène et les méthodes de production.
Mais pour le président de la fédération, il ne faut pas se leurrer, il est impossible de rattraper les pertes cumulées sur les neuf mois de crise de 2005 en raison de la défection des consommateurs effrayés par la grippe aviaire.
La mise en œuvre du contrat-programme attendue en 2007
D’ailleurs, il n’y a pas que les petits éleveurs qui ont souffert. De grosses structures y ont aussi laissé des plumes dans la mesure o๠un éleveur saisonnier et artisanal, au beau milieu de la crise, peut arrêter à tout moment, contrairement à un industriel souvent impliqué dans plusieurs chaà®nes, notamment l’aliment, le poussin et l’élevage pour réduire les coûts.
Aujourd’hui, la fédération se dit incapable de quantifier les pertes ou faillites enregistrées. En revanche, elle insiste sur les perspectives qui s’offrent notamment à travers le contrat-programme actuellement à la Primature pour les arbitrages nécessaires à une mise en Å“uvre que les professionnels attendent pour 2007. D’ailleurs, le Premier ministre Driss Jettou devrait les recevoir bientôt pour recueillir leurs doléances.
Le potentiel de croissance de la consommation (autour de 30 % si on compare le Maroc, o๠la consommation est de 11 à 12 kg par personne et par an à des pays comme la Tunisie o๠elle est de 18 kg) est un autre facteur d’optimisme pour les professionnels qui entendent aussi réduire les marges des intermédiaires.
