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SIB 2012 : Entretien avec Bouchra Kadiri, DG d’Urbacom
Nous visons à travers le SIB un renforcement des partenariats dans le secteur. Du 21 au 25 novembre, la 14e édition du SIB attend 130 000 visiteurs. «Vivre la ville» est le thème retenu, l’intérêt du public promet d’être vif.
Le SIB est devenu un évènement incontournable. Quel constat au terme de 26 ans d’existence ?
Comme vous le savez, lors de sa première édition en 1986, le SIB a enregistré la présence de 90 exposants et de 20 000 visiteurs. Au fil des éditions, ce nombre a constamment augmenté et ce salon a pris une dimension internationale. Cette année, nous prévoyons d’accueillir 130 000 visiteurs. Notons aussi la présence de plus de 600 sociétés nationales et étrangères sur plus de 20 000 m2 d’espace d’expositions. Signalons que 20 pays étrangers seront représentés à ce salon, parmi lesquels on peut citer la France, l’Espagne, l’Italie, la Turquie, le Portugal, l’Egypte, la Chine, la Palestine, la Guinée, la Pologne, la Suisse, les UAE, la Tunisie, l’Algérie, la Belgique, l’Allemagne, les Pays Bas… Nul doute que cette évolution démontre l’intérêt que revêt le SIB pour les professionnels du BTP.
Comment s’est déroulé le salon de l’édition précédente ?
L’édition 2010 a été une réussite tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Pour sa 13e édition, le SIB a compté la participation de plus d’une dizaine de pays étrangers. Nous avons également réussi à attirer 583 exposants dont 326 étrangers opérant dans les différents secteurs des BTP. 88% des exposants étaient satisfaits. 90% sont revenus pour le SIB 2012, et pour couronner le tout, 129 000 visiteurs ont fait le déplacement ! De plus, les retombées commerciales et financières étaient au rendez-vous, puisque plusieurs conventions ont été signées par les institutionnels, en l’occurrence la FNBTP qui a paraphé un accord de partenariat de développement et d’échange avec son homologue tunisienne, la fédération nationale du bâtiment FNB. La notoriété du SIB croît sans cesse, bien évidemment grâce à la bienveillance du ministère de l’habitat et le soutien de ses partenaires, l’OFEC et les associations professionnelles.
Qu’escomptez-vous de l’édition 2012 ?
Dans la continuité des dernières éditions, nous visons à travers ce salon le renforcement des partenaires qui permettront sans doute de donner une nouvelle impulsion au secteur. Une charte d’éthique sera signée durant l’événement par les associations professionnelles marocaines, en l’occurrence la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC), la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), et la Fédération nationale des bâtiments et des travaux publics (FNBTP). Cette 14e édition se place sous le thème «Vivre la ville» et bénéficiera de l’animation apportée par le programme scientifique qui sera orienté vers l’industrie et les produits qu’offre le Maroc en matière de matériaux de construction, d’expertise et de savoir-faire. Ce programme établit un certain nombre de conférences et de tables rondes animées par des intervenants engagés, destinées à débattre sur les thèmes d’actualité liés au secteur. A savoir : l’offre industrielle marocaine dans le domaine du bâtiment, puis l’expertise marocaine au service du bâtiment, et enfin le rôle des professionnels dans la politique de la ville. Le SIB constitue un carrefour et un rendez-vous incontournables pour les échanges d’idées, un espace pour débattre des sujets et pour exposer les nouveautés dans le domaine du bâtiment et travaux publics. C’est également un lieu pour les affaires et les partenariats, où qualité, durabilité et compétitivité sont les mots d’ordre.
La crise a-t-elle impacté l’organisation du salon ?
Comme le dit l’adage bien connu : «Quand le bâtiment va, tout va». Chez nous, ce secteur stratégique de l’économie connaît un développement phénoménal depuis plusieurs années. La crise internationale a certes ralenti certains segments du secteur, mais l’avenir semble prometteur. C’est justement ce genre de manifestation qui consolide et renforce l’activité économique même si le marché connait des aléas. C’est la manifestation exemplaire pour discuter de ces circonstances, de ficeler ces problèmes, débattre de ces thèmes, ainsi qu’un événement opportun pour l’établissement de convention et de partenariats justement pour combler les conséquences de la crise. Le secteur devrait ainsi poursuivre son développement dans les années à venir. Ceci peut notamment s’expliquer par la croissance des besoins en termes de logement et d’infrastructures socio-économiques. Ainsi, le salon représente une occasion propice pour tous les professionnels du domaine.
Quels sont les vecteurs de développement d’un pareil évènement ?
