Affaires
Seulement 150 radars disponibles sur plus d’un millier programmés !
Dans la pratique, c’est le ministère de l’équipement, du transport et de la logistique qui prend en charge la gestion des infractions constatées par les radars fixes, depuis la constatation jusqu’à l’information du contrevenant.

Décidément, au Maroc, on pourrait toujours se permettre des excès de vitesse en toute impunité, sauf, bien sûr, dans quelques rares endroits. En octobre 2010, l’entrée en vigueur du nouveau code de la route faisait pourtant craindre le pire aux mordus de la vitesse, avec l’instauration de nouveaux radars censés contribuer à la lutte contre les accidents de la route. Mais, plus de trois ans plus tard, seuls 150 radars sont installés sur tout le territoire. C’est en tout cas ce que révèlent les données disponibles auprès du ministère de l’équipement et du transport.
Et encore, «ils sont dans un état de fonctionnement différent, selon leur lieu d’implantation et l’environnement où ils se trouvent», explique-t-on auprès de la tutelle. En d’autres termes, sur les 150, il faut soustraire ceux qui ne marchent pas, soit en raison d’actes de vandalisme, soit du fait de soucis techniques.
A l’heure actuelle, le Maroc devait déjà disposer d’un parc quasiment 9 fois plus élevé, selon les objectifs initiaux. Il était en effet question d’installer un millier de radars en deux ans, à compter de 2013. Un premier appel d’offres avait été lancé dans ce sens en décembre 2012. Après un premier report de la date d’ouverture des plis, prévue initialement en mars 2013, celle-ci n’est intervenue qu’en juin dernier. Depuis, silence radio ! Du moins, jusqu’à la semaine dernière, soit huit mois plus tard, avec l’annonce que l’appel d’offres n’a pas été fructueux.
«Sur la base des résultats de l’examen par la commission d’appel d’offres des dossiers administratifs, techniques et financiers des soumissionnaires, et en application des dispositions de l’article 9 du règlement de consultation (ndlr: donnant le droit au ministère de refuser toutes les offres qui lui sont soumises), le ministère a décidé de ne pas donner suite à cet appel d’offres», explique le département de Aziz Rabbah. Les offres des six soumissionnaires n’ont, semble-t-il, pas satisfait la commission en charge de l’étude des offres.
Selon nos informations, ce n’est que partie remise, puisque le ministère tient toujours à ses radars. «Compte tenu de la stratégie nationale de la prévention et de la lutte contre les accidents de la route, le ministère compte faire de nouvelles acquisitions pour renforcer le contrôle automatique de l’excès de vitesse», explique-t-on auprès de la tutelle. Un nouvel appel d’offres devrait donc être lancé bientôt.
La tutelle devait acheter 970 radars fixes, 120 radars de franchissement de feux rouges, 10 radars de tronçon et 100 radars leurre
Il reste maintenant juste à savoir s’il va porter sur le même nombre de radars que le précédent et, surtout, si les délais de traitement des offres soumises seront moins longs que ceux qu’a nécessité la première tentative. Pour rappel, le ministère de l’équipement prévoyait l’acquisition de 970 radars de vitesse fixes, 120 radars de franchissement de feux rouges, 10 radars de tronçon et 100 radars leurre.
En attendant, il devra se contenter de ses 150 radars pour poursuivre sa lutte contre les excès de vitesse et, surtout, sur son système de gestion des informations qui, lui, semble bien marcher. C’est du moins ce que l’on fait savoir auprès du département ministériel. Dans la pratique, c’est en effet le ministère de l’équipement, du transport et de la logistique qui prend en charge la gestion des infractions constatées par les radars fixes, depuis la constatation jusqu’à l’information du contrevenant. Un système de gestion y est spécialement dédié.
Concrètement, il permet le traitement des photos des véhicules captées par le radar, pour extraire automatiquement le numéro d’immatriculation et les informations relatives à l’infraction, notamment le lieu, la date et l’heure ainsi que la vitesse constatée. Le système procède ensuite à l’identification du contrevenant à partir de la base de données nationale des véhicules. Des agents verbalisateurs assermentés procèdent dès lors à la vérification de la conformité des informations remontées de la base de données avec la photo avant de générer l’avis de l’infraction.
Cet avis est transmis au Système de gestion des infractions, qui se charge de son envoi automatique au système de Poste Maroc pour son acheminement, dans les meilleurs délais, au contrevenant concerné. Selon nos recoupements, plusieurs automobilistes avouent avoir reçu l’avis d’infraction comme prévu dans le processus mis en place par le ministère. La seule problématique demeure chez les automobilistes n’ayant pas déclaré leur changement de domicile. Pour ceux-là, l’avis d’infraction est transmis à des adresses non valides nY.T.
