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Sécurité alimentaire en Afrique : pourquoi le sujet presse ?

Fatima Ezzahra Mengoub, agro-économiste et chercheur, nous explique les enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique, et ce à l’occasion d’un séminaire organisé par Policy Center For The New South, mercredi 20 Février à Bamako.

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“Sécurité alimentaire et transformation structurelle de l’économie en Afrique” est le thème que Policy Center For The New South a choisi pour un séminaire, organisé le 20 Février 2019 à Bamako. Fatima Ezzahra Mengoub, agro-économiste et chercheur au Think Tank marocain, y était présente pour apporter sa contribution dans le cadre d’un panel intitulé : comment peut-on assurer la sécurité alimentaire en Afrique ? Nous lui avons posé des questions sur les enjeux du sujet. 

Selon un nouveau rapport des Nations Unies publié en juin 2017, la population africaine atteindra 8,6 milliards en 2030, 9,8 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100. Une dynamique démographique synonyme d’une arme à double tranchant. “Cette croissance démographique engendra obligatoirement une demande en denrées alimentaires qualifiée d’inélastique puisque les résidents du continent devraient se nourrir“, met en exergue Fatima Ezzahra Mengoub, agro-économiste et chercheur au Policy Center For The New South. Un constat que la spécialiste conjugue en outre à d’autres facteurs qui rendent la tâche plus ardue : le changement du mode de consommation des populations d’une part et le réchauffement climatique d’une autre part.

Avec la globalisation et l’expansion de l’urbanisation, cette population aura tendance à changer son mode de consommation alimentaire et deviendra de plus en plus exigeante en termes d’apports énergétiques et protéiques. De l’autre côté, nous avons un secteur agricole, seul producteur conventionnel de denrées alimentaires, qui subit plusieurs pressions notamment naturelles, à l’image du changement climatique“, développe-t-elle pour illustrer l’importance de la réflexion au sujet de la sécurité alimentaire en Afrique.

Selon elle, il ne pourrait pas y avoir de développement économique, dont l’Afrique a besoin, sans “le bien être des populations”. En effet, pour aboutir aux niveaux de croissance espérées, “les efforts doivent doubler voire tripler pour non seulement satisfaire ces besoins alimentaires, vu que la situation de la sécurité alimentaire en Afrique s’est relativement améliorée ces dernières décennies“, constate l’experte en agro-économie.

Dans ce sens, poursuit-elle, “il faut restructurer l’agriculture africaine de façon à aboutir à un secteur productif, efficient et bien organisé. D’où l’importance de mettre les moyens nécessaires à la disposition des agriculteurs. Puis, il faut organiser les filières pour réduire au maximum les coûts de transaction. Ensuite, il va falloir instaurer des politiques macroéconomiques de stabilisation des prix des produits alimentaires de base et améliorer le pouvoir d’achat“.

Aux yeux de l’experte, le royaume est capable de transférer son savoir faire en la matière. “Le Maroc a développé une expertise autour de plusieurs spécialités relatives à l’agriculture, notamment la gestion des ressources hydriques et la fabrication d’engrais adaptés aux différents environnement de production : type de sol, conditions climatiques et cultures et variétés pratiquées par les agriculteurs“. Une expertise dont l’Afrique “peut en profiter en vue de produire des quantités suffisantes et assurer ainsi la sécurité alimentaire des populations“.

Com’ese

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