La réussite et le développement d’un tel événement passe inéluctablement par la mise en place de cellules spécialisées dans chaque étape organisationnelle. Comme étant l’agence organisatrice de cet événement, nous avons mis en place des départements dédiés aux différents aspects organisationnels. Cela intègre une cellule commerciale, pour la vente des surfaces d’exposition et des espaces publicitaires ; une cellule qui gère les relations presse pour le choix des partenaires, la promotion et la communication, ainsi que l’animation du programme scientifique ; une autre responsable d’achats et d’administration et d’accompagnement de nos exposants dans la conception de leurs stands ; et enfin une cellule artistique chapotée par une architecte. Tout ceci grâce à une équipe bien formée, motivée, dynamique, ainsi que des compétences externes, des professionnels du domaine, des spécialistes en la matière collaborant avec notre agence à titre périodique pour le bon déroulement de cet événement. Par ailleurs, nous sommes continuellement en quête d’amélioration et de perfectionnement des moyens mis en œuvre, afin d’assurer une bonne communication en faveur des exposants et des visiteurs. A cet effet, une large diffusion de plaquettes et brochures du SIB est prévue au niveau de tous les établissements institutionnels, chambres de commerce étrangères, missions diplomatiques à l’étranger, fédérations et associations… D’autre part, nous utilisons également les supports média et l’affichage avec l’appui de l’OFEC et du ministère de l’habitat.
Au fil des éditions, avez-vous perçu une évolution des mentalités des différents opérateurs sectoriels ?
Lors des premières éditions, les sociétés se montraient réticentes quant à l’idée de participer à ce salon, bien que ce concept soit approuvé par les entreprises étrangères habituées à ce genre de manifestation. Avec les efforts et la contribution de tous, plus précisément les ministères qui se sont succédé et qui n’ont pas manqué de mettre en place des mesures efficientes, afin de lancer l’appel à tous les professionnels pour développer ce secteur, le salon a acquis ses lettres de noblesse et a su se hisser parmi les plus grands salons internationaux dans sa catégorie. Résultat : une confiance mutuelle s’est installée entre les exposants et les organisateurs. Un gage réaffirmé par le nombre important de demandes que nous recevons des sociétés souhaitant sponsoriser et accompagner notre salon.
Aujourd’hui, qu’attendent les opérateurs ?
Le but majeur de toute entreprise exposante est de séduire le maximum de visiteurs et d’exposants. Il faut bien tirer les bénéfices de cet investissement, ne serait-ce que pour se faire connaître dans un nouveau marché. De ce fait, il y a bien des exposants qui nous demandent de leur organiser des rencontres B to B au sein de l’événement, ou encore des séminaires pour promouvoir leurs produits. Etre à l’écoute, bien identifier leurs besoins et leurs objectifs, promouvoir le salon de manière ciblée à travers une campagne de communication adaptée sont autant de préoccupations formulées par les exposants. Nous essayons par tous les moyens d’y répondre.
Avez-vous l’impression que les acteurs sectoriels répondent aux attentes du citoyen ?
Plusieurs entreprises seront présentes avec de nouveaux concepts et de nouveaux procédés de construction. Il existe plus de 263 métiers dont les acteurs ne se rencontrent que sur le chantier. Cette diversité au niveau des exposants peut satisfaire les besoins de tout un chacun. Même les visiteurs se tiennent au courant de l’offre marocaine en la matière. Qu’il s’agisse de promoteurs, de prescripteurs ou de simples ménages ; ils bénéficient d’une bonne visibilité et trouvent les solutions adaptées à leurs besoins. Nous déployons beaucoup d’efforts pour que cela soit bénéfique à tous.
Le bâtiment évolue, notamment en se voulant éco responsable. Or, au Maroc, on semble encore éloignés de cette préoccupation ?
Ce concept se répand de plus en plus dans le monde. Mais pour notre pays, c’est de la demande des acquéreurs que viendra l’intérêt des promoteurs pour ce type de démarche. Il faut encourager par des mesures fiscales les promoteurs immobiliers qui réalisent des constructions tenant compte de critères de développement durable. Dans cette perspective, cette fameuse «Green Attitude», des exposants présenteront leurs dernières nouveautés en matière de développement durable, permettant de respecter au mieux l’environnement.
Pouvez-vous nous renseigner sur le SIB 2014 ?
Nous avons déjà enregistré 50% des réservations pour la 15e édition qui se tiendra du 26 au 30 novembre 2014. Par ailleurs, nous recevons de nombreuses demandes pour que cette manifestation se tienne à titre annuel.