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SIAM 2017 : Jawad Chami Commissaire du SIAM
Le salon ouvre ses portes cette année sous les auspices d’une bonne campagne agricole. Le Maroc entend s’inspirer du profil agroalimentaire de l’Italie qui est aujourd’hui l’un des grands pays agricoles dans le monde. Pas moins de 380 coopératives exposeront une grande diversité de produits, contre à peine 24 en 2006.

Quelle est la particularité du SIAM 2017 par rapport aux éditions précédentes ?
Outre sa thématique «Agrobusiness et chaînes de valeur agricoles durables», le salon ouvre ses portes sous les auspices d’une bonne année agricole. Les acteurs publics et privés attendent ce grand rendez-vous pour préparer cette belle saison qui s’annonce. Nous avons aussi constaté une ambition grandissante chez les acteurs du secteur privé, d’où un programme riche lors de cette édition.
En prélude à l’inauguration du SIAM se tiendront les Assises de l’agriculture. Un moment fort et très attendu où le ministère dressera son bilan, en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales du monde de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Cette présence donne lieu à un calendrier d’intenses réunions, d’ateliers de travail et de signature de plusieurs conventions.
Plusieurs espaces ont été créées pour accueillir l’ensemble des acteurs du secteur agricole national. En effet, 6 grandes salles de conférence ont été aménagées ainsi que de nombreuses installations seront mises à la disposition des professionnels pour les rencontres BtoB et d’autres activités.
Malgré le développement des moyens de communication basés de plus en plus sur le monde digital, la présence physique des différents participants est plus impactante et privilégie une meilleure communication. En effet, nous avons reçu une forte demande pour la commercialisation des stands. Ceci est expliqué par le succès du salon qui sert aujourd’hui de tribune pour les entreprises, leur permettant ainsi de présenter leurs stratégies et leurs produits, et également nouer différentes relations professionnelles.
Le SIAM en est à sa 12e édition. Qu’a-t-il apporté au secteur agricole depuis son lancement et comment a-t-il contribué à son développement ?
Depuis sa première édition, et à travers son accompagnement de l’ambitieux Plan Maroc Vert, le SIAM s’est imposé en tant que véritable vitrine du secteur et n’a cessé de démontrer que l’agriculture au Maroc est un secteur fort et puissant.
Les retombées sont multiples. Aussi, le simple chiffre d’un million de visiteurs qui a d’ailleurs été dépassé lors de l’édition précédente témoigne de l’intérêt porté à la fois par les professionnels et par le grand public à ce salon.
En 2006, c’est avec beaucoup de difficultés que nous avons regroupé les 24 coopératives qui ont présenté leurs produits au sein de notre salon. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’annoncer que pas moins de 380 coopératives exposeront une grande diversité de produits dans le pôle Produits du terroir du salon. Cela n’a été possible que grâce à la mobilisation de plusieurs acteurs, grâce au programme de l’INDH, du pilier 2 du Plan Maroc Vert, mais aussi grâce au service du salon en tant que levier puissant de commercialisation. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Rendre le salon plus accessible, plus interactif et faciliter sa visite est notre ambition. Pour cela, nous avons choisi cette année de digitaliser le salon à travers la mise en place de plusieurs bornes interactives et de nouvelles technologies. Nous avons également prévu des changements dans la configuration des espaces du salon. Plusieurs nouvelles structures ont vu le jour et seront dévoilées à l’inauguration du Salon.
L’Italie, pays à l’honneur cette année, est considéré comme l’un des leaders mondiaux de l’agriculture biologique. De quelle manière le Maroc devrait-il s’inspirer des best-practices de ce pays ?
L’Italie est partenaire du Maroc dans le cadre de la coopération au développement. Les relations bilatérales entre les deux pays remontent aux années 60. C’est l’occasion pour nous durant cette édition de s’inspirer du profil agroalimentaire de ce pays qui est aujourd’hui l’un des grands pays agricoles du Vieux continent et au niveau mondial.
La thématique de cette édition s’inscrit dans la lignée de celle de l’année précédente. Qu’est-
ce qui justifie ce choix ?
La 12e édition du SIAM se tiendra sous le thème «Agro-business et chaînes de valeur agricoles durables». Elle mettra la lumière sur un secteur agroalimentaire à fort potentiel qui représente plus de 16% du PIB et 40% de l’emploi.
L’évolution du marché mondial du secteur de l’agroalimentaire et les risques liés à la sécurité alimentaire, en particulier sur le continent africain, font que les enjeux stratégiques liés à l’agro-business comme modèle de développement alternatif sont au cœur des politiques agricoles des pays du Sud.
Dans ce contexte, le Maroc est considéré comme une puissance agricole macro-régionale tant à l’échelle continentale qu’auprès du bassin euro-méditerranéen.
Ces perspectives ambitieuses reposent sur des programmes de mise à niveau et d’aménagement colossaux entrepris dans le cadre du Plan Maroc Vert, dont la mise en œuvre laisse augurer de mutations sans précédent, dans la mesure où le modèle de développement basé sur l’agriculture familiale est en train d’évoluer au profit de la promotion de l’agrobusiness et de l’intégration de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur agroalimentaire, selon une démarche inclusive permettant l’accès aux marchés des petits exploitants.
Les opérateurs de l’agro-business sont confrontés aux défis des chaînes de valeur agroalimentaire à l’heure où les consommateurs exigent plus de traçabilité sur leurs produits et plus d’équité envers les producteurs.
L’objectif est d’accroître les avantages concurrentiels de chaque filière en intégrant tous les intervenants selon la formule «de la fourche à la fourchette» et en répondant à l’ambition de l’intégration réussie dans l’agro-business d’aujourd’hui à travers l’intégration des producteurs, des transformateurs, des spécialistes en commercialisation, des entreprises de services alimentaires, des détaillants et des groupes de soutien, comme des expéditeurs et des fournisseurs, dans une chaîne de création de valeur agricole et industrielle vertueuse et bénéfique pour tous.
Cette démarche d’intégration de notre agro-business national tend vers un partenariat stratégique entre les petits exploitants et les producteurs locaux, avec des groupes d’entreprises interdépendantes pour apporter progressivement plus de valeur ajoutée aux consommateurs.
Cet avantage concurrentiel collectif permet de protéger les petits producteurs, tout en préservant la qualité des terres agricoles selon des méthodes de production responsables, équitables et respectueuses de la biodiversité et des ressources naturelles.
Jusqu’à quel point les exposants marocains tirent profit de l’expérience de leurs confrères internationaux ?
Nous avons un bénéfice énorme à mieux connaître le marché, les circuits de distribution, etc. Comme le Maroc est signataire de plusieurs accords de libre-échange, nous devons à travers la technologie et le savoir-faire réussir à augmenter la productivité et encourager la concurrence afin d’avoir des produits de qualité avec des prix concurrentiels. C’est dans cette optique que le Salon international de l’agriculture au Maroc organise, durant 3 jours, plusieurs rencontres professionnelles.
La participation à ce grand événement vise à plus de visibilité. C’est le moment propice pour faire des études de marché, lancer de nouveaux produits et s’informer sur les tendances du secteur. C’est l’occasion de rencontrer des clients et fournisseurs internationaux puisque le pôle international regroupe plus de 600 pays et 300 exposants et que le nombre de délégations étrangères qui prospectent est de plus en plus important.
Tous les facteurs clés de réussite sont réunis pour permettre des connexions fructueuses et des opportunités d’ouverture internationale.
