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SIB 2012 : Un salon incontournable
Cette 14e édition est placée sous l’égide du thème «Vivre la ville». Autant dire un enjeu majeur non seulement national mais mondial, puisque la désertification rurale est inexorable et que l’urbanité est confrontée à maints problèmes.

26 ans d’existence pour cet événement biennal consacré aux métiers des BTP ! Le succès est tel que nombreuses sont les voix qui réclament à ce que la périodicité change pour désormais devenir annuelle. Il faut dire que le Salon International du Bâtiment (SIB) enregistre à chacune de ses éditions des succès grandissants. L’affluence du public (professionnels et citoyen lambda), celle des exposants (nationaux et étrangers) sont là pour le prouver. Il en va de même pour ce qui concerne les manifestations (tables rondes, conférences…) organisées en marge du salon. La qualité des thématiques et leur pertinence démontrent que le Royaume se veut visionnaire. Pour preuve, cette 14e édition est placée sous l’égide du thème «Vivre la ville». Autant dire un enjeu majeur non seulement national mais mondial, puisque la désertification rurale est inexorable (partout dans le monde) et que l’urbanité est confrontée à maints problèmes. Or, entre les projets et leur concrétisation, les espoirs et la réalité…, il y a souvent un abîme.
Qu’il s’agisse des pouvoirs publics, des différents acteurs sectoriels, des habitants, tout le monde est concerné. Tout d’abord en tant qu’êtres humains «condamnés» au «vivre ensemble». D’ailleurs, toutes les autres facettes du sujet (ses déclinaisons gouvernementales, professionnelles, sociales…) devraient être subordonnées à cette évidence première. En effet, ce «vivre ensemble» qui devient de plus en plus
«vivre la ville» doit témoigner d’une opinion salutaire et commune, laquelle doit puiser sa vivacité d’action dans un héritage patrimonial susceptible de nous propulser vers un avenir meilleur. Un futur où le sacro-saint règne du «toujours plus !», du quantitatif à tout prix serait enfin remplacé par celui du qualitatif.
Hélas, force est de constater que l’on est encore loin de ce schéma, que d’aucuns qualifieraient d’utopique. La vision à court terme, la cupidité, la concurrence déloyale, la spéculation, la dictature des chiffres, les impasses économiques, l’incivisme… gangrènent de nombreux pans de nos sociétés. Pourtant, à l’instar de ce qu’a fait l’UNESCO (avec la place Djemaâ
El Fna comme première mondiale), en décidant de valoriser le patrimoine immatériel (en l’occurrence l’oralité pour la célèbre place de la ville ocre) au même titre que le bâti ; il nous incombe de changer de voie avant de sombrer dans le précipice. Certes, les notions d’écologie, de développement durable, de normes qualité, de standards internationaux…, reviennent tel un leitmotiv. Mais sont-elles bien pensées ? Ne s’agit-il pas de nouveaux leurres économiques ? Souhaite-t-on vraiment les mettre en œuvre ?
Quoi qu’il en soit, c’est par le biais de la recherche et développement, de l’innovation intelligente, que l’on parviendra à relever les défis de l’avenir. Pour ce faire, il convient de faire appel au capital humain idoine, encore trop souvent sacrifié sur l’autel de la marchandisation du monde. Remettre l’Homme au centre de nos préoccupations, c’est une façon de réhabiliter le «vivre ensemble» pour faire en sorte que «vivre la ville» fasse écho à «vive la ville !».
