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Relance de la station Saidia : Ce qui est fait, ce qui reste à faire

La station balnéaire de Saidia a redémarré pour la saison estivale de 2019. Selon Nabil Doubi-Kadmiri, DG de la société de développement de Saidia (SDS), « la station est arrivée à maturité ». Toutefois, l’arrière-pays de la région reste à développer pour donner de la vie à cette destination touristique de l’Oriental.

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La station balnéaire de Saidia, objet de nombreuses critiques par le passé en raison d’un « faux départ » selon les opérateurs et responsables que nous avons rencontrés sur place, a redémarré lors de cette saison estivale de 2019.  Des réalisations sont déjà à mettre à son compte, et d’autres sont en cours, sur fond d’un optimisme sous conditions. 

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

A ce jour, la station dont les travaux ont été lance en 2009 par le Souverain dans le cadre du Plan Azur, compte 5 unités hôtelières opérationnelles (5 étoiles et proposant, toutes, une offre All Inclusive). « La capacité est de 6000 lits », selon  Nabil Doubi-Kadmiri, DG de la société de développement de Saidia (SDS), filiale de Madaef, branche touristique du groupe CDG (66%) et Ithmar Capital (34%). Créée en 2011, la SDS était arrivée pour relancer la station en remplaçant Addoha qui, elle-même, avait pris la place du groupe espagnol Fadesa en faillite.

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

« Nous sommes arrivés en 2012. Nous avions récupéré une quinzaine de parcelles qui n’avaient pas été développées : hôtels, résidentiels, etc. Il fallait mettre à niveau toute l’infrastructure de la station : assainissement, voiries, espaces verts et éclairage public, etc. », raconte le DG de la SDS. Et d’ajouter : « nous avons lancé les travaux de trois hôtels, les trois Melia : Melia beach, Melia Garden et Melia résidence hôtelière. Cette dernière, dont les travaux seront achevés en 2019 sera ouverte l’année prochaine. Sans oublier le développement de l’aquaparc, un deuxième golf ainsi que la Marina ». Pour quel investissement ? “ 1,7 milliard de DH”, précise-t-il. 

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

Les deux terrains de golf sont de 18 trous.  Au moment où nous rédigeons cet article, il s’y deroulait un tournoi appelé le 24 heures du golf. Un événement qui, comme nous l’avons constaté, a permis de créer une dynamique au sein de la station, notamment en matière d’occupation des hôtels. Une académie du golf a été également fondée pour attirer les enfants de la région, notamment ceux des classes défavorisées des villages aux alentours de la station balnéaire. 

Bâti sur une superficie total de 7 hectares, l’aquaparc dont l’ouverture au public est prévue pour le début du mois de juillet compte : Toboggans adultes (10 pistes) et enfants (12 pistes), piscine à vagues (1200m²), rivière lente (375ml),arbre à eau, piscine pour enfants. 

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

Quant à la Marina, elle est construite sur une surface de 26 Ha, avec une superficie de mouillage de 85.000 m² comprenant des espaces de restaurant sur une superficie de 3 000 m2. On y trouve également des ateliers techniques de 4000 m2. 

“Petit à petit, l’oiseau fait son nid”

Selon les opérateurs que nous avons rencontrés, notamment des gérants d’hôtels, les clients de la station viennent du Portugal (dont nous avons constaté la très forte présence. Chose qui nous a été confirmée par le président du CRT de l’Oriental Youssef Zaki), de l’Espagne mais aussi les MRE, principalement de la région. Selon Youssef Zaki, “ce sont ces marchés qu’il faut cibler, surtout avec la grande concurrence qu’impose le positionnement géographique de la station à la mer méditerranée”. 

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

Il faut savoir que la destination est caractérisée par la saisonnalité. Selon Nabil Doubi-Kadmiri, “il faut travailler sur la saisonnalité. C’est à dire de voir comment élargir la saison pour ne pas rester en activité que sur les trois mois de l’été. C’est ce qu’on fait justement avec l’école golfique”. 

Youssef Zaki tient quant à lui à préciser que pour  développer une station balnéaire, “il faut des décennies”. Car, ajoute-t-il, “nous avons une destination balnéaire limitée à la saison de l’été”. Il apporte tout de même une nuance : “Ce n’est pas un éche; on a fait beaucoup de progrès et c’est un gain pour la région. Car, « c’est grâce à la station que le transport a été développé”. Et d’expliquer davantage : “En 2009, nous avons commencé avec deux unités. Nous avons travaillé deux à trois mois, pas plus. A présent, nous sommes à 8 mois, ce qui est déjà pas mal. L’hôtel Oasis envisage de rester ouvert sur toute l’année. Petit à petit l’oiseau fait son nid. Mais c’est vrai qu’il y a des erreurs commises, comme l’accompagnement de la station au niveau l’arrière pays”. 

Accompagner la station balnéaire 

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

Outre les projets à vocation touristique, la SDS a développé, pour un moment global de 200 millions de DH, un projet immobilier : la résidence du golf, dont une première tranche a été finalisée et lancée à la commercialisation. Selon Nabil Doubi-Kadmiri, “aujourd’hui, la station est arrivée à maturité. Maintenant, il faut travailler sur les tour-opérators, mais il faut aussi travailler sur l’arrière-pays”. 

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

Selon le président du CRT de l’Oriental, “cet arrière-pays, qui dispose de tous les ingrédients pour développer une destination à part entière, est à présent incapable d’attirer les touristes”. “80% des projets prévus pour son développement, dans le cadre du Plan Azur, n’ont pas été réalisé, à cause, entre autres, du laisser-aller. C’est pourquoi nous avons besoin d’une vision claire”, reconnaît Youssef Zaki que nous avons rencontré près de la grotte du chameau, se trouvant à la province de Berkane, qui est en cours d’aménagement, et inaccessible pour le public. 

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

Outre les grottes : du chameau et des pigeons, “nous avons la plaine de triffa, qui regorge de produits du terroir. 48 milles ha de forêts pour les circuits de randonnées. Nous avons déjà un circuit thématique de 8,6 Km, balisé et donc opérationnel. Nous travaillons pour qu’il soit étendu sur 22 KM. L’objectif est de développer 10 circuits”, développe Youssef Zaki. 

Pour accompagner le développement de la station de Saidia, des pistes sont déjà en plein chantier. “Une école de football, qui est en cours de construction, pour accueillir les équipes de football marocaines et étrangères, pour mener leur préparation. La construction d’un complexe touristique et d’un palais des congrès est également prévue”, nous dit Youssef Zaki. 

Relance de Saïdia. Voyage de presse pour la visite des infrastructures et la découverte de l’arrière plan. © Mohamed Drissi Kamili

Selon ce dernier, “il faut maintenant viser le professionnalisme et perfectionner la destination”. “Ce professionnalisme, ajoute-t-il, réside notamment dans la formation des ressources humaines pour offrir un service de qualité aux touristes, et ce par la création des centre de formation au sein des établissements hôteliers”.