Affaires
Signe de reprise de l’activité économique, la consommation d’électricité augmente de 6%
Les ventes aux grosses industries sont en hausse de 13,6 %. La consommation des ménages a augmenté de 7,4%. L’électricité d’origine hydraulique en légère amélioration.

La reprise économique en 2010 qui, déjà, apparaît dans les comptes nationaux, se lit aussi dans les statistiques sur les ventes d’électricité, établies par l’Office national de l’électricité (ONE). C’est en effet une hausse de 5,8% que la consommation d’électricité a enregistrée à la fin du mois de novembre par rapport à la même période de 2009, soit 21 656 GWh (ou 21 656 000 MWh) et l’on s’attend à la progression au titre des 12 mois de l’année 2010 qui tourne autour de 6%. En 2009, rappelons-le, les ventes n’avaient progressé que de 3,4% par rapport à 2008, ce qui était…conforme au niveau de croissance des activités non agricoles, dont la valeur ajoutée avait enregistré un niveau de hausse historiquement bas (1%).
Surtout, indicateur de reprise économique, les ventes directes de l’ONE à ses clients grands comptes, c’est-à-dire les industries consommatrices de grosses quantités énergétiques, ont augmenté de 13,6 %. Et à l’intérieur de cette catégorie, la consommation des clients très haute tension (THT) a progressé de 42,5%. La haute tension (HT), dont le poids est plus important avec une part de 71,2%, n’a, elle, évolué que de 5%. Ceci peut être expliqué par le fait que cette catégorie (HT) est surtout alimentée par les onze distributeurs existants (entre régies publiques et gestionnaires délégués). L’ONE précise d’ailleurs à ce propos que la plus grande part des ventes aux clients distributeurs est réalisée en HT (62,6%), suivies de celles en THT (29,9%) et de la moyenne tension (MT) avec 7,4%.
S’agissant maintenant des ventes aux clients moyenne tension, c’est-à-dire, grosso modo, les petites et moyennes entreprises, elles ont enregistré une petite hausse de 3%. Mais, nous dit l’ONE, cette faible progression résulte de la baisse de 9% de la moyenne tension verte (MTV), c’est-à-dire des clients agricoles : élevage, conditionnement de produits agricoles, etc. Quant à la moyenne tension générale (MTG), qui est d’ailleurs la plus importante (3,4 millions de mégawatts, soit une part de 83,2%) elle a, elle, augmenté de 5,8%, ce qui est un rythme tout à fait dans la tendance des évolutions, plutôt fortes, connues avant la crise.
Les ventes aux clients agricoles moyenne tension en baisse de 9%
Dans le segment de la basse tension, la hausse la plus importante, eu égard à son poids, concerne les ménages : leur consommation a augmenté de 7,4%. Ceci reflète tout à la fois la généralisation de l’accès à l’électricité, l’amélioration des équipements domestiques et, signe de l’évolution des mœurs, l’éclatement des familles en plusieurs entités. En terme absolu, la hausse la plus importante, dans le segment basse tension, concerne l’éclairage public (+ 21%). Certes, l’éclairage public représente moins de 6% dans le total basse tension, mais cette forte progression s’inscrit à contre-courant des recommandations des pouvoirs qui veulent réduire autant que possible cette consommation.
Avec 80% de la part globale (voir encadré), l’électricité produite localement est largement d’origine thermique. Les combustibles utilisés pour la production de l’électricité d’origine thermique sont d’abord le fioul. Avec près d’un million de tonnes, la consommation de ce combustible a progressé de 43,1% par rapport à la même période de 2009. Le recours intensif au fioul semble s’expliquer par le fait qu’il s’agit d’un produit fortement subventionné. En deuxième position, par ordre d’importance, on trouve le gaz naturel dont le volume de consommation a augmenté de 7,3% à près de 400 000 tonnes. La consommation de charbon a par contre baissé (-4,6 %) alors que celle du gasoil a progressé de plus de 200%. Il faut également signaler que sur le total de l’électricité consommée cette année, la part des importations en provenance d’Espagne (interconnexion) est nettement plus importante qu’auparavant.